Dissertationla bruyĂšre Les maximes correspondent Ă  une affirmation Ă  valeur universelle, au prĂ©sent de vĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©rale : « Un caractĂšre bien fade est celui de n’en avoir aucun» (V, 1 Sujet. RĂ©daction Remarques importantes 1. PrĂ©senter sur la copie, en premier lieu, le rĂ©sumĂ© de texte, et en second lieu, la dissertation. 2. Il est tenu compte, dans la notation, de la prĂ©sentation, de la correction de la forme syntaxe, orthographe, de la nettetĂ© de l’expression et de la clartĂ© de la composition. 3. L’épreuve de RĂ©daction comporte obligatoirement formant deux parties indissociable un rĂ©sumĂ© et une dissertation. Ils comptent chacun pour moitiĂ© dans la notation. I RĂ©sumĂ© de texte RĂ©sumer en 200 mots le texte suivant. Un Ă©cart de 10% en plus ou en moins sera acceptĂ©. Indiquer par une barre bien nette chaque cinquantaine de mots, puis, Ă  la fin du rĂ©sumĂ©, le total exact. Petits hommes, hauts de six pieds, tout au plus de sept, qui vous enfermez aux foires comme gĂ©ants et comme des piĂšces rares dont il faut acheter la vue, dĂšs que vous allez jusques Ă  huit pieds ; qui vous donnez sans pudeur de la hautesse et de l’éminence, qui est tout ce que l’on pourrait accorder Ă  ces montagnes voisines du ciel et qui voient les nuages se former au-dessous d’elles ; espĂšce d’animaux glorieux et superbes, qui mĂ©prisez toute autre espĂšce, qui ne faites pas mĂȘme comparaison avec l’élĂ©phant et la baleine ; approchez, hommes, rĂ©pondez un peu Ă  DĂ©mocrite. Ne dites-vous pas en commun proverbe des loups ravissants, des lions furieux, malicieux comme un singe ? Et vous autres, qui ĂȘtes-vous ? J’entends corner sans cesse Ă  mes oreilles L’homme est un animal raisonnable. Qui vous a passĂ© cette dĂ©finition ? sont-ce les loups, les singes et les lions, ou si vous vous l’ĂȘtes accordĂ©e Ă  vous-mĂȘmes ? C’est dĂ©jĂ  une chose plaisante que vous donniez aux animaux, vos confrĂšres, ce qu’il y a de pire, pour prendre pour vous ce qu’il y a de meilleur. Laissez-les un peu se dĂ©finir eux-mĂȘmes, et vous verrez comme ils s’oublieront et comme vous serez traitĂ©s. Je ne parle point, ĂŽ hommes, de vos lĂ©gĂšretĂ©s, de vos folies et de vos caprices, qui vous mettent au-dessous de la taupe et de la tortue, qui vont sagement leur petit train, et qui suivent sans varier l’instinct de leur nature ; mais Ă©coutez-moi un moment. Vous dites d’un tiercelet de faucon qui est fort lĂ©ger, et qui fait une belle descente sur la perdrix VoilĂ  un bon oiseau » ; et d’un lĂ©vrier qui prend un liĂšvre corps Ă  corps C’est un bon lĂ©vrier. » Je consens aussi que vous disiez d’un homme qui court le sanglier, qui le met aux abois, qui l’atteint et qui le perce VoilĂ  un brave homme. » Mais si vous voyez deux chiens qui s’aboient, qui s’affrontent, qui se mordent et se dĂ©chirent, vous dites VoilĂ  de sots animaux » ; et vous prenez un bĂąton pour les sĂ©parer. Que si l’on vous disait que tous les chats d’un grand pays se sont assemblĂ©s par milliers dans une plaine, et qu’aprĂšs avoir miaulĂ© tout leur soĂ»l, ils se sont jetĂ©s avec fureur les uns sur les autres, et ont jouĂ© ensemble de la dent et de la griffe ; que de cette mĂȘlĂ©e il est demeurĂ© de part et d’autre neuf Ă  dix mille chats sur la place, qui ont infectĂ© l’air Ă  dix lieues de lĂ  par leur puanteur, ne diriez-vous pas VoilĂ  le plus abominable sabbat dont on ait jamais ouĂŻ parler ? » Et si les loups en faisaient de mĂȘme Quels hurlements ! quelle boucherie ! » Et si les uns ou les autres vous disaient qu’ils aiment la gloire, concluriez-vous de ce discours qu’ils la mettent Ă  se trouver Ă  ce beau rendez-vous, Ă  dĂ©truire ainsi et Ă  anĂ©antir leur propre espĂšce ? ou aprĂšs l’avoir conclu, ne ririez-vous pas de tout votre cƓur de l’ingĂ©nuitĂ© de ces pauvres bĂȘtes ? Vous avez dĂ©jĂ , en animaux raisonnables, et pour vous, distinguer de ceux qui ne se servent que de leurs dents et de leurs ongles, imaginĂ© les lances, les piques, les dards, les sabres et les cimeterres, et Ă  mon grĂ© fort judicieusement ; car avec vos seules mains que vous pouviez-vous vous faire les uns aux autres, que vous arracher les cheveux, vous Ă©gratigner au visage, ou tout au plus vous arracher les yeux de la tĂȘte ? au lieu que vous voilĂ  munis d’instruments commodes, qui vous servent Ă  vous faire rĂ©ciproquement de larges plaies d’oĂč peut couler votre sang jusqu’à la derniĂšre goutte, sans que vous puissiez craindre d’en Ă©chapper. Mais comme vous devenez d’annĂ©e Ă  autre plus raisonnables, vous avez bien enchĂ©ri sur cette vieille maniĂšre de vous exterminer vous avez de petits globes qui vous tuent tout d’un coup, s’ils peuvent seulement vous atteindre Ă  la tĂȘte ou Ă  la poitrine ; vous en avez d’autres, plus pesants et plus massifs, qui vous coupent en deux parts ou qui vous Ă©ventrent, sans compter ceux qui tombant sur vos toits, enfoncent les planchers, vont du grenier Ă  la cave, en enlĂšvent les voĂ»tes, et font sauter en l’air, avec vos maisons, vos femmes qui sont en couche, l’enfant et la nourrice et c’est lĂ  encore oĂč gĂźt la gloire ; elle aime le remue-mĂ©nage, et elle est personne d’un grand fracas. Vous avez d’ailleurs des armes dĂ©fensives, et dans les bonnes rĂšgles vous devez en guerre ĂȘtre habillĂ©s de fer 
. Feignez un homme de la taille du mont Athos, pourquoi non ? une Ăąme serait-elle embarrassĂ©e d’animer un tel corps ? elle en serait plus au large si cet homme avait la vue assez subtile pour vous dĂ©couvrir quelque part sur la terre avec vos armes offensives et dĂ©fensives, que croyez-vous qu’il penserait de petits marmousets ainsi Ă©quipĂ©s, et de ce que vous appelez guerre, cavalerie, infanterie, un mĂ©morable siĂšge, une fameuse journĂ©e ? N’entendrai-je donc plus bourdonner d’autre chose parmi vous ? le monde ne se divise-t-il plus qu’en rĂ©giments et en compagnies ? tout est-il devenu bataillon ou escadron ? Il a pris une ville, il en a pris une seconde, puis une troisiĂšme ; il a gagnĂ© une bataille, deux batailles ; il chasse l’ennemi, il vainc sur mer, il vainc sur terre est-ce de quelqu’un de vous autres, est-ce d’un gĂ©ant, d’un Athos, que vous parlez ? Vous avez surtout un homme pĂąle et livide qui n’a pas sur soi dix onces de chair, et que l’on croirait jeter Ă  terre du moindre souffle. Il fait nĂ©anmoins plus de bruit que quatre autres, et met tout en combustion il vient de pĂȘcher en eau troublĂ© une Ăźle tout entiĂšre ; ailleurs Ă  la vĂ©ritĂ©, il est battu et poursuivi, mais il se sauve par les marais, et ne veut Ă©couter ni paix ni trĂȘve. Il a montrĂ© de bonne heure ce qu’il savait faire il a mordu le sein de sa nourrice ; elle en est morte, la pauvre femme je m’entends, il suffit. En un mot il Ă©tait nĂ© sujet, et il ne l’est plus ; au contraire il est le maĂźtre, et ceux qu’il a domptĂ©s et mis sous le joug vont Ă  la charrue et labourent de bon courage ils semblent mĂȘme apprĂ©hender, les bonnes gens, de pouvoir se dĂ©lier un jour et de devenir libres, car ils ont Ă©tendu la courroie et allongĂ© le fouet de celui qui les fait marcher ; ils n’oublient rien pour accroĂźtre leur servitude ; ils lui font passer l’eau pour se faire d’autres vassaux et s’acquĂ©rir de nouveaux domaines il s’agit, il est vrai, de prendre son pĂšre et sa mĂšre par les Ă©paules et de les jeter hors de leur maison ; et ils l’aident dans une si honnĂȘte entreprise. Les gens de delĂ  l’eau et ceux d’en deçà se cotisent et mettent chacun du leur pour se le rendre Ă  eux tous de jour en jour plus redoutable les Pictes et les Saxons imposent silence aux Bataves, et ceux-ci aux Pictes et aux Saxons ; tous se peuvent vanter d’ĂȘtre ses humbles esclaves, et autant qu’ils le souhaitent. Mais qu’entends-je de certains personnages qui ont des couronnes, je ne dis des comtes ou des marquis, dont la terre fourmille, mais des princes et des souverains ? ils viennent trouver cet homme dĂšs qu’il a sifflĂ©, ils se dĂ©couvrent dĂšs son antichambre, et ils ne parlent que quand on les interroge. Sont-ce lĂ  ces mĂȘmes princes si pointilleux, si formalistes sur leurs rangs et sur leurs prĂ©sĂ©ances, et qui consument pour les rĂ©gler les mois entiers dans une diĂšte ? Que fera ce nouvel archonte pour payer une si aveugle soumission, et pour rĂ©pondre Ă  une si haute idĂ©e qu’on a de lui ? S’il se livre une bataille, il doit la gagner, et en personne ; si l’ennemi fait un siĂšge, il doit le lui faire lever, et avec honte, Ă  moins que tout l’ocĂ©an ne soit entre lui et l’ennemi il ne saurait moins faire en faveur de ses courtisans. CĂ©sar lui-mĂȘme ne doit-il pas venir en grossir le nombre ? il en attend du moins d’importants services ; car ou l’archonte Ă©chouera avec ses alliĂ©s, ce qui est plus difficile qu’impossible Ă  concevoir, ou s’il rĂ©ussit et que rien ne lui rĂ©siste, le voilĂ  tout portĂ©, avec ses alliĂ©s jaloux de la religion et de la puissance de CĂ©sar, pour fondre sur lui, pour lui enlever l’aigle, et le rĂ©duire, lui et son hĂ©ritier, Ă  la fasce d’argent et aux pays hĂ©rĂ©ditaires. Enfin c’en est fait, ils se sont tous livrĂ©s Ă  lui volontairement, Ă  celui peut-ĂȘtre de qui ils devaient se dĂ©fier davantage. La BruyĂšre, Les caractĂšres, Des jugements. II Dissertation Votre devoir devra obligatoirement confronter les trois Ɠuvres au programme et y renvoyer avec prĂ©cision. Il ne faudra en aucun cas juxtaposer trois monographies, chacune consacrĂ©e Ă  un auteur. Votre copie ne pourra pas excĂ©der 1200 mots. Un dĂ©compte exact n’est pas exigĂ©, mais tout abus sera sanctionnĂ©. La guerre remet-elle en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable comme le soutient La BruyĂšre ? 2 Analyse du texte et remarques. Le texte commence par une Ă©nonciation qui montre une adresse aux hommes. Il ne fallait pas immĂ©diatement conclure que le sujet de l’énonciation Ă©tait l’ auteur ». Celui qui s’adresse aux hommes commence par ridiculiser la petitesse des hommes qui les amĂšnent Ă  montrer les plus grands d’entre eux alors que les montagnes sont bien plus hautes. Il ajoute que les hommes se louent exagĂ©rĂ©ment et mĂ©prisent les autres espĂšces, y compris les plus grandes, avant d’indiquer qu’il est DĂ©mocrite ~460-~370 av. C’est donc un philosophe de l’AntiquitĂ© grecque, un sage qui fustige les ridicules des hommes du haut de sa sagesse. DĂ©mocrite donc expose les façons de parler des hommes qui attribuent diffĂ©rentes qualitĂ©s aux animaux en s’attribuant Ă  eux-mĂȘmes la qualitĂ© de raisonnable. C’est la dĂ©finition traditionnelle qui vient d’Aristote. Dans La politique I, 2, 1253a, que l’homme soit un zoon logon ekon Î¶ÎżÎœ Î»ÎłÎżÎœ áŒ”Ï‡ÎżÎœ, un animal ayant la raison ou le discours ou la parole selon la traduction de logos, sert Ă  montrer que c’est ce qui fait de l’homme un zoon politikon Î¶ÎżÎœ Ï€ÎżÎ»ÎčÎčÎșΜ, un animal politique ». Animal doit ĂȘtre pris au sens purement biologique des ĂȘtres vivants douĂ©s de sensations et de mouvement diffĂ©rents des plantes. Raisonnable » est alors la diffĂ©rence spĂ©cifique qui fait l’homme, par diffĂ©rence avec les autres espĂšces animales. Il s’agit bien d’une diffĂ©rence de nature pour Aristote dans la mesure oĂč l’ñme raisonnable que l’homme partage avec les Dieux ou Dieu, n’appartient absolument pas aux autres ĂȘtres vivants, aux autres animaux. On peut dire que La BruyĂšre fait critiquer cette dĂ©finition par le sage DĂ©mocrite. D’abord, les hommes se la sont donnĂ©e puisque la question de l’origine est purement ironique. Ce qu’il critique est que les hommes sont juges et partis. On trouve chez Platon un argument similaire dans Le Politique oĂč le philosophe critique la sĂ©paration entre l’homme et les animaux effectuĂ©e par l’homme lui-mĂȘme, tout comme il critique la sĂ©paration des Grecs et des Barbares que font les Grecs en tant que la sĂ©paration serait autre s’il s’agissait d’une autre espĂšce ou d’un autre peuple. Si les animaux se dĂ©finissaient fait dire Ă  DĂ©mocrite La BruyĂšre, l’homme se verrait autrement. Il fait Ă©numĂ©rer au sage tout ce qui est contraire Ă  la raison et qui met l’homme en dessous d’animaux peu valorisĂ©s comme la taupe et la tortue qui suivent leur instinct, c’est-Ă -dire se conforme Ă  la nature. Implicitement, l’idĂ©e est que la vertu est de suivre la nature une thĂ©matique plutĂŽt stoĂŻcienne. Il propose l’argument principal. Lorsqu’un animal en attaque un d’une autre espĂšce, voire un chasseur qui attrape un animal autre que l’homme, ils sont louĂ©s. Par contre des animaux de la mĂȘme espĂšce qui s’affrontent sont critiquĂ©s par les hommes. La BruyĂšre propose alors une sorte d’apologue qui prĂ©sentent d’abord des chats s’affrontant par milliers et mourant de mĂȘme ainsi que des loups. Il s’agit donc de mettre en scĂšne la guerre et en la faisant faire imaginairement par des animaux, d’en montrer le ridicule achevĂ©. Il apostrophe les hommes pour leur faire dire qu’une telle destruction de l’espĂšce les ferait blĂąmer par le rire de tels animaux. Il peut alors montrer que la situation est pire chez l’homme qui a inventĂ© d’abord des armes par lesquelles il peut facilement tuer son prochain ce qui serait impossible Ă  mains nues. Il conclut ironiquement que la progression du caractĂšre raisonnable de l’homme se montre dans l’invention des armes Ă  feu qu’il prĂ©sente avec une sorte d’humour noir qui montre toutes les horreurs de la guerre. Il propose un second apologue, celui d’un homme qui aurait la taille d’une montagne et qui regarderait les conflits entre les hommes. Il n’y verrait que petitesse. C’est Ă  la premiĂšre personne que DĂ©mocrite se plaint que tout dans les discours de l’homme sur lui-mĂȘme se rĂ©duise Ă  la guerre. Il dĂ©crit de façon Ă©nigmatique un homme politique d’abord sujet puis chef, parfois vainqueur, parfois vaincu, devenu un maĂźtre qui domine des hommes qui par leur soumission accroissent son pouvoir et commettent des immoralitĂ©s. Il indique l’opposition des anglais pictes et saxons avec les hollandais. Il Ă©nonce la soumission gĂ©nĂ©rale, notamment des princes et autres nobles. DĂ©mocrite parlant, il use d’un terme grec, celui d’archonte qui dĂ©signait une des plus hautes magistratures dans la citĂ© athĂ©nienne. MĂȘme l’empereur = CĂ©sar lui est soumis. La BruyĂšre conclut Ă  une servitude volontaire – ses expressions font penser au cĂ©lĂšbre ouvrage de La BoĂ©tie publiĂ© par son ami Montaigne Discours sur la servitude volontaire. On estime qu’il dĂ©crit Guillaume III d’Orange 1650-1702, stathouder des Provinces Unis en 1672 puis roi d’Angleterre en 1689. 3 Proposition de rĂ©sumĂ©. Hommes, nains comparĂ©s aux hauts sommets, que vous vous enorgueillissez ! Écoutez DĂ©mocrite. Vous louez certains animaux mais pĂ©rorez vous seuls ĂȘtes raisonnables. Sont-ce les autres animaux qui vous dĂ©finissent ainsi ? S’ils se dĂ©finissaient eux-mĂȘmes, quelle figure serait la vĂŽtre ! Écartons vos ridicules qui vous placent sous les [50] plus modestes animaux qui suivent la nature. Vous louez les animaux combattant ceux des autres espĂšces et les chasseurs. Vous blĂąmez les combats des animaux d’une mĂȘme espĂšce. Que diriez-vous de myriades de chats qui s’égorgeraient ? Ni verriez-vous pas une Ɠuvre diabolique. Votre raison inventa des [100] armes pour mieux vous dĂ©chirez. Elle s’augmenta en fabriquant des boules qui vous dĂ©coupent avec femmes et enfants. Imaginez un gĂ©ant haut comme une montagne qui vous contemplerait. Vos combats seraient des bruits d’insectes, vos discours sur la guerre propos insignifiants. Et ce petit homme, parti de rien, [150] souverain commandant ceux qui accroissent son pouvoir en lui obĂ©issant, qui fait se dĂ©chirer des peuples, devant qui les rois mĂȘmes s’agenouillent ! Ce magistrat nouveau paye l’obĂ©issance par des victoires. L’empereur en personne l’honore. S’il n’échoue pas, il attaquera sa puissance. Finalement, tous s’ [200] y soumettent volontairement. 203 mots 4 Dissertation. Lorsqu’en 1758 dans ses Systema Naturae, LinnĂ© 1707-1778 en vient Ă  classer l’homme dans l’espĂšce homo sapiens », il reprend la vieille idĂ©e traditionnelle qui voit en l’homme un vivant dont la capacitĂ© Ă  penser, voire Ă  bien penser, est fondamentale. Et pourtant, dans le mĂȘme temps, les guerres qui ravagent l’Europe et que Voltaire dĂ©crit ironiquement dans son Candide publiĂ© en 1759 donne une tout autre image de l’homme. On conçoit alors que La BruyĂšre en moraliste remette en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable au vu du phĂ©nomĂšne de la guerre. En effet, elle paraĂźt absurde tant du point de vue thĂ©orique que pratique. Pourquoi les hommes s’affrontent-ils et surtout se font gloire de se massacrer ? Reste que la raison est en l’homme ce qui lui permet de se reprĂ©senter les choses en vĂ©ritĂ©. Elle peut ĂȘtre soumise aux dĂ©sirs ou aux passions. Mais elle peut aussi errer, se tromper. Les animaux, soumis Ă  leur instinct, n’ont pas Ă  chercher comment agir. De sorte que c’est bien plutĂŽt parce qu’il est raisonnable que l’homme semble capable de faire la guerre. DĂšs lors, la guerre n’a-t-elle pas justement pour source ce caractĂšre fondamental de l’homme d’ĂȘtre, en tant qu’ĂȘtre raisonnable un ĂȘtre capable de dĂ©raisonner ou bien montre-t-elle que la raison est inessentielle en l’homme ou bien la guerre n’est-elle pas une solution prĂ©conisĂ©e par la raison ? En nous appuyant sur un roman d’Henri Barbusse, Le Feu journal d’une escouade, le De la guerre de Clausewitz, plus prĂ©cisĂ©ment le livre I De la nature de la guerre et une tragĂ©die d’Eschyle, Les Perses, nous verrons que la guerre montre que l’homme ne peut se comprendre seulement comme animal raisonnable et que pourtant l’homme use bien de sa raison pour faire la guerre mĂȘme si elle est soumise Ă  son dĂ©sir, mais que la guerre montre en derniĂšre analyse que l’homme est bien raisonnable en faisant la guerre en tant qu’elle est un rĂšglement politique des conflits. Dire de l’homme qu’il est un animal raisonnable, c’est dire qu’il est un vivant qui appartient au rĂšgne animal et qu’en outre, c’est la possession de la raison qui le caractĂ©rise. Or, par raison, on entend la facultĂ© qui permet de connaĂźtre le vrai et surtout de connaĂźtre le bien et de le mettre en Ɠuvre. Or, la guerre est toujours un mal – Ă©ventuellement un moindre mal mais un mal quand mĂȘme. Il n’en reste pas moins vrai que les conditions d’existence des hommes de l’escouade dans la boue des tranchĂ©es, les odeurs d’excrĂ©ments, l’ignorance des mouvements de troupe sont proprement inhumaines. Il en va de mĂȘme dans la retraite des Perses qui se noient lorsque le fleuve gelĂ© se brise comme le rapporte le messager Clausewitz pour sa part note que la guerre exclut toute philanthropie I, 3, Ce qui montre que la guerre rĂ©fute la thĂšse traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable, ce sont ses motifs. L’ombre du roi Darios dĂ©nonce l’hybris des Perses et de son fils 821. Les soldats dans Barbusse dĂ©noncent la folie de la guerre. Le narrateur, avant l’assaut, note C’est en pleine conscience, comme en pleine force et en pleine santĂ©, qu’ils se massent lĂ , pour se jeter une fois de plus dans cette espĂšce de rĂŽle de fou imposĂ© Ă  tout homme par la folie du genre humain. » XX Le feu, Il y a bien une opposition entre ĂȘtre raisonnable et la folie que reprĂ©sente la guerre. Clausewitz, mĂȘme s’il propose une thĂ©orie de la guerre, montre qu’elle repose sur l’ignorance, le hasard I, 20, les frictions chapitre 7 qui rendent toute prĂ©vision impossible bref, la raison ne peut guĂšre s’y dĂ©ployer. De ce point de vue Ă©galement, la guerre paraĂźt tout Ă  fait contraire Ă  la raison. Cependant, il reste Ă  se demander comme cette folie peut frapper de temps en temps l’homme. Car, ne faut-il pas que quelque chose le meuve qui le conduise Ă  braver ce qu’on nomme l’instinct de conservation ? Qu’est-ce alors qui domine en l’homme ? On peut faire l’hypothĂšse que c’est le dĂ©sir qui domine en l’homme s’il est vrai que le dĂ©sir nous conduit au-delĂ  du besoin, dans une quĂȘte dont l’objet reste indĂ©terminĂ©. Et la guerre manifeste justement selon l’interprĂ©tation que propose de Clausewitz RenĂ© Girard. Ce qui le montre, c’est son concept abstrait ou absolu de guerre qu’il prĂ©sente au dĂ©but du chapitre I. Elle implique une montĂ©e aux extrĂȘmes qui relĂšgue la raison Ă  l’arriĂšre plan. La violence de chacun des adversaires commandĂ©e par celle de l’autre, la volontĂ© de chacun de soumettre la volontĂ© de l’autre, l’accroissement des moyens mis en Ɠuvre en fonction de la mise en Ɠuvre des moyens de l’autre, sont les trois interactions qui dominent la raison. On le voit dans la tragĂ©die d’Eschyle oĂč la violence dĂ©ployĂ©e par les AthĂ©niens qui tuent les marins survivants perses comme des thons » avec les dĂ©bris des rames est Ă  la mesure de la violence des Perses qui s’apprĂȘtaient Ă  dĂ©truire AthĂšnes comme ils l’avaient fait de l’antique Milet. De mĂȘme, Blaire, devenu cuisinier, imite Martin CĂ©sar, le cuisinier de NapolĂ©on. Il doit donc trouver des allumettes. Lorsqu’avec ses compagnons, Poupardin, PĂ©pin et Volpatte, ils se perdent et trouvent un allemand, ils le tuent en se jetant sur lui comme des fous » sans se concerter XVIII Les allumettes. Dire que l’homme est un animal raisonnable signifie simplement qu’il est capable de calculer comment arriver Ă  ses fins. Mais ses fins elles-mĂȘmes ne proviennent pas de la raison. On le voit dans la question des armes. Lors du bombardement, les soldats français vantent leurs canons qu’ils considĂšrent supĂ©rieurs Ă  ceux des allemands, notamment le fameux 75 qu’ils opposent aux shrapnells de 77 allemands XIX Bombardement, On le voit encore dans la mise au service de la guerre de la raison instrumentale comme la nomme Habermas nĂ© en 1929 dans La technique et la science comme idĂ©ologie » 1968. C’est en effet grĂące Ă  une ruse que les Grecs ont gagnĂ© la bataille de Salamine selon le rĂ©cit du messager Ă  la Reine. Un Grec et sq. – plutĂŽt un esclave perse de ThĂ©mistocle si on en croit HĂ©rodote ~484-420 av. Histoires VIII, 75, et Plutarque ~45-120, Vie de ThĂ©mistocle 12 – aurait annoncĂ© que la flotte grecque allait fuir. Elle rĂ©ussit ainsi Ă  attirer la flotte perse dans un espace oĂč sa supĂ©rioritĂ© numĂ©rique ne sert Ă  rien. Lorsqu’il Ă©numĂšre les qualitĂ©s du gĂ©nie martial, Clausewitz n’omet pas l’entendement. Car mĂȘme si le gĂ©nĂ©ral ne peut calculer, il lui faut rĂ©flĂ©chir et disposer de ses moyens au mieux en fonction du contexte. Clausewitz note que l’usage de la violence n’exclut en rien l’utilisation de l’intelligence chapitre I, 3, bien au contraire, c’est elle qui va permettre d’accroĂźtre la violence. NĂ©anmoins, non seulement on ne peut rĂ©duire la raison Ă  son rĂŽle instrumentale, c’est-Ă -dire qu’elle a aussi un rĂŽle pratique, c’est-Ă -dire d’évaluation des fins, mais en outre on peut penser qu’elle joue un rĂŽle dans le dĂ©clenchement de la guerre ou dans sa fin tout au moins provisoire qu’on nomme paix. DĂšs lors, n’est-ce pas au contraire parce qu’il est un animal raisonnable que l’homme fait la guerre ? En effet, la raison, lorsqu’elle doit Ɠuvrer pour le bien public, peut parfois conseiller la guerre. Lorsque les AthĂ©niens s’élancent contre les Perses Ă  Salamine, le messager rapporte le chant qui est le leur Allez, fils des Grecs ! dĂ©livrez / votre patrie, dĂ©livrez vos fils et vos femmes, / les autels des dieux de vos pĂšres, les tombeaux / de vos aĂŻeux ! c’est pour eux tous qu’il faut se battre ! ». Quel Ă©tait leur choix ? Soit se soumettre aux Perses, soit combattre. Il est clair que la guerre Ă©tait la voix de la raison dans la mesure oĂč elle Ă©tait la solution pour la prĂ©servation de la libertĂ© des citoyens. Quant aux Perses, malgrĂ© la critique qu’Eschyle fait de XerxĂšs par l’intermĂ©diaire de l’ombre de son pĂšre et dĂ©funt roi Darios et sq., il poursuit l’Ɠuvre de son pĂšre et en combattant en GrĂšce, il empĂȘche les Grecs de venir combattre en Perse – ce que finira par faire Alexandre le Grand. C’est pour cela que Clausewitz a raison, quel que soit le statut qu’on accorde Ă  l’idĂ©e de guerre absolue qui trouve une certaine rĂ©alitĂ© dans la guerre d’extermination, de considĂ©rer que la guerre a un sens fondamentalement politique cf. chapitre I, 24. Ce qui le montre c’est que la fin de la guerre est la paix cf. I, 13, c’est-Ă -dire la cessation au moins provisoire des hostilitĂ©s, ce qui prĂ©suppose que la raison des hommes les amĂšne Ă  arrĂȘter la guerre lorsqu’ils estiment que leurs objectifs sont atteints. Il faut alors une Ă©valuation de la raison. De mĂȘme, dans le roman de Barbusse, la rationalitĂ© de la guerre malgrĂ© sa folie, se lit dans l’espoir d’une humanitĂ© enfin rĂ©conciliĂ©e. C’est ce qu’un soldat anonyme exprime Si la guerre actuelle a fait avancer le progrĂšs d’un pas, ses malheurs et ses tueries compteront pour peu. » XXIV L’aube, C’est que la raison ne consiste pas simplement Ă  dĂ©finir le bien. L’opposition du rationnel ou de la raison instrumentale comme calcul des moyens et du raisonnable comme dĂ©termination des fins ne peut mettre de cĂŽtĂ© la question des consĂ©quences de nos actions. Lorsque donc un diffĂ©rend est irrĂ©ductible, la raison, loin d’interdire la guerre, la prescrit. La citĂ© athĂ©nienne Ă©tant sous le coup d’une menace mortelle, l’empire perse quant Ă  lui Ă©tait fondĂ© sur le principe d’une conquĂȘte sans fin. Finalement, c’est bien l’analyse des consĂ©quences et non simplement des fins qui fait que la raison ordonne la guerre. Chacun des États choisit raisonnablement la guerre en visant un accord des fins et des moyens. On peut faire la mĂȘme analyse du point de vue de Barbusse. D’un cĂŽtĂ©, l’empire allemand, le militarisme de Guillaume, d’un autre la rĂ©sistance française, le souci de la libertĂ©. L’opposition entre la France et l’Allemagne, du cĂŽtĂ© français, s’est aussi jouĂ© comme une rĂ©pĂ©tition des guerres mĂ©diques comme en tĂ©moigne le succĂšs Ă  la fin du XIX° et au dĂ©but du XX° de la tragĂ©die d’Eschyle cf. Christophe Corbier La Grande Guerre MĂ©dique essai d'une Ă©tude de rĂ©ception des Perses d’Eschyle dans la France de la TroisiĂšme RĂ©publique, Revue de littĂ©rature comparĂ©e, 2004/3, n° 311. Qui dit conflit politique, dit guerre possible, soutient Clausewitz. S’il faut Ă©carter toute considĂ©ration morale, ce n’est pas pour dĂ©fendre une quelconque apologie de la violence comme le fera Ernst JĂŒnger 1895-1998 dans La guerre comme expĂ©rience intĂ©rieure 1922, c’est plutĂŽt pour que le sentimentalisme moral ne se retourne pas comme soi. Comprendre la guerre dans sa nĂ©cessitĂ© rationnelle dans certaines circonstances, c’est faire comme le caporal Bertrand dans Le Feu qui justifie son engagement par la nĂ©cessitĂ© de dĂ©fendre la patrie II Dans la terre, Nous nous Ă©tions demandĂ© si la guerre remettait en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable. On a vu qu’elle comportait un Ă©lĂ©ment d’irrationalitĂ©, voire que la raison paraissait y ĂȘtre soumise aux dĂ©sirs de l’homme. Il n’en reste pas moins vrai que dans la mise en Ɠuvre des moyens et surtout dans sa fin politique, la guerre n’est pas Ă©trangĂšre Ă  la raison et ne remet pas en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme. DissertationrĂ©digĂ©e : Les CaractĂšres de La BruyĂšre - L'Étude Marseille. 04 91 28 59 96. Immeuble HQ 180 Avenue du Prado, 3Ăšme Ă©tage, 13008 Marseille. Se connecter. 0,00€. 04 91 28 59 96. Immeuble HQ 180 Avenue du Prado, 3Ăšme Ă©tage, 13008 Marseille. Se

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Unsujet de dissertation guidĂ© pas Ă  pas, avec des Ă©tapes pour vous aider Ă  analyser le sujet, mobiliser vos connaissances, organiser votre rĂ©flexion et rĂ©diger. Ressources en lien 1 re T Traitant de l'oeuvre du XVIIĂšme siĂšcle au programme des agrĂ©gations externes de Lettres classiques et de Lettres modernes ainsi qu'au concours spĂ©cial de l'agrĂ©gation, l'ouvrage propose un complĂ©ment utile Ă  la rĂ©ussite du candidat. Comme tous les "Autres regards", l'ouvrage composĂ© de point de vue complĂ©mentaire du Clefs Concours consacrĂ© au mĂȘme sujet. Fiche technique RĂ©fĂ©rence 460625 ISBN 9782350306254 Hauteur 17,8 cm Largeur 12 cm Nombre de pages 160 Reliure brochĂ© Format poche INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13 Françoise POULET, Myriam TSIMBIDY et Arnaud WELFRINGER LE CORPS DANS LES CARACTÈRES DE LA BRUYÈRE REPRÉSENTATIONS, SIGNIFICATIONS ET ÉCRITURE . . . . . . . . . . . . .21 Marine RICORD DE PRÈS, DE LOIN LES ACCOMMODATIONS DU MORALISTE . . . . .35 Olivier LEPLATRE LE PEUPLE DANS LES CARACTÈRES DE LA BRUYÈRE . . . . . . . . . .55 Pierre RONZEAUD ENJEUX DU NOM PROPRE FICTIONNEL DANS LES CARACTÈRES DE LA BRUYÈRE . . . . . . . . . . . . . . . . . .69 Tiphaine ROLLAND GOÛTER LES TEMPS’ LE MOMENT MODERNE POUR LA BRUYÈRE . . . . . 87 Delphine REGUIG LES CARACTÈRES, LE SAVOIR DE LA LITTÉRATURE . . . . . . . . . . .105 Laurence GIAVARINI PARLER À ZÉNOBIE ÉNONCIATION TROUBLE ET FABRIQUE DE L’HERMÉTISME DANS LA REMARQUE 78 DU CHAPITRE DES BIENS DE FORTUNE’ . . . . . . . . . . . . 121 Yohann DEGUIN ÉLÉMENTS POUR UNE ÉTUDE STYLISTIQUE DES PRONOMS RELATIFS DANS LES CARACTÈRES . . . . . . . . . . . .133 Nicolas LAURENT BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .149 Sous la direction de Françoise Poulet, responsable de la partie “Travail du texte” des volumes Atlande consacrĂ©s aux programmes de LittĂ©rature française du XVIIe et du XVIIIe siĂšcle, est maĂźtre de confĂ©rences Ă  l’UniversitĂ© Bordeaux Montaigne. Myriam Tsimbidy dirige la partie “LittĂ©rature” des volumes Atlande consacrĂ©s aux programmes de littĂ©rature française du XVIIe siĂšcle. Elle est professeur Ă  l’universitĂ© Bordeaux Montaigne. Arnaud Welfringer est maĂźtre de confĂ©rences Ă  l’universitĂ© Bordeaux Montaigne, et spĂ©cialiste de littĂ©rature française du XVIIe siĂšcle et de thĂ©orie littĂ©raire. Avec des contributions de Yohann Deguin est professeur agrĂ©gĂ© de Lettres modernes et docteur en Langue et LittĂ©rature françaises de la premiĂšre modernitĂ©. Il a consacrĂ© sa thĂšse aux MĂ©moires d’Ancien RĂ©gime et travaille sur les identitĂ©s collectives dans les Ă©crits non-fictionnels. Laurence Giavarini est maĂźtresse de confĂ©rences HDR en LittĂ©rature française du XVIIe siĂšcle, membre du centre Chevrier universitĂ© de Bourgogne et du Grihl CRH-EHESS. Elle travaille sur les politiques de la littĂ©rature au XVIIe siĂšcle, la question libertine, la notion d’expĂ©rience. Elle est l’auteur de La Distance pastorale. Usages politiques de la reprĂ©sentation des bergers xvie-xviie siĂšcles, Paris, Vrin-Ehess, “Contextes”, 2010, de plusieurs collectifs Construire l’exemplaritĂ©. Pratiques littĂ©raires et discours historiens xvie-xviiie siĂšcles, actes du colloque de Dijon mars 2006, EUD, 2008 ; L’écriture des juristes, actes du colloque de Dijon, Paris, Classiques Garnier, “Études et textes de la Renaissance”, 2010 ; Pouvoir des formes, Ă©critures des normes. BriĂšvetĂ© et normativitĂ© Moyen Âge/Temps Modernes, actes augmentĂ©s du colloque de Dijon juin 2013, Dijon, EUD, “SociĂ©tĂ©s”, 2017. Elle a participĂ© au collectif du GRIHL, Écriture et action. xviie-xixe siĂšcle, une enquĂȘte collective, Paris, Éditions de l’EHESS, “En temps et lieux”, 2016. Nicolas Laurent est maĂźtre de confĂ©rences en Linguistique et stylistique françaises Ă  l’École Normale SupĂ©rieure de Lyon et membre de l’IHRIM UMR 5317. Ses travaux portent en particulier sur le nom propre et ses “seuils” La Part rĂ©elle du langage. Essai sur le systĂšme du nom propre et sur l’antonomase de nom commun, Paris, Champion, 2016, la pensĂ©e de l’individu dans la langue, la grammaire de la phrase, la sĂ©mantique et la stylistique des mots grammaticaux, l’épistĂ©mologie du style. Il a Ă©tĂ© prĂ©sident de la commission de grammaire de l’agrĂ©gation externe de Lettres Modernes 2015-2018. Olivier Leplatre est professeur de LittĂ©rature française Ă  l’UniversitĂ© Jean Moulin Lyon 3 oĂč il enseigne la littĂ©rature du XVIIe siĂšcle. Il a publiĂ© plusieurs travaux sur cette pĂ©riode, consacrĂ©s notamment Ă  La Fontaine et FĂ©nelon. Il s’intĂ©resse Ă©galement aux rapports entre textes et images. Il est cofondateur de la revue en ligne Textimage. Sur La BruyĂšre, il a entre autres fait paraĂźtre un ouvrage intitulĂ© “Les CaractĂšres”, Jean de La BruyĂšre, Bordas, coll. “L’oeuvre au clair”, 2004. Delphine Reguig est professeure de LittĂ©rature française du XVIIe siĂšcle Ă  l’universitĂ© Jean Monnet UniversitĂ© de Lyon – Saint Étienne. Ses travaux, qui se situent au croisement de l’histoire des idĂ©es et de la poĂ©tique, ont donnĂ© lieu Ă  des publications parmi lesquelles on peut compter par exemple Le Corps des idĂ©es pensĂ©es et poĂ©tiques du langage dans l’augustinisme de Port-Royal Arnauld, Nicole, Pascal, Mme de Lafayette, Racine, Paris, Champion, 2007 et Boileau poĂšte. “De la voix et des yeux
”, Paris, Classiques Garnier, 2016. Elle a rĂ©digĂ©, Ă  destination du public Ă©tudiant, l’ouvrage Histoire littĂ©raire du xviie siĂšcle, Paris, Armand Colin, collection “Cursus”, 2017. Parmi ses entreprises en cours, elle est actuellement responsable de l’édition critique en ligne du ParallĂšle des Anciens et des Modernes de Charles Perrault Marine Ricord est maĂźtre de confĂ©rences Ă  l’UniversitĂ© de Picardie Jules Verne, spĂ©cialiste de LittĂ©rature française du XVIIe siĂšcle, en particulier des moralistes. Elle est l’auteur de l’ouvrage “Les CaractĂšres” de La BruyĂšre ou les exercices de l’esprit, Paris, “Écrivains”, 2000. Tiphaine Rolland est maĂźtre de confĂ©rences en LittĂ©rature française du XVIIe siĂšcle Ă  Sorbonne UniversitĂ© Paris. Elle est spĂ©cialiste des traditions de la fable et du conte Ă  rire de la premiĂšre modernitĂ©, de ses mĂ©tamorphoses dans l’Ɠuvre de La Fontaine et de la reprĂ©sentation du divertissement Ă  la Renaissance et Ă  l’ñge classique. Elle est l’auteur de deux livres L’Atelier du conteur. Les Contes et nouvelles de La Fontaine Champion, 2014 et Le “vieux magasin” de La Fontaine. Les Fables, les Contes et la tradition europĂ©enne du rĂ©cit plaisant Droz, 2020. Elle est trĂ©soriĂšre de la SociĂ©tĂ© des Amis de La Fontaine et secrĂ©taire de rĂ©daction de la revue Le Fablier. Pierre Ronzeaud est professeur Ă©mĂ©rite de LittĂ©rature française Ă  Aix-Marseille UniversitĂ©. Il prĂ©side la SociĂ©tĂ© de LittĂ©ratures classiques et dirige la revue LittĂ©ratures classiques. Ses travaux portent notamment sur le peuple, les harengĂšres, l’Utopie, la littĂ©rature politique, les pamphlets, les Mazarinades, les mĂ©morialistes Retz, Saint-Simon, La Rochefoucauld, les moralistes La BruyĂšre, FĂ©nelon, la poĂ©sie ThĂ©ophile de Viau, MoliĂšre, Corneille, Racine, etc. Il vient de codiriger le n° 100 de LittĂ©ratures classiques L’Aventure au xviie siĂšcle, itinĂ©raires d’une notion janvier 2020. En 1963, Roland Barthes assignait Ă  La BruyĂšre “une place ambiguĂ«â€ “l’école lui reconnaĂźt une grande importance, met ses maximes, son art, son rĂŽle historique en sujets de dissertation [
]. Cependant, hors l’école, [
] la critique elle-mĂȘme s’est peu souciĂ©e de renouveler l’image toute scolaire que nous avons de lui ; son Ɠuvre ne s’est prĂȘtĂ©e Ă  aucun des langages nouveaux de notre siĂšcle [
]. Connu Ă  l’égal des grands noms de notre littĂ©rature, La BruyĂšre est cependant dĂ©shĂ©ritĂ©, on dirait presque dĂ©saffectĂ© ; il lui manque mĂȘme ce dernier bonheur de l’écrivain ĂȘtre mĂ©connu” [BARTHES, 2002, p. 473]. Est-ce forcer le trait de considĂ©rer que depuis tout s’est inversĂ© ? Si la critique s’est largement appliquĂ©e Ă  modifier et prĂ©ciser notre comprĂ©hension de l’auteur des CaractĂšres, “l’école” ne lui reconnaĂźt plus guĂšre l’importance qu’il avait il y a encore quelques dĂ©cennies. Faut-il corrĂ©ler cette perte d’importance scolaire Ă  l’absence de La BruyĂšre des programmes d’agrĂ©gation depuis 1991 – soit depuis pas moins de vingt-huit ans ? La Fontaine, MoliĂšre, Racine, Corneille ou Pascal pour s’en tenir aux “grands noms” du canon scolaire auquel allude Barthes n’ont pas connu semblable Ă©clipse au cours des derniĂšres dĂ©cennies. quoi qu’il en soit, on ne peut que souhaiter que, dĂ©sormais Ă  nouveau familier des agrĂ©gatifs et des futurs agrĂ©gĂ©s, La BruyĂšre retrouve “une grande importance” – mais, prĂ©cisĂ©ment, une importance nourrie des renouvellements apportĂ©s par la critique Ă  la description et Ă  la comprĂ©hension de son Ɠuvre c’est du moins ce Ă  quoi aimerait contribuer le prĂ©sent recueil d’articles.
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1107mots 5 pages. Montre plus. Dissertation sur « Les Moralistes et l'Amour ». Sujet de dissertation : La BruyĂšre a placĂ©, en tĂȘte de ses CaractĂšres, la citation suivante : « J'ai voulu avertir et non mordre, ĂȘtre utile et non blesser ».

Les CaractĂšres de La BruyĂšre. La BruyĂšre, qui aimait la lecture des anciens, eut un jour l’idĂ©e de traduire ThĂ©ophraste, et il pensa Ă  glisser Ă  la suite et Ă  la faveur de sa traduction quelques-unes de ses propres rĂ©flexions sur les mƓurs modernes. Cette traduction de ThĂ©ophraste n’était-elle pour lui qu’un prĂ©texte, ou fut-elle vraiment l’occasion dĂ©terminante et le premier dessein principal ? On pencherait plutĂŽt pour cette supposition moindre, en voyant la forme de l’édition dans laquelle parurent d’abord Les CaractĂšres, et combien ThĂ©ophraste y occupe une grande place. La BruyĂšre Ă©tait trĂšs pĂ©nĂ©trĂ© de cette idĂ©e, par laquelle il ouvre son premier chapitre, que tout est dit, et que l’on vient trop tard aprĂšs plus de sept mille ans qu’il y a des hommes, et qui pensent. [
] On ne saurait en Ă©crivant rencontrer le parfait, et, s’il se peut, surpasser les anciens, que par leur imitation. » Aux anciens, La BruyĂšre ajoute les habiles d’entre les modernes comme ayant enlevĂ© Ă  leurs successeurs tardifs le meilleur et le plus beau. C’est dans cette disposition qu’il commence Ă  glaner, et chaque Ă©pi, chaque grain qu’il croit digne, il le range devant nous. La pensĂ©e du difficile, du mĂ»r et du parfait l’occupe visiblement, et atteste avec gravitĂ©, dans chacune de ses paroles, l’heure solennelle du siĂšcle oĂč il Ă©crit. Ce n’était plus l’heure des coups d’essai. Presque tous ceux qui avaient portĂ© les grands coups vivaient. MoliĂšre Ă©tait mort ; longtemps aprĂšs Pascal, La Rochefoucauld avait disparu ; mais tous les autres restaient lĂ , rangĂ©s. Quels noms ! quel auditoire auguste, consommĂ©, dĂ©jĂ  un peu sombre de front, et un peu silencieux ! Dans son discours Ă  l’AcadĂ©mie, La BruyĂšre lui-mĂȘme les a Ă©numĂ©rĂ©s en face ; il les avait passĂ©s en revue dans ses veilles bien des fois auparavant. [
] La BruyĂšre a tout prĂ©vu, et il ose. Il sait la mesure qu’il faut tenir et le point oĂč il faut frapper. Modeste et sĂ»r, il s’avance ; pas un effort en vain, pas un mot de perdu ! Du premier coup, sa place qui ne le cĂšde Ă  aucune autre est gagnĂ©e. Ceux qui, par une certaine disposition trop rare de l’esprit et du cƓur, sont en Ă©tat, comme il dit, de se livrer au plaisir que donne la perfection d’un ouvrage, ceux-lĂ  Ă©prouvent une Ă©motion, d’eux seuls concevable, en ouvrant la petite Ă©dition in-12, d’un seul volume, annĂ©e 1688, de trois cent soixante pages, en fort gros caractĂšres, desquelles ThĂ©ophraste, avec le discours prĂ©liminaire, occupe cent quarante-neuf, et en songeant que, sauf les perfectionnements rĂ©els et nombreux que reçurent les Ă©ditions suivantes, tout La BruyĂšre est dĂ©jĂ  lĂ . Plus tard, Ă  partir de la troisiĂšme Ă©dition, La BruyĂšre ajouta successivement et beaucoup Ă  chacun de ses seize chapitres. Des pensĂ©es qu’il avait peut-ĂȘtre gardĂ©es en portefeuille dans sa premiĂšre circonspection, des ridicules que son livre mĂȘme fit lever devant lui, des originaux qui d’eux-mĂȘmes se livrĂšrent, enrichirent et accomplirent de mille façons le chef-d’Ɠuvre. La premiĂšre Ă©dition renferme surtout incomparablement moins de portraits que les suivantes. L’excitation et l’irritation de la publicitĂ© les firent naĂźtre sous la plume de l’auteur, qui avait principalement songĂ© d’abord Ă  des rĂ©flexions et remarques morales, s’appuyant mĂȘme Ă  ce sujet du titre de Proverbes donnĂ© au livre de Salomon. Les CaractĂšres ont singuliĂšrement gagnĂ© aux additions ; mais on voit mieux quel fut le dessein naturel, l’origine simple du livre et, si j’ose dire, son accident heureux, dans cette premiĂšre et plus courte forme. » » Extrait des Portraits littĂ©raires, I Ă©dition 1862 Ă©crits par Sainte Beuve. La BruyĂšre, prĂ©curseur Il Ă©tait bientĂŽt temps que le siĂšcle finĂźt la pensĂ©e de dire autrement, de varier et de rajeunir la forme, a pu naĂźtre dans un grand esprit ; elle deviendra bientĂŽt chez d’autres un tourment plein de saillies et d’étincelles. Les Lettres Persanes, si bien annoncĂ©es et prĂ©parĂ©es par La BruyĂšre, ne tarderont pas Ă  marquer la seconde Ă©poque. La BruyĂšre n’a nul tourment encore et n’éclate pas, mais il est dĂ©jĂ  en quĂȘte d’un agrĂ©ment neuf et du trait. Sur ce point, il confine au xviiie siĂšcle plus qu’aucun grand Ă©crivain de son Ăąge ; Vauvenargues, Ă  quelques Ă©gards, est plus du xviie siĂšcle que lui. Mais non
 La BruyĂšre en est encore, pleinement, de son siĂšcle incomparable, en ce qu’au milieu de tout ce travail contenu de nouveautĂ© et de rajeunissement, il ne manque jamais, au fond, d’un certain goĂ»t simple. [
] La BruyĂšre est plein de ces germes brillants. Il a dĂ©jĂ  l’art bien supĂ©rieur Ă  celui des transitions qu’exigeait trop directement Boileau de composer un livre, sans en avoir l’air, par une sorte de lien cachĂ©, mais qui reparaĂźt, d’endroits en endroits, inattendu. On croit au premier coup d’Ɠil n’avoir affaire qu’à des fragments rangĂ©s les uns aprĂšs les autres, et l’on marche dans un savant dĂ©dale oĂč le fil ne cesse pas. Chaque pensĂ©e se corrige, se dĂ©veloppe, s’éclaire, par les environnantes. Puis l’imprĂ©vu s’en mĂȘle Ă  tout moment, et, dans ce jeu continuel d’entrĂ©es en matiĂšre et de sorties, on est plus d’une fois enlevĂ© Ă  de soudaines hauteurs que le discours continu ne permettrait pas [
]. » » Extrait des Portraits littĂ©raires, I Ă©dition 1862 Ă©crits par Sainte Beuve. Jugements sur l’Ɠuvre Bussy-Rabutin 1618-1693 Il est entrĂ© plus avant que ThĂ©ophraste dans le cƓur de l’homme, il y est mĂȘme entrĂ© plus dĂ©licatement et par des expĂ©riences plus fines. Ce ne sont point des portraits de fantaisie qu’il nous a donnĂ©s, il a travaillĂ© d’aprĂšs nature, et il n’y a pas une dĂ©cision sur laquelle il n’ait eu quelqu’un en vue. Pour moi, qui ai le malheur d’une longue expĂ©rience du monde, j’ai trouvĂ© Ă  tous les portraits qu’il m’a faits des ressemblances peut-ĂȘtre aussi justes que ses propres originaux, et je crois que, pour peu qu’on ait vĂ©cu, ceux qui liront son livre en pourront faire une galerie. Au reste, Monsieur, je suis de votre avis sur la destinĂ©e de cet ouvrage, que, dĂšs qu’il paraĂźtra, il plaira fort aux gens qui ont de l’esprit, mais qu’à la longue, il plaira encore davantage
 » Extrait de la lettre au marquis de Termes, Ă©crite le 10 mars 1688. Pierre Bayle 1647-1706 Il y a un autre livre [que les Essais de Morale de Nicole] fort propre Ă  donner de l’esprit aux jeunes gens et Ă  leur raffiner le goĂ»t ce sont Les CaractĂšres de ce siĂšcle, par feu M. de La BruyĂšre ; c’est un livre incomparable. » Extrait de la lettre Ă  M. de Naudis, Ă©crite le 29 octobre 1696. Vigneul-Marville Je loue la bonne intention qu’il a eue de rĂ©former les mƓurs du siĂšcle prĂ©sent, en dĂ©couvrant leur ridicule ; mais je ne saurais approuver qu’il cherche ce ridicule dans sa propre imagination, plutĂŽt que dans nos mƓurs mĂȘmes ; et qu’outrant tout ce qu’il reprĂ©sente, il fasse des portraits de fantaisie et non des portraits d’aprĂšs nature, comme le sujet le demande. » Extrait des MĂ©langes d’histoire, et de littĂ©rature Ă©crits en 1699. Pierre-Joseph Thoulier d’Olivet 1682-1768 Pourquoi Les CaractĂšres de M. de La BruyĂšre, que nous avons vus si fort en vogue durant quinze ou vingt ans, commencent-ils Ă  n’ĂȘtre plus si recherchĂ©s ? Prenons-nous-en, du moins en partie, Ă  la malignitĂ© du cƓur humain. Tant qu’on a cru voir dans ce livre les portraits des hommes vivants, on l’a dĂ©vorĂ© pour se nourrir du triste plaisir que donne la satire personnelle. Mais Ă  mesure que ces gens-lĂ  ont disparu, il a cessĂ© de plaire si fort par la matiĂšre. Et peut-ĂȘtre aussi que la forme n’a pas suffi toute seule pour le sauver, quoiqu’il soit plein de tours admirables, et d’expressions heureuses qui n’étaient pas dans notre langue auparavant. » Extrait de l’Histoire de l’AcadĂ©mie française publiĂ©e en 1729. Vauvenargues 1715-1747 Nous faisons trop peu d’attention Ă  la perfection de ces fragments, qui contiennent souvent plus de matiĂšre que de longs discours, plus de proportion et plus d’art
 La BruyĂšre a cru, ce me semble, qu’on ne pouvait peindre les hommes assez petits ; et il s’est bien plus attachĂ© Ă  relever leurs ridicules que leur force. » Extrait des Fragments publiĂ©s en 1746. Voltaire 1694-1778 On peut compter parmi les productions d’un genre unique Les CaractĂšres de La BruyĂšre. Il n’y avait pas chez les anciens plus d’exemples d’un tel ouvrage que du TĂ©lĂ©maque. Un style rapide, concis, nerveux, des expressions pittoresques, un usage tout nouveau de la langue, mais qui n’en blesse pas les rĂšgles, frappĂšrent le public ; et les allusions qu’on y trouvait en foule achevĂšrent le succĂšs. Quand La BruyĂšre montra son ouvrage manuscrit Ă  M. de MalĂ©zieu, celui-ci lui dit VoilĂ  de quoi vous attirer beaucoup de lecteurs et beaucoup d’ennemis. » Ce livre baissa dans l’esprit des hommes quand une gĂ©nĂ©ration entiĂšre, attaquĂ©e dans l’ouvrage, fut passĂ©e. Cependant, comme il y a des choses de tous les temps et de tous les lieux, il est Ă  croire qu’il ne sera jamais oubliĂ©. » Extrait du SiĂšcle de Louis XIV publiĂ© en 1751. Stendhal 1783-1842 La BruyĂšre, n’a aucune sensibilitĂ©. Dans l’histoire d’Émire, on croit entendre un vieillard qui, du haut d’une fenĂȘtre, a observĂ© deux amants dans un jardin
 Il y a peu de comique, chez La BruyĂšre, la sĂ©cheresse le chasse. Peut-ĂȘtre ne nous paraĂźtrait-il pas sec, si notre goĂ»t n’était formĂ© par Jean-Jacques Rousseau, et la lecture des romans. Nous sommes accoutumĂ©s Ă  voir des observations mĂȘlĂ©es avec un peu de sensibilitĂ©. » Extrait de Du style publiĂ© en 1812. Julien Benda 1867-1956 Dans l’ordre littĂ©raire, vous ĂȘtes pleinement de notre Ă©poque. Elle l’a d’ailleurs compris. Elle vous vĂ©nĂšre comme Ă©crivain vous tient pour un de ses dieux. D’abord parce que vous avez fait un livre non composĂ©, pur d’une idĂ©e maĂźtresse autour de quoi tout s’organise – un livre inorganique
 Nos modernes se rĂ©clament de vous, dont l’Ɠuvre est dĂ©libĂ©rĂ©ment un cahier de notes, prises sans plan directeur, Ă  l’occasion, pendant vingt ans. Et, en effet, vous ĂȘtes bien le pĂšre de nos impressionnistes, de nos stendhaliens, de nos nietzschĂ©ens, de nos gidiens, de tous nos miliciens de l’écriture sporadique, de tous nos officiants du penser pulsatile. Et ils voient juste en vous faisant gloire d’avoir eu le cƓur de fonder le genre en pleine tyrannie cartĂ©sienne, en pleine superstition du penser ordonné  » Extrait d’ À Jean de La BruyĂšre » publiĂ© dans La Revue de Paris le 1er janvier 1934. Sources 10 mai 2014 dans L'ARGUMENTATION par LesCaractĂšres de La BruyĂšre - Livres V Ă  X - Français 1re 2023 - Parcours : La comĂ©die sociale - BAC gĂ©nĂ©ral - Edition prescrite - CarrĂ©s Classiques Bac Oeuvres IntĂ©grales - Edition 2021 - Nathan - ISBN: 9782091512242 et tous les livres scolaires en livraison 1 jour ouvrĂ© avec Amazon Premium
LES CARACTÈRES LA BRUYÈRE comĂ©die sociale Jean de La BruyĂšre est un moraliste classique. Il publie pour la premiĂšre fois Les CarcactĂšres ou les moeurs de ce siĂšcle en 1688 Ă  Paris. Or, l’écriture de cette oeuvre aurait dĂ©butĂ© dĂšs 1670. D’ailleurs, la rĂ©flexion et l’écriture de cet ouvrage se poursuivra jusqu’à sa mort en 1696. Ainsi, une neuviĂšme Ă©dition paraĂźtra aprĂšs la mort de l’auteur. En outre, l’auteur s’inspire de l’auteur grec ThĂ©ophraste dont il se dit simplement le traducteur, au dĂ©but des CaractĂšres. Les livres V Ă  X seront Ă©tudiĂ©s Ă  travers le prisme du parcours la comĂ©die sociale. Notre mĂ©thode complĂšte pour rĂ©ussir le commentaire condensĂ©e dans un petit guide. 1. Les CaractĂšres de La BruyĂšre, analyse d’une forme moraliste L’oeuvre se compose de maximes et de portraits. A. Des maximes Ainsi, cette forme concise et frappante, utilisĂ©e avec une grande maĂźtrise par La Rochefoucauld est Ă©galement employĂ©e par La BruyĂšre dans Les CaractĂšres. B. Des portraits Mais La BruyĂšre montre de grands talents d’observation. Ainsi son oeuvre montre les travers humains et sociaux Ă  travers des descriptions trĂšs fines de personnages, mettant en Ă©vidence des dĂ©fauts. dĂ©calage humoristique Si les livres se succĂšdent selon un plan gĂ©nĂ©ral, Ă  l’intĂ©rieur de chaque livre, la succession des paragraphes semble plutĂŽt suivre une succession piquante. En effet, le moraliste semble plutĂŽt vouloir surprendre son lecteur que de respecter une architecture 5 peinture des moeursChapitre 6 idĂ©es sociales et politiquesChapitre 7 de la villeChapitre 8 idĂ©es sociales et politiquesChapitre 9 de la courChapitre 10 des Grands 3. Les CaractĂšres de La BruyĂšre, analyse d’une oeuvre classique D’abord, La BruyĂšre prĂ©sente son oeuvre avec modestie et s’inscrit dans la lignĂ©e des Anciens lorsqu’il se place dans la lignĂ©e du grec ThĂ©ophraste. auteur du IIIĂšme siĂšcle avant JC Cette dĂ©marche apparaĂźt comme tout Ă  fait son Ă©criture est vive et La BruyĂšre utilise la rhĂ©torique comme dans Voyage au pays de la cour ». Il emploie effectivement un subterfuge pour faire la satire de la cour. Il prĂ©tend faire le portrait au vitriol d’un peuple de sauvage. Mais La BruyĂšre joue Ă©galement sur des apologues. Ainsi, au chapitre X, § 9, il a recours Ă  l’ironie pour mieux dĂ©noncer la guerre et ses atrocitĂ©s. Pour conclure, Les CaractĂšres de La BruyĂšre semblent s’inscrire dans un hĂ©ritage antique, comme le veut le Classicisme. Cependant, la pensĂ©e et la vivacitĂ© du style de La BruyĂšre est en fait trĂšs moderne et prĂ©figure dĂ©jĂ  la libertĂ© de ton des philosophes des LumiĂšres comme Voltaire ou Montesquieu. 4. La comĂ©die sociale dans Les CaractĂšres de La BruyĂšre Le théùtre Ainsi, La BruyĂšre fait rĂ©fĂ©rence Ă  la comĂ©die et Ă  la Des biens de fortune », 31 Le peuple souvent a le plaisir de la tragĂ©die il voit pĂ©rir sur le théùtre du monde les personnages les plus odieux, qui ont fait le plus de mal dans diverses scĂšnes, et qu’il a le plus haĂŻs. » Ici, La BruyĂšre s’attache Ă  analyser le goĂ»t des spectateurs pour la tragĂ©die qui est un divertissement moral. En effet, la catharsis doit permettre au spectateur de purger ses passions. Ainsi, lorsqu’on assiste Ă  une piĂšce tragique, le hĂ©ros ou l’hĂ©roĂŻne commet des erreurs, des fautes et paie de sa vie les fautes commises. Nous ressortons purgĂ©s de ces passions, autrement dit, nous ne commettrons pas ces mĂȘmes erreurs dans notre La BruyĂšre se rĂ©fĂšre Ă  des noms cĂ©lĂšbres de la comĂ©die, genre trĂšs apprĂ©ciĂ© au XVIIĂšme Des Grands », 50. Aussi les Pamphiles sont-ils toujours comme sur un théùtre gens nourris dans le faux, et qui ne haĂŻssent rien tant que d’ĂȘtre naturels ; vrais personnages de comĂ©die, des Floridors, des Mondoris. » Ainsi, La BruyĂšre dĂ©nonce l’hypocrisie en s’appuyant sur des noms de comĂ©diens cĂ©lĂšbres Ă  l’époque. Une Ă©criture dramatisĂ©e théùtralisĂ©e Effectivement, La BruyĂšre prend appui sur une Ă©criture vivante, des petites scĂšnes Des Grands », 37. Quelqu’un vous dit Je me plains d’un tel, il est fier depuis son Ă©lĂ©vation, il me dĂ©daigne, il ne me connaĂźt plus. — Je n’ai pas, pour moi, lui rĂ©pondez-vous, sujet de m’en plaindre ; au contraire, je m’en loue fort, et il me semble mĂȘme qu’il est assez civil. Je crois encore vous entendre vous voulez qu’on sache qu’un homme en place a de l’attention pour vous, et qu’il vous dĂ©mĂȘle dans l’antichambre entre mille honnĂȘtes gens de qui il dĂ©tourne ses yeux, de peur de tomber dans l’inconvĂ©nient de leur rendre le salut ou de leur sourire. » Ainsi, nous le voyons les brĂšves rĂ©pliques, les tirets, les guillemets suffisent Ă  donner vie Ă  une parole. La BruyĂšre donne vie Ă  la morale. Le théùtre du monde D’abord, la théùtralitĂ© permet de dĂ©noncer le rĂšgne des illusions. Or, la mĂ©taphore du théùtre du monde est trĂšs en vogue Ă  l’époque classique. Un grand nombre d’auteurs et de piĂšces baroques prennent appui sur cette mĂ©taphore, citons Shakespeare dans Macbeth ou La tempĂȘte, Les illusions comiques de Corneille, La vie est un songe de Pedro Calderon de la que dit cette mĂ©taphore de notre monde? D’abord, elle s’inscrit dans un rĂ©fĂ©rent religieux avec un Dieu dĂ©miurgique. Ainsi, chaque individu vit dans l’illusion qu’il est libre et joue son rĂŽle dans une vaste De la cour », 99. Dans cent ans, le monde subsistera encore dans son entier ce sera le mĂȘme théùtre et les mĂȘmes dĂ©corations, ce ne seront plus les mĂȘmes acteurs. » Ainsi, nous pouvons le constater, cette mĂ©taphore du theatrum mundi donne Ă  voir la vanitĂ© de la vie humainePar ailleurs, La BruyĂšre veut donner Ă  voir les faux semblants. Pour cela, il montre l’envers du dĂ©cor théùtral. Au fond, ce sont les artifices qu’il veut mettre en Des biens de la fortune », 25 Si vous allez derriĂšre un théùtre, et si vous nombrez les poids, les roues, les cordages, qui font les vols et les machines ; si vous considĂ©rez combien de gens entrent dans l’exĂ©cution de ces mouvements, quelle force de bras, et quelle extension de nerfs ils y emploient, vous direz Sont-ce lĂ  les principes et les ressorts de ce spectacle si beau, si naturel, qui paraĂźt animĂ© et agir de soi-mĂȘme ? » Vous vous rĂ©crierez Quels efforts ! quelle violence ! » De mĂȘme n’approfondissez pas la fortune des partisans. » Pour aller plus loin, d’autres fiches peuvent t’aider –Biographie de La BruyĂšre –Les CaractĂšres de La BruyĂšre texte intĂ©gral+ PDF –Gnathon explication linĂ©aire Navigation des articles
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DE L'HOMMELa vie est un sommeil les vieillards sont ceux dont le sommeil a Ă©tĂ© plus long ; ils ne commencent Ă  se rĂ©veiller que quand il faut mourir. S'ils repassent alors sur tout le cours de leurs annĂ©es, ils ne trouvent souvent ni vertus ni actions louables qui les distinguent les unes des autres ; ils confondent leurs diffĂ©rents Ăąges, ils n'y voient rien qui marque assez pour mesurer le temps qu'ils ont vĂ©cu. Ils ont eu un songe confus, informe, et sans aucune suite ; ils sentent nĂ©anmoins, comme ceux qui s'Ă©veillent, qu'ils ont dormi longtemps. ED. 5.48Il n'y a pour l'homme que trois Ă©vĂ©nements naĂźtre, vivre et mourir. Il ne se sent pas naĂźtre, il souffre Ă  mourir, et il oublie de vivre. ED. 4.49Il y a un temps oĂč la raison n'est pas encore, oĂč l'on ne vit que par instinct, Ă  la maniĂšre des animaux, et dont il ne reste dans la mĂ©moire aucun vestige. Il y a un second temps oĂč la raison se dĂ©veloppe, oĂč elle est formĂ©e, et oĂč elle pourrait agir, si elle n'Ă©tait pas obscurcie et comme Ă©teinte par les vices de la complexion, et par un enchaĂźnement de passions qui se succĂšdent les unes aux autres, et conduisent jusqu'au troisiĂšme et dernier Ăąge. La raison, alors dans sa force, devrait produire ; mais elle est refroidie et ralentie par les annĂ©es, par la maladie et la douleur, dĂ©concertĂ©e ensuite par le dĂ©sordre de la machine, qui est dans son dĂ©clin et ces temps nĂ©anmoins sont la vie de l'homme. ED. 4.50Les enfants sont hautains, dĂ©daigneux, colĂšres, envieux, curieux, intĂ©ressĂ©s, paresseux, volages, timides, intempĂ©rants, menteurs, dissimulĂ©s ; ils rient et pleurent facilement ; ils ont des joies immodĂ©rĂ©es et des afflictions amĂšres sur de trĂšs petits sujets ; ils ne veulent point souffrir de mal, et aiment Ă  en faire ils sont dĂ©jĂ  des hommes. ÉD. 4.51Les enfants n'ont ni passĂ© ni avenir, et ce qui ne nous arrive guĂšre, ils jouissent du prĂ©sent. ED. 4.52Le caractĂšre de l'enfance paraĂźt unique ; les mƓurs, dans cet Ăąge, sont assez les mĂȘmes, et ce n'est qu'avec une curieuse attention qu'on en pĂ©nĂštre la diffĂ©rence elle augmente avec la raison, parce qu'avec celle-ci croissent les passions et les vices, qui seuls rendent les hommes si dissemblables entre eux, et si contraires Ă  eux-mĂȘmes. ED. 4.53Les enfants ont dĂ©jĂ  de leur Ăąme l'imagination et la mĂ©moire, c'est-Ă -dire ce que les vieillards n'ont plus ; et ils en tirent un merveilleux usage pour les petits jeux et pour tous leurs amusements c'est par elles qu'ils rĂ©pĂštent ce qu'ils ont entendu dire, qu'ils contrefont ce qu'ils ont vu faire, qu'ils sont de tous mĂ©tiers, soit qu'ils s'occupent en effet Ă  mille petits ouvrages, soit qu'ils imitent les divers artisans par le mouvement et par le geste ; qu'ils se trouvent Ă  un grand festin, et y font bonne chĂšre ; qu'ils se transportent dans des palais et dans des lieux enchantĂ©s ; que bien que seuls, ils se voient un riche Ă©quipage et un grand cortĂšge ; qu'ils conduisent des armĂ©es, livrent bataille, et jouissent du plaisir de la victoire ; qu'ils parlent aux rois et aux plus grands princes ; qu'ils sont rois eux-mĂȘmes, ont des sujets, possĂšdent des trĂ©sors, qu'ils peuvent faire de feuilles d'arbres ou de grains de sable ; et, ce qu'ils ignorent dans la suite de leur vie, savent Ă  cet Ăąge ĂȘtre les arbitres de leur fortune, et les maĂźtres de leur propre fĂ©licitĂ©. ED. 4.54Il n'y a nuls vices extĂ©rieurs et nuls dĂ©fauts du corps qui ne soient aperçus par les enfants ; ils les saisissent d'une premiĂšre vue, et ils savent les exprimer par des mots convenables on ne nomme point plus heureusement. Devenus hommes, ils sont chargĂ©s Ă  leur tour de toutes les imperfections dont ils se sont moquĂ©s. ED. 4.
\n \n sujet de dissertation sur les caractĂšres de la bruyĂšre

Lorsquil rédige ses CaractÚres à la fin du rÚgne de Louis XIV, La BruyÚre observe les courtisans de la cour de Versailles pour mieux en faire des portraits satiriques. Comme son contemporain

CARACTÈRES LA BRUYÈRE ANALYSE. Les CaractĂšres ou les moeurs de ce siĂšcle sont publiĂ©s en 1688 par Jean de La BruyĂšre, moraliste classique. Dans cette fiche nous nous proposons de nous interroger de maniĂšre synthĂ©tique sur la comĂ©die sociale Voir parcours associĂ© et politique dans Les CaractĂšres de La BruyĂšre et sur le genre mĂȘme des caractĂšres. Nous essayerons de rĂ©pondre Ă  la question suivante QU’EST-CE QU’UN CARACTÈRE? En effet, dans Les CaractĂšres, Jean de La BruyĂšre donne Ă  voir des portraits VOIR FICHE SUR LES GENRES LITTERAIRES dans lesquels l’auteur se livre Ă  une satire des travers humains. Ainsi, le moraliste donne Ă  voir les artifices et le ridicule humain. La comĂ©die du pouvoir Une monarchie de droit divin Effectivement, Ă  partir de la mort de Mazarin en 1661, Le Roi Louis XIV prĂ©tend exercer seul le pouvoir. Jusqu’à sa mort en 1715, il façonne cette image de Versailles qui n’est jusqu’alors qu’un pavillon de chasse, devient un lieu de reprĂ©sentation aprĂšs l’agrandissement et l’embellissement des La BruyĂšre porte un regard critique sur l’attitude servile et ridicule des courtisans. Il critique Ă©galement l’exercice du pouvoir de maniĂšre ostentatoire. Voir De la cour »Ainsi, La BruyĂšre dĂ©nonce ce spectacle social auquel on se livre Ă  la cour et, en parallĂšle, dans le cadre de la ville. Voir de la ville » Des inĂ©galitĂ©s sociales En effet, la sociĂ©tĂ© est trĂšs inĂ©gale au XVIIĂšme siĂšcle. Au faste et Ă  la richesse de la cour, s’oppose la grande pauvretĂ© du peuple. D’ailleurs, cette inĂ©galitĂ© Ă©conomique va de pair avec une inĂ©galitĂ© sociale car les privilĂšges se nouent Ă  la naissance avec les aristocrates, d’un cĂŽtĂ©, et le petit peuple, de l’autre. Voir Des biens de fortune »Ainsi, La BruyĂšre dĂ©nonce le fait que le mĂ©rite et la vertu ne sont pas rĂ©tribuĂ©s. A l’inverse, les apparences et faux-semblants semblent conduire le monde. Les CaractĂšres comĂ©die ou tragĂ©die? Une comĂ©die sociale En effet, les personnages qui font l’objet de la satire sont amusants, Portrait de Gnathon, trĂšs savoureux car il amuse en ridiculisant les travers du ce qui amuse le lecteur repose sur les procĂ©dĂ©s comiques tels que l’exagĂ©ration ou l’ Voir les portraits de Giton et de PhĂ©don. Une tragĂ©die sociale? Mais La BruyĂšre se montre Ă©galement pessimiste. D’abord, concernant la nature humaine et sa noirceur. Citons notamment le rĂšgne de l’ Des biens de fortune », 12. Je vais, Clitiphon, Ă  votre porte ; le besoin que j’ai de vous me chasse de mon lit et de ma chambre plĂ»t aux Dieux que je ne fusse ni votre client ni votre fĂącheux ! Vos esclaves me disent que vous ĂȘtes enfermĂ©, et que vous ne pouvez m’écouter que d’une heure entiĂšre. Je reviens avant le temps qu’ils m’ont marquĂ©, et ils me disent que vous ĂȘtes sorti. Que faites-vous, Clitiphon, dans cet endroit le plus reculĂ© de votre appartement, de si laborieux, qui vous empĂȘche de m’entendre ? Vous enfilez quelques mĂ©moires, vous collationnez un registre, vous signez, vous parafez. Je n’avais qu’une chose Ă  vous demander, et vous n’aviez qu’un mot Ă  me rĂ©pondre, oui, ou non. Voulez-vous ĂȘtre rare ? Rendez service Ă  ceux qui dĂ©pendent de vous vous le serez davantage par cette conduite que par ne vous pas laisser voir. O homme important et chargĂ© d’affaires, qui Ă  votre tour avez besoin de mes offices, venez dans la solitude de mon cabinet le philosophe est accessible ; je ne vous remettrai point Ă  un autre jour. Vous me trouverez sur les livres de Platon qui traitent de la spiritualitĂ© de l’ñme et de sa distinction d’avec le corps, ou la plume Ă  la main pour calculer les distances de Saturne et de Jupiter j’admire Dieu dans ses ouvrages, et je cherche, par la connaissance de la vĂ©ritĂ©, Ă  rĂ©gler mon esprit et devenir meilleur. Entrez, toutes les portes vous sont ouvertes ; mon antichambre n’est pas faite pour s’y ennuyer en m’attendant ; passez jusqu’à moi sans me faire avertir. Vous m’apportez quelque chose de plus prĂ©cieux que l’argent et l’or, si c’est une occasion de vous obliger. Parlez, que voulez-vous que je fasse pour vous ? Faut-il quitter mes livres, mes Ă©tudes, mon ouvrage, cette ligne qui est commencĂ©e ? Quelle interruption heureuse pour moi que celle qui vous est utile ! Le manieur d’argent, l’homme d’affaires est un ours qu’on ne saurait apprivoiser ; on ne le voit dans sa loge qu’avec peine que dis-je ? on ne le voit point ; car d’abord on ne le voit pas encore, et bientĂŽt on le voit plus. L’homme de lettres au contraire est trivial comme une borne au coin des places ; il est vu de tous, et Ă  toute heure, et en tous Ă©tats, Ă  table, au lit, nu, habillĂ©, sain ou malade il ne peut ĂȘtre important, et il ne le veut point ĂȘtre. » Ainsi, nous constatons que l’argent prĂ©vaut sur tout le reste et semble dominer le ailleurs, La BruyĂšre dĂ©nonce les inĂ©galitĂ©s sociales trĂšs Des Grands », 5. On demande si en comparant ensemble les diffĂ©rentes conditions des hommes, leurs peines, leurs avantages, on n’y remarquerait pas un mĂ©lange ou une espĂšce de compensation de bien et de mal, qui Ă©tablirait entre elles l’égalitĂ©, ou qui ferait du moins que l’un ne serait guĂšre plus dĂ©sirable que l’autre. Celui qui est puissant, riche, et Ă  qui il ne manque rien, peut former cette question ; mais il faut que ce soit un homme pauvre qui la dĂ©cide. Il ne laisse pas d’y avoir comme un charme attachĂ© Ă  chacune des diffĂ©rentes conditions, et qui y demeure jusques Ă  ce que la misĂšre l’en ait ĂŽtĂ©. Ainsi les grands se plaisent dans l’excĂšs, et les petits aiment la modĂ©ration ; ceux-lĂ  ont le goĂ»t de dominer et de commander, et ceux-ci sentent du plaisir et mĂȘme de la vanitĂ© Ă  les servir et Ă  leur obĂ©ir ; les grands sont entourĂ©s, saluĂ©s, respectĂ©s ; les petits entourent, saluent, se prosternent ; et tous sont contents. » Qu’est-ce qu’un caractĂšre »? D’abord, les CaractĂšres se dĂ©finissent par une forme brĂšve et fragmentĂ©e. Cependant, il serait bien difficile et pĂ©rilleux de les caractĂ©riser ou de les rĂ©sumer d’une le sous-titre ou les moeurs de ce siĂšcle » mettent en relief la dimension morale de l’oeuvre. Rappelons que le XVIIĂšme siĂšcle est le siĂšcle des moralistes La Fontaine avec Les Fables, Charles Perrault avec les Contes, la Rochefoucault avec Les maximes
 Tentative de dĂ©finition de la forme du caractĂšre D’abord, La BruyĂšre prĂ©sente son oeuvre comme une simple traduction des CaractĂšres de Theophraste. Or, l’auteur grec, disciple d’Aristote liste 28 comportements humains de la dissimulation », de l’orgueil » Cependant, le discours sur Theophraste » qui se trouve Ă  l’ouverture des CaractĂšres montre leurs diffĂ©rences. En effet, La BruyĂšre s’attache Ă  montrer l’homme et ses travers avec davantage de prĂ©cision que son prĂ©dĂ©cesseur. D’ailleurs, le sous titre les moeurs de ce siĂšcle » traduisent bien la volontĂ© historique, synchronique, de La BruyĂšre. Theophraste ne peut montrer les travers du XVIIĂšme siĂšcle alors mĂȘme qu’il a vĂ©cu et Ă©crit dans l’AntiquitĂ©. Individu ou collectif? En effet, le sous titre semble vouloir montrer les travers communs Ă  tous les hommes de son le terme du titre, caractĂšres », semble mettre l’accent sur les dĂ©fauts individuels des uns et des dans sa prĂ©face, l’auteur indique ne pas avoir voulu Ă©crire de maximes mais plutĂŽt des remarques ». Ainsi, il s’inscrit dans l’observation et dans la rĂ©flexion plutĂŽt que dans l’établissement de lois outre, la forme et le style des caractĂšres varie Ă©normĂ©ment. Ainsi, l’auteur s’adapte au sujet et fait varier la taille et la forme du Ă  l’économie du recueil, elle se compose de 16 chapitres, chacun constituĂ© d’un nombre variable de caractĂšres. Ainsi, la lecture peut se faire de maniĂšre continue ou bien selon un choix de une structure sous-jacente peut-ĂȘtre dĂ©celĂ©e. AprĂšs avoir dĂ©noncĂ© les vices humains, le chapitre 16 rĂ©tablit une perspective chrĂ©tienne en critiquant les Esprits-Forts les libertins.On note Ă©galement des effets d’écho entre de la ville »/ de la cour » ou entre des portraits Giton » et PhĂ©don ». CARACTÈRES LA BRUYÈRE ANALYSE conclusion Nous espĂ©rons que cette dĂ©finition du caractĂšre » de La BruyĂšre a pu t’aider. –Portrait de Gnathon –CaractĂšres de La BruyĂšre texte intĂ©gral + PDF –Biographie La BruyĂšre –CaractĂšres 27 et 29 texte + analyse Navigation des articles
Les CaractĂšres de Jean de La BruyĂšre et Les Fables de Jean de La Fontaine) SUJET DE DISSERTATION : Dans la fable 1 du livre V de son Ɠuvre, La Fontaine dĂ©finit celle-ci comme une ample comĂ©die Ă  cent actes divers / Et dont la scĂšne est l'univers Vous commenterez cette citation en vous appuyant sur les ouvrages Ă©tudiĂ©s. Miscere utile dulci telle est la devise
Description de l’éditeur Un caractĂšre bien fade est celui de n’en avoir aucun. » VoilĂ  qui annonce la couleur ! Dans ses CaractĂšres, Ɠuvre magistrale Ă  laquelle il a consacrĂ© sa vie, La BruyĂšre brosse un portrait au vitriol de ses contemporains. Fin observateur, il n’épargne personne l’ambition du courtisan, l’égoĂŻsme du puissant, la vanitĂ© du-pĂ©dant sont tournĂ©s en ridicule. Et Ă  travers eux, c’est toute une sociĂ©tĂ©, celle du paraĂźtre » et de l’argent, qui est fustigĂ©e.‱ Une frise chronologique historique et culturelle‱ Une introduction Pourquoi lire Les CaractĂšres au XXIe siĂšcle ?‱ Le texte intĂ©gral annotĂ©Des sujets pour s’entraĂźner Ă  l’oral et Ă  l’écrit du bac‱ Des analyses de textes au fil de l’Ɠuvre‱ Un commentaire de texte et une dissertation rĂ©digĂ©s‱ Des exercices de grammaire avec corrections‱ Des exercices d’appropriation. Un dossier pour situer et comprendre le texte‱ Une prĂ©sentation de l’Ɠuvre et de La BruyĂšre dans son Ă©poque‱ Les mots importants des CaractĂšres‱ Un groupement de textes autour du parcours du bac La comĂ©die sociale. GENRE Professionnel et technique SORTIE 2021 3 juin LANGUE FR Français LONGUEUR 240 Pages ÉDITIONS Editions Gallimard TAILLE 10 Mo Plus de livres par Jean de La BruyĂšre Autres livres de cette sĂ©rie
Aideà la lecture cursive de Les CaractÚres de La BruyÚre. Résumés de plusieurs passages de l'oeuvre de La BruyÚre, Les CaractÚres. Ces résumés, s'approchent souvent de l'analyse critique, et nous permettent ensuite, d'établir une définition d'un caractÚre selon La BruyÚre. Pour introduire le sujet, le document est précédé d'un biographie de La BruyÚre et
ProblĂ©matique Les CaractĂšres, l’expression d’un idĂ©al classique ? Chapitre V, De la sociĂ©tĂ© et de la conversation, remarque 9 ajout de la 8Ăšme Ă©dition Intro A propos de la question du portrait , Ă©lĂ©ments de rĂ©flexion sur la question du genre des CaractĂšres Ă  partir d’élĂ©ments de dĂ©finition. Le caractĂšre est un genre spĂ©cifique, au-delĂ  du portrait b Le mot caractĂšre * Ă©tymologie = signe gravĂ©, empreinte, et de lĂ  type, voire marque en creux d’une mĂ©daille * mƓurs d’une personne ou d’un groupe ; leur description dans une oeuvre littĂ©raire. On peut transposer effectivement dans le domaine littĂ©raire le sens Ă©tymologique une simplification du trait, une stylisation, individualitĂ© susceptible de reproduction etc. cf ComĂ©die de caractĂšres. Petit Robert // EthopĂ©e de Ă©thos mƓurs, caractĂšres terme de littĂ©rature. Figure de pensĂ©e qui a pour objet la peinture des mƓurs et du caractĂšre d’un personnage. LittrĂ©. Arrias est un portrait , type de discours souvent choisi par LB pour mener Ă  bien son projet. Le portrait en mouvement, comme c’est le cas ici, est un caractĂšre au sens de LB, ou une Ă©thopĂ©e, dans la mesure oĂč se trouve dĂ©passĂ©e la simple description pour n’ĂȘtre retenu que le trait marquant reprĂ©sentatif d’un type de personnage.. Le portrait , genre pictural, activitĂ© littĂ©raire Ă  la mode dans les salons. Le succĂšs des C. est, en grande partie, liĂ© aux portraits dont les lecteurs cherchaient les originaux dans la sociĂ©tĂ©. Dans les enrichissements postĂ©rieurs Ă  la 1Ăšre Ă©dition, c’est le type de discours le plus reprĂ©sentĂ©. cUn nom grec. CONNOTATIONS. L’idĂ©e d’un type humain mĂȘme si la dimension contemporaine existe aussi s’impose Ă  travers ce nom sans rĂ©fĂ©rent reconnaissable. Il constitue ainsi aussi une sorte de paravent . A. Le portrait d’un menteur un texte argumentatif ? - Il s’agit d’analyser les caractĂ©ristiques d’un type de discours entre rĂ©cit, description et argumentation -ENONCIATION ➱ Une premiĂšre proposition comme un programme double dimension Ă©nonciative Ă  4. Ce texte est un portrait et une critique du portrait. PrĂ©sentation d’un personnage + formulation d’une idĂ©e l’affirmation d’un savoir universel est suspecte / Il faut se mĂ©fier des beaux parleurs. TEMPS rĂ©cit /TA, COMPARATIF, LEXIQUE SYNTAXE une seule phrase 
 La suite du texte est Ă  la fois portrait et illustration/justification d’une idĂ©e. ➱ L’élaboration d’un caractĂšre en situation Ă©vocation du cadre les signes distinctifs d’un type social. Bavard LEXIQUE, Ă©gocentrique PROGRESSION Ă  11, discourtois coupe la parole/la monopolise, menteur ➱ Choix significatif du registre ironique les EXAGERATIONS et les OPPOSITIONS guident l’interprĂ©tation du lecteur. Le portrait de Arrias portrait critique qui permet de reconstituer en creux une forme d’idĂ©al. Bilan Ă  travers un portrait, une satire de comportements sociaux au nom de valeurs implicites de mesure, de prise en compte de l’autre cf prĂ©fixe con / cum = avec dans conversation .A. anti -honnĂȘte homme B. Une scĂšne de comĂ©die dĂ©nonciation d’une sociĂ©tĂ© du spectacle - L’écriture de ce portrait est Ă  mettre en relation avec celle d’une scĂšne de théùtre, oĂč l’on voit et oĂč l’on entend – ➱ Mise en place d’une scĂšne -cĂ d un espace avec acteurs et spectateurs , un temps donnĂ© = un repas chez un noble. Une action = la conversation. dimension sociologique ➱ Progression visuelle avec variations de cadrage, significatives. Le lecteur se transforme en spectateur. ➱ Effacement progressif de l’énonciateur. Les paroles rapportĂ©es du discours narrativisĂ© Ă  9 verbes de parole et de pensĂ©e qui rĂ©sument le sens gĂ©nĂ©ral des propos tenus au style direct. Lecteur –auditeur. Silence aprĂšs la chute . Bilan Organisation significative d’une satire d’une sociĂ©tĂ© fondĂ©e sur le paraĂźtre, le mensonge, le spectacle. ➱ C. L’invention dune forme un texte classique ? - Ce portrait est l’expression d’une forme adaptĂ©e Ă  son propos, forme transparente, parfaite significative en elle-mĂȘme- ➱ Un point de vue privilĂ©giĂ©. Le lecteur oublie les convives pour n’ĂȘtre occupĂ© que de A. PRONOMS une seule proposition avec un autre sujet l. 11. Le SD de la fin fait disparaĂźtre A. DĂ©jĂ  Ă©clatĂ© ➱ Les choix Ă©nonciatifs confĂšrent une place privilĂ©giĂ©e au lecteur qui construit le sens. Par ses rĂ©actions cf B, il prend ses distances. Fin significative silence de l’énonciateur. Le lecteur interprĂšte. ➱ Mise en abyme de la dĂ©marche de persuasion cf Arrias cherche Ă  persuader son interlocuteur qu’il dit vrai, il cherche l’adhĂ©sion de son auditeur comme LB. Ambivalence LB veut-il signifier qu’il faut se mĂ©fier de ce qu’il dit ? qu’il faut admirer son art d’écrivain LB a une haute idĂ©e de son activitĂ© d’écriture? Veut-il rendre con lecteur moins crĂ©dule ? cf projet classique des C. Bilan /conclusion il faut imaginer le salon –mis en abyme ici -dans lequel est lu ce portrait.
ï»żleclef-concours sur les caractĂšres de La BruyĂšre Exemple de sujet. Lexicologie 307. PremiĂšre question de grammaire 313. DeuxiĂšme question de grammaire 321 . Stylistique 324 Bibliographie 331 RaphaĂ«lle Longuet est professeure agrĂ©gĂ©e de Lettres modernes et doctorante Ă  l'universitĂ© Paris-Sorbonne. É ric Tourette est professeur agrĂ©gĂ© de Lettres modernes Ă 

La BruyĂšre n’est Ă  coup sĂ»r pas un homme de théùtre, ni mĂȘme favorable au théùtre nĂ©anmoins, il incorpore Ă  ses CaractĂšres des Ă©lĂ©ments directement issus de la “comĂ©die” au sens de théùtre en gĂ©nĂ©ral. E. Bury Ă©voque le “théùtre du monde” que met en scĂšne le moraliste. L’auteur des CaractĂšres lui-mĂȘme considĂšre qu’il peint des “personnages de comĂ©die” “Des Grands”, 50, p. 325-326 sur un “théùtre de vanitĂ©â€ “De la Ville”, 11 le discours, Ă  valeur mĂ©tatextuelle, renvoie au paradigme théùtral qui informe les CaractĂšres. Le théùtre du monde l’image est Ă©culĂ©e. On la fait remonter Ă  Platon et EpictĂšte, mais ce sont les baroques qui l’ont infiniment dĂ©clinĂ© dans la premiĂšre moitiĂ© du XVIIe siĂšcle, au point de l’user jusqu’à la corde. Elle se fonde, Ă  cette Ă©poque, sur une “cosmographie divine” Van Delft, selon laquelle chaque homme, ici-bas, joue un rĂŽle, joue sa partie, sous le regard de Dieu. C’est dans cette perspective religieuse qu’il faut entendre la remarque 99 “De la cour”, lorsque La BruyĂšre, aprĂšs Calderon, envisage le monde comme un grand théùtre Ă©ternel “ce sera le mĂȘme théùtre” seuls les acteurs changent, les piĂšces se succĂšdent p. 343. C’est cette conception d’une structure théùtrale du monde qui dĂ©termine La BruyĂšre non sans doute Ă  Ă©crire du théùtre – ce qui reviendrait Ă  ajouter de l’illusion Ă  l’illusion – mais Ă  recourir Ă  des procĂ©dĂ©s théùtraux pour rĂ©vĂ©ler et dĂ©noncer cette structure théùtrale du monde. C’est ainsi qu’on peut interprĂ©ter l’usage de procĂ©dĂ©s d’inspiration dramatique, comme l’usage frĂ©quent des dialogues “Des Jugements”, 96 le portrait du fanfaron est proposĂ© via un dialogue dont on n’entend qu’une voix, p. 486, ou le comique mĂ©canique rĂ©duisant les ĂȘtres Ă  des personnages ou des pantins, ainsi MĂ©nalque. Hermagoras “de la SociĂ©tĂ© de la conversation”, 74, p. 253 est un type de la comĂ©die italienne, le Dottore, dont le pouvoir comique repose sur des techniques de discordance qui viennent de la Commedia dell’arte grandiloquence du discours opposĂ©e Ă  l’insignifiance des faits, effets d’entassement esquisses de listes, emballement automatique prolifĂ©ration du discours par association verbales. Comme les Italiens, La BruyĂšre stylise, mais non sans dessein, et encore moins pour le seul plaisir de divertir la stylisation garantit la “lisibilitĂ© du caractĂšre” Van Delft. Hellegouarc’h, dans son travail sur la ponctuation, montrait que les CaractĂšres ont Ă©tĂ© Ă©crits comme une oeuvre non Ă  consulter en silence, mais Ă  prononcer Ă  haute voix, Ă  jouer plutĂŽt qu’à lire. De tels procĂ©dĂ©s contribuent Ă  transformer les CaractĂšres en “comĂ©dies-minutes”, pour reprendre l’expression de Van Delft “Du Spectateur”, p. 18, dont les hĂ©ros ont souvent des noms empruntĂ©s au personnel de théùtre – Plaute, TĂ©rence Sannion, la farce ou la grande comĂ©die de son temps Lise, etc.. Navigation des articles Jean de La BruyĂšre, Les CaractĂšres ou les moeurs de ce siĂšcle

Cest sur cet univers de faux-semblants que La BruyÚre pose un regard aiguisé. Sa plume, d'une précision chirurgicale, dresse des portraits qui, en y regardant bien, se révÚlent trÚs proches
En 1665 paraissent les Maximes de La Rochefoucauld et, en 1670, les PensĂ©es de Pascal. C'est dans cette veine de rĂ©flexions brĂšves, variĂ©es et souvent satiriques que s'inscrit La BruyĂšre lorsqu'il entreprend le projet des CaractĂšres, cette mĂȘme annĂ©e 1670 si l'on en croit le tĂ©moignage de l'avocat Brillon, son contemporain. La rĂ©daction et la publication des CaractĂšres s'Ă©chelonnent jusqu'en 1696, avec, entre 1688 et 1696, date de la mort de La BruyĂšre, neuf Ă©ditions successives. C'est dire que Les CaractĂšres est la grande Ɠuvre de La BruyĂšre, qu'il n'a cessĂ©, jour aprĂšs jour, de complĂ©ter, d'augmenter, de rectifier. Au cƓur des seize livres qui composent Les CaractĂšres, les livres v Ă  x offrent une peinture colorĂ©e de la vie en sociĂ©tĂ© Ă  la ville et Ă  la L'Ɠil du moraliste des portraits sans concessionUne galerie de portraits individuelsLes CaractĂšres peuvent tout d'abord ĂȘtre perçus comme une sĂ©rie de portraits individuels, peints d'aprĂšs nature » prĂ©face. Tout comme dans l'Ɠuvre originelle dont s'inspire La BruyĂšre, Les CaractĂšres de l'auteur grec ThĂ©ophraste, ces portraits individuels peuvent reprĂ©senter des types » comme le flatteur, l'impertinent, le courtisan, etc. C'est par exemple le cas du portrait d'Arrias remarque 9, livre v, homme universel », ou de ThĂ©ramĂšne remarque 14, livre vii, l'Ă©pouseur ».Mais le portrait individuel peut aussi ĂȘtre un portrait Ă  clef » qui, pour dĂ©crire un type, partira d'un modĂšle reconnu de tous comme ThĂ©obalde remarque 66, livre v, qui dĂ©signerait le poĂšte Isaac de Benserade, incarnant le type de l'auteur Ă  la portrait d'ensemble de la sociĂ©tĂ© du xviie siĂšcleÀ travers ces portraits, mais aussi grĂące aux autres sortes de remarques », selon le terme employĂ© par La BruyĂšre pour qualifier son texte prĂ©face, c'est un portrait d'ensemble de la sociĂ©tĂ© du xviie siĂšcle que brosse l'auteur, mĂ©nageant contrastes, parallĂšles et gradations. Ainsi croque-t-il les partisans » dans le livre vi Des biens de fortune », les courtisans » dans le livre viii De la cour », les grands », princes et autres gens de haute naissance dans le livre ix Des grands ». Aux contrastes sociaux s'ajoutent et se mĂȘlent des contrastes gĂ©ographiques, comme ceux entre la ville et la campagne ou entre la ville et la BruyĂšre immortalise Ă  la fois les Ă©volutions de son siĂšcle, comme l'ascension des gens fortunĂ©s au dĂ©triment de la noblesse livre vi, et des traits caractĂ©ristiques de son Ă©poque, qu'il s'agisse de modes comme les bains des quais Saint-Bernard remarque 2, livre vii, de coutumes comme celle des jeunes mariĂ©es recevant leurs visiteurs sur leur lit durant les trois premiers jours de leur mariage remarque 19, livre vii ou d'habitus comme la versatilitĂ© de la louange et du blĂąme remarque 32, livre viii. La BruyĂšre fixe ainsi des traits pour mieux les inflĂ©chir. II. Un livre pour instruire et corrigerLa mise en scĂšne de la dualitĂ© des apparencesLa BruyĂšre exprime clairement son projet d'Ă©criture dans la prĂ©face de son livre [le public] peut regarder avec loisir ce portrait que j'ai fait de lui d'aprĂšs nature, et s'il se connaĂźt quelques-uns des dĂ©fauts que je touche, s'en corriger » ; on ne doit parler, on ne doit Ă©crire que pour l'instruction ». Aussi l'auteur signale-t-il la dualitĂ© des apparences pour mieux faire comprendre Ă  son lecteur ce qui se joue en coulisses. L'image rĂ©pandue du theatrum mundi le théùtre du monde » revient en effet Ă  plusieurs reprises, comme avec la remarque 25 du livre vi sur les cuisines. Mais la dualitĂ© des apparences peut Ă©galement ĂȘtre Ă©pinglĂ©e Ă  travers un caractĂšre, comme celui de ThĂ©odote, comĂ©dien-nĂ© remarque 61, livre viii, ou Ă  travers un discours dont La BruyĂšre explicite avec humour les sous-entendus, comme s'il traduisait une langue Ă©trangĂšre remarque 37, livre ix. En dĂ©nonçant mensonge et hypocrisie, La BruyĂšre entend amener son lecteur Ă  un plus haut degrĂ© de prĂ©sence du jeL'instruction que La BruyĂšre souhaite dispenser Ă  son lecteur se lit aussi dans la manifestation constante au fil des pages d'un je. Sa prĂ©sence peut surprendre dans un livre oĂč l'expression de remarques » gĂ©nĂ©rales tendrait Ă  effacer ou tout du moins Ă  minorer l'expression d'une subjectivitĂ©. Mais la prĂ©sence de ce je joue en rĂ©alitĂ© un rĂŽle primordial dans le dessein d'instruction affichĂ© par La BruyĂšre, en faisant partager au lecteur la singularitĂ© d'une expĂ©rience, c'est-Ă -dire en lĂ©gitimant le gĂ©nĂ©ral par le particulier. Autrement dit encore, la prĂ©sence du je lĂ©gitime l'emploi du on, comme dans l'enchaĂźnement des remarques 49 et 50 du livre v la remarque 49 fait le rĂ©cit Ă  la premiĂšre personne du singulier de la dĂ©couverte d'une petite ville » tandis que la remarque 50, par l'emploi du on et de tournures indĂ©finies, fixe les traits caractĂ©ristiques des petites villes ». Mais outre l'emploi du je et du on, on trouve aussi souvent celui du vous dans Les CaractĂšres — lĂ  encore, non sans De l'art de manier la langue dĂ©monstration et traitĂ© implicite ?VariĂ©tĂ© et variation le choix d'une esthĂ©tique proche de la conversationLa variĂ©tĂ© et l'art de la variation dĂ©ployĂ©s dans Les CaractĂšres ont souvent retenu l'attention des critiques littĂ©raires, qui ont mis en avant les contrastes marquĂ©s entre les diffĂ©rentes remarques » qui composent cette Ɠuvre, allant de la simple pointe » exprimĂ©e en une ou deux lignes au portrait dĂ©veloppĂ© sur plusieurs pages. Sans doute faut-il voir dans la variation des formes d'expression et la variĂ©tĂ© des sujets traitĂ©s un choix esthĂ©tique qui rapproche Les CaractĂšres d'une conversation mondaine. La BruyĂšre s'ingĂ©nie en effet Ă  ne pas lasser son lecteur, qu'il implique directement, presque comme un interlocuteur. De fait, le dire semble bien souvent le modĂšle de l'Ă©crire, comme le donne Ă  penser la remarque 78 du livre v Il me semble que l'on dit les choses encore plus finement qu'on ne peut les Ă©crire. »Le langage au cƓur des rĂ©flexionsLe langage apparaĂźt ainsi au cƓur des rĂ©flexions formulĂ©es dans Les CaractĂšres, Ă  la fois comme maniĂšre — façon d'Ă©crire — et comme matiĂšre — sujet traitĂ©. Un livre entier, le livre v, De la sociĂ©tĂ© et de la conversation », est consacrĂ© Ă  l'analyse du langage et de ses emplois. Mais les rĂ©flexions sur le langage essaiment aussi dans les autres livres qui composent Les CaractĂšres, comme dans l'exemple dĂ©jĂ  citĂ© du discours Ă  double entente de la remarque 37 du livre ix consacrĂ© aux grands », ou comme au livre viii consacrĂ© Ă  la cour », oĂč les remarques 79 Ă  82 traitent respectivement des paroles qui ne s'effacent pas, des bons mots, des phrases toutes faites et des cinq ou six termes de lexique spĂ©cialisĂ© par lesquels on se fait passer pour un spĂ©cialiste de l'art. Les CaractĂšres rappellent ainsi toute l'importance de savoir manier et dĂ©crypter les mots dans une sociĂ©tĂ© oĂč ils Ă©taient souvent dĂ©cochĂ©s comme des pour la dissertation les enjeux du parcours– Ridicule de Patrice Leconte, 1996 Dans ce monde c'est-Ă -dire Ă  la cour, un vice n'est rien mais un ridicule tue. » Sous Louis xvi, au xviiie siĂšcle, un jeune baron arrive Ă  la cour dans le but de demander Ă  l'État d'assĂ©cher les marais de sa rĂ©gion, qui provoquent de nombreuses maladies parmi les paysans. On le remarque rapidement pour ses traits d'esprit et la qualitĂ© de ses reparties redoutĂ© et protĂ©gĂ© par les uns, il devient l'ennemi d'un certain nombre de courtisans bien dĂ©cidĂ©s Ă  le faire Ă©chouer dans son irrĂ©sistible ascension
MĂȘme s'il se situe un siĂšcle aprĂšs la pĂ©riode Ă©voquĂ©e par La BruyĂšre dans ses CaractĂšres, le film restitue parfaitement l'atmosphĂšre de la cour et la comĂ©die sociale mise en place par les courtisans. Chacun cherche Ă  se faire bien voir et Ă  approcher le roi, et l'unique moyen pour y parvenir consiste Ă  se faire remarquer. Le rĂšgne des apparences est Ă  son comble, et les traits d'esprit, s'ils sont vifs, cruels et immĂ©diats, assurent un succĂšs Ă  leur auteur. Le rĂ©cit joue bien sur les deux temps de cette initiation au monde par le jeune baron d'abord enthousiaste, il se prĂȘte au jeu et se dĂ©couvre un talent que tous admirent, avant que les masques tombent et que plusieurs des personnalitĂ©s influentes ne s' Leconte use des mĂȘmes ressorts que La BruyĂšre pour faire le portrait de cette sociĂ©tĂ© des Ă©lites la forme est sĂ©duisante, le rythme soutenu et les dialogues ciselĂ©s, habiles moyens de sĂ©duction pour nous conduire vers un fond bien plus acide et pessimiste. La cruautĂ© l'emporte sur l'esprit, le jeu sur le dĂ©bat, et les questions essentielles — Ă  savoir le bien du peuple, motif de la venue du baron — sont totalement lĂ  qu'intervient la diffĂ©rence majeure avec l'Ɠuvre de l'auteur classique par l'Ă©pilogue, le film Ă©voque la pĂ©riode rĂ©volutionnaire et la destinĂ©e du marquis de Bellegarde, rĂ©fugiĂ© en Angleterre. La cour, sans le savoir, vivait ses derniers instants, et son indiffĂ©rence Ă  l'Ă©gard de ce qui se passe dans le pays a eu raison d'elle. Les jeux, les banquets, les concerts et les raffinements prennent une tournure d'autant plus vaine.– La Grande Belleza de Paolo Sorrentino, 2013Rome, en 2013. Jep Gambardella est un critique d'art qui a eu son heure de gloire plusieurs dĂ©cennies plus tĂŽt par la publication d'un livre ; il se contente depuis de se laisser vivre dans les soirĂ©es mondaines et parmi les Ă©lites de l'art contemporain. Le film suit ses soirĂ©es dans les lieux les plus prestigieux de la capitale italienne, et caricature autant les artistes que ceux qui assurent par le traitement mĂ©diatique leur prolongement de la satire proposĂ©e par Boileau sur son Ă©poque, celle de Sorrentino montre que si les temps changent, les individus restent les mĂȘmes. Les Ă©lites s'enferment dans des jeux de rĂŽle, au sein d'une fĂȘte permanente qui trompe leur ennui et un langage recherchĂ© qui ne masque que du vide. La beautĂ© plastique, trĂšs travaillĂ©e, permet un voyage Ă  travers les diffĂ©rentes architectures, des ruines antiques aux boĂźtes de nuit, faisant le portrait d'une ville minĂ©rale, superbement Ă©clairĂ©e et fascinante. Mais le style que choisit Sorrentino est aussi trĂšs proche du langage publicitaire et du clip, autre façon de mettre en lumiĂšre les clichĂ©s et la construction d'une beautĂ© faite pour sous la surface, les questions essentielles ne cessent de bouillonner. Les diffĂ©rentes Ɠuvres proposĂ©es par les artistes rĂ©vĂšlent, en plus d'un Ă©gocentrisme absolu, de profondes angoisses, notamment sur la fuite du temps et la modification du corps sous le poids de l'Ăąge. Le protagoniste lui-mĂȘme a bien conscience de n'ĂȘtre que l'ombre de lui-mĂȘme, et tĂ©moigne avec mĂ©lancolie des dĂ©cennies perdues Ă  tenter d'oublier l'inĂ©luctable. On pourra rapprocher ce film d'un autre grand titre du cinĂ©ma italien sorti en 1959 La Dolce Vita de Federico Fellini. Dans ce film qui fit scandale en son temps, le personnage de Marcello Mastroianni, un journaliste de la presse people, passe de fĂȘtes en fĂȘtes et de femmes en femmes sans jamais obtenir satisfaction. Ses nuits blanches sont surtout une fuite face Ă  sa mĂ©lancolie, et certaines sĂ©quences du rĂ©cit le confronteront directement Ă  la le montrait dĂ©jĂ  La BruyĂšre, la comĂ©die sociale est avant tout un masque pour se dĂ©tourner du tragique Corpus la comĂ©die socialeMettre en scĂšne le théùtre du monde »Parce qu'il est un art d'imitation, de reprĂ©sentation et d'illusion, le théùtre est sans doute le genre littĂ©raire le plus apte Ă  dĂ©noncer la dualitĂ© des apparences, le change que se donnent les uns et les autres sur la scĂšne de MoliĂšre s'affirme par exemple comme une satire en rĂšgle de l'hypocrisie qui rĂšgne en sociĂ©tĂ©, critiquant les comportements affectĂ©s des uns dans Les PrĂ©cieuses ridicules 1659, les prĂ©cautions inutiles et Ă©goĂŻstes prises par d'autres pour Ă©viter le ridicule du cocuage dans L'École des femmes 1662, la manipulation de familles entiĂšres par des imposteurs dans Tartuffe 1669 ou encore les prĂ©tentions risibles des bourgeois dans Le Bourgeois gentilhomme 1670. Le théùtre de MoliĂšre, par le dĂ©tour du rire, Ă©tale ainsi au grand jour les mensonges dont sont tissĂ©es les relations sociales, rĂ©vĂ©lant l'envers du théùtre de Marivaux, quant Ă  lui, s'amuse Ă  inverser et Ă  renverser les rĂŽles, mettant en lumiĂšre le double jeu des personnages, leur propension Ă  l'intrigue et Ă  la duplicitĂ©, ce qui permet aussi de reprĂ©senter les inĂ©galitĂ©s sociales sur lesquelles est fondĂ©e la sociĂ©tĂ© d'Ancien RĂ©gime. Ainsi les maĂźtres se dĂ©guisent-ils en domestiques dans Le Jeu de l'amour et du hasard 1730 ou bien deviennent-ils, contre leur grĂ© cette fois, valets dans L'Île des esclaves 1725. Dans Le Prince travesti 1724, c'est un roi qui se fait passer pour un aventurier, tandis que dans La Fausse Suivante 1724, c'est une demoiselle qui prend les habits d'un chevalier. Dans les Ɠuvres de Marivaux, les personnages prĂȘchent donc le faux pour savoir le vrai, amenant les spectateurs Ă  prendre conscience de certaines rĂ©alitĂ©s et de certaines vĂ©ritĂ©s qui tout Ă  coup leur sautent aux dĂ©placement du regardLa dĂ©nonciation des travers de la sociĂ©tĂ© française peut aussi s'effectuer par un dĂ©placement du regard il suffit pour cela de rendre les personnages Ă©trangers » aux ses Fables, publiĂ©es entre 1668 et 1694, La Fontaine reconstitue tout le microcosme de la sociĂ©tĂ© française du xviie siĂšcle, Ă©pinglant les dĂ©fauts de celles et ceux qui la composent en les reprĂ©sentant sous les traits d'animaux. La distance suscitĂ©e par cette animalisation entre les personnages et les modĂšles dont ils sont inspirĂ©s offre Ă  La Fontaine une plus grande libertĂ© de sur le mĂȘme principe de mise Ă  distance des personnages que reposent les Lettres persanes 1721 de Montesquieu dans ce roman Ă©pistolaire, les protagonistes sont deux Persans qui visitent la France et s'Ă©tonnent » de leur dĂ©couverte de ce pays. GrĂące au regard Ă©tranger de ces deux personnages, Montesquieu peut se livrer Ă  une vĂ©ritable vivisection satirique de la sociĂ©tĂ© française de son pour l'oral Ă©largissements culturels– La VĂ©ritĂ© de Henri-Georges Clouzot, 1960Dominique Marceau Brigitte Bardot est accusĂ©e d'avoir tuĂ© son ancien amant, Gilbert. Elle comparaĂźt donc en cour d'assises, oĂč toute son histoire est racontĂ©e sous forme de flash-back. Dominique est venue Ă  Paris dans l'appartement de sa sƓur Annie, une violoniste fiancĂ©e Ă  un jeune chef d'orchestre, Gilbert. AprĂšs avoir sĂ©duit celui-ci, elle entame une relation toxique avec lui, qui se finira par un crime passionnel. La cour juge avec sĂ©vĂ©ritĂ© son instabilitĂ© et le fait qu'elle ait collectionnĂ© les amants dans une vie de bohĂšme, bien loin des codes en en 1960 et inspirĂ© d'une histoire vraie, celle de Pauline Dubuisson sur laquelle Philippe Jaeneda a Ă©crit un ouvrage biographique important en 2015, La Petite Femelle, le film Ă©voque le choc des gĂ©nĂ©rations. La jeune blonde flamboyante vit une sexualitĂ© sans entraves et frĂ©quente des milieux populaires avant de faire irruption dans la vie rangĂ©e d'un bourgeois bien dĂ©cidĂ© Ă  faire carriĂšre dans le monde de la musique. C'est ce que la cour ne semble pas lui pardonner. La maniĂšre dont on prĂ©sente sa vie est dĂ©jĂ  en soit un jugement, car la prĂ©venue a refusĂ© de jouer la comĂ©die sociale en vigueur bien plus qu'un procĂšs pour meurtre, c'est la condamnation d'une attitude et d'une forme de libertĂ©. On retrouvera d'ailleurs cette problĂ©matique cruciale — une cour d'assises qui tend Ă  maintenir Ă  tout prix l'ordre Ă©tabli en condamnant ceux qui s'Ă©cartent de la norme — dans L'Étranger d'Albert Camus 1942, qui peut aussi ĂȘtre rattachĂ© Ă  cette thĂ©matique de la comĂ©die question du regard d'une gĂ©nĂ©ration d'aĂźnĂ©s sur la jeunesse qu'elle ne comprend pas Ă  travers un procĂšs est reprise et rĂ©actualisĂ©e dans un film plus rĂ©cent et tout Ă  fait passionnant La Fille au bracelet de StĂ©phane Demoustier 2019.La dimension comique est en outre largement exploitĂ©e dans la reprĂ©sentation satirique que Clouzot propose de la justice. C'est une salle de théùtre, dans laquelle le public vient se dĂ©lecter des scandales du moment, et rĂ©agit par le rire ou la dĂ©sapprobation bruyante Ă  ce qui peut se dire dans le prĂ©toire. Les avocats, quant Ă  eux, sont de grands comĂ©diens, n'hĂ©sitant pas Ă  recourir Ă  toutes les techniques dramaturgiques monologues, tirades, envolĂ©es lyriques, traits d'esprit pour dĂ©fendre ou accuser. Mais on prend soin de montrer Ă  quel point les rĂŽles sont interchangeables, et qu'une fois l'affaire close, on passera Ă  une autre dans ce monde trĂšs codifiĂ© et figĂ©, la comĂ©die dĂ©vore les individus et n'accorde aucune place aux sentiments.– My Fair Lady de George Cukor, 1964Londres, au dĂ©but du xxe siĂšcle. Higgins, un professeur, Ă  la suite d'une altercation dans la rue avec une fleuriste nommĂ©e Eliza Doolittle, se moque de son langage et de son accent des rues. Elle le met au dĂ©fi de lui apprendre Ă  parler comme la noblesse, ce qu'il accepte. Durant six mois, elle va suivre d'intenses leçons de diction et de savoir-vivre, avant d'ĂȘtre introduite dans le grand monde pour vĂ©rifier si elle peut y faire d'une comĂ©die musicale, le film est une illustration flamboyante d'une des sous-branches de la comĂ©die les Ă©motions y sont exacerbĂ©es et les passages chantĂ©s ou dansĂ©s procĂšdent comme des hyperboles festives de toutes les thĂ©matiques que le rĂ©cit explore. C'est avant tout un rĂ©cit initiatique, dans lequel la jeune fille apprend la codification assez artificielle d'un monde auquel elle n'appartient pas. Par le biais du langage ici, l'anglais, les personnages font un constat sans appel sur les distinctions sociales et les prĂ©jugĂ©s en vigueur dans l'Angleterre victorienne. TraitĂ©e sur un mode rĂ©solument comique, la satire joue sur les caricatures et rejoint en cela les portraits que peut faire La BruyĂšre dans son Ɠuvre le professeur pĂ©dant, la jeune insolente, l'amoureux naĂŻf ou l'Ă©lite question sociale est au cƓur mĂȘme du rĂ©cit l'Ă©ducation de la jeune fille vise Ă  la faire intĂ©grer la classe supĂ©rieure, ce qui est au dĂ©but perçu comme une quĂȘte respectable. Mais on comprend assez rapidement que la distinction entre les rustres populaires comme la figure du pĂšre du pĂšre d'Eliza et l'Ă©lite raffinĂ©e n'est pas aussi binaire. Le trĂšs important travail sur les costumes et les dĂ©cors met en valeur le culte de l'apparence et une vision de l'aristocratie qui semble s'ĂȘtre figĂ©e dans un dĂ©filĂ© de mode oĂč les silhouettes deviennent presque des d'Eliza marque ainsi une sorte de retour Ă  la vie, et l'amour pour son Pygmalion fait bouger les lignes, sociales comme Ă©motionnelles. La comĂ©die musicale met en mĂ©lodie les caractĂ©ristiques de chaque classe et propose une intrigue qui leur permet de se rejoindre Ă  l' rĂ©fĂ©rences sur la comĂ©die sociale– La RĂšgle du jeu de Jean Renoir, 1939Dans une demeure de campagne, l'aristocratie et la bourgeoise se cĂŽtoient Ă  l'occasion d'une partie de chasse. Les domestiques auront aussi leurs propres intrigues, dans une satire fĂ©roce et comique des diffĂ©rentes classes sociales.– L'Homme de la rue de Frank Capra, 1941Une journaliste licenciĂ©e invente l'interview sensationnelle d'un anonyme vivant dans la pauvretĂ© et menaçant de se suicider le soir de NoĂ«l. Son article reçoit un franc succĂšs et elle engage un homme de la rue pour jouer ce personnage inventĂ© de toutes piĂšces
– La Favorite de YĂłrgos LĂĄnthimos, 2018Dans l'Angleterre du xviiie siĂšcle, Ă  la cour de la reine Anne, les luttes d'influence vont bon train entre les proches de la monarque. Trahison, manipulation et chantage affectif sont au menu d'une comĂ©die fĂ©roce sur les courtisans.
RĂ©sumĂ©du document. Etude linĂ©aire du fragment 22 du chapitre De la Cour dans Les CaractĂšres de La BruyĂšre. L'on se couche Ă  la cour et l'on se lĂšve sur l'intĂ©rĂȘt; c'est ce
TEXTE A - Jean de La BruyĂšre, Les CaractĂšres, "De l'homme" Gnathon ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble sont Ă  son Ă©gard comme s'ils n'Ă©taient point. Non content de remplir Ă  une table la premiĂšre place, il occupe lui seul celle de deux autres ; il oublie que le repas est pour lui et pour toute la compagnie ; il se rend maĂźtre du plat, et fait son propre1 de chaque service il ne s'attache Ă  aucun des mets, qu'il 5 n'ait achevĂ© d'essayer de tous ; il voudrait pouvoir les savourer tous tout Ă  la fois. Il ne se sert Ă  table que de ses mains ; il manie les viandes2, les remanie, dĂ©membre, dĂ©chire, et en use de maniĂšre qu'il faut que les conviĂ©s, s'ils veulent manger, mangent ses restes. Il ne leur Ă©pargne aucune de ces malpropretĂ©s dĂ©goĂ»tantes, capables d'ĂŽter l'appĂ©tit aux plus affamĂ©s ; le jus et les sauces lui dĂ©gouttent du menton et de la barbe ; s'il enlĂšve un ragoĂ»t de dessus un 10 plat, il le rĂ©pand en chemin dans un autre plat et sur la nappe ; on le suit Ă  la trace. Il mange haut3 et avec grand bruit ; il roule les yeux en mangeant ; la table est pour lui un rĂątelier4 ; il Ă©cure5 ses dents, et il continue Ă  manger. Il se fait, quelque part oĂč il se trouve, une maniĂšre d'Ă©tablissement6, et ne souffre pas d'ĂȘtre plus pressĂ©7 au sermon ou au théùtre que dans sa chambre. Il n'y a dans un carrosse que les places du fond qui lui conviennent ; dans toute 15 autre, si on veut l'en croire, il pĂąlit et tombe en faiblesse. S'il fait un voyage avec plusieurs, il les prĂ©vient8 dans les hĂŽtelleries, et il sait toujours se conserver dans la meilleure chambre le meilleur lit. Il tourne tout Ă  son usage ; ses valets, ceux d'autrui, courent dans le mĂȘme temps pour son service. Tout ce qu'il trouve sous sa main lui est propre, hardes9, Ă©quipages10. Il embarrasse tout le monde, ne se contraint pour personne, ne plaint personne, ne connaĂźt de 20 maux que les siens, que sa rĂ©plĂ©tion11 et sa bile, ne pleure point la mort des autres, n'apprĂ©hende que la sienne, qu'il rachĂšterait volontiers de l'extinction du genre humain. 1 son propre sa propriĂ©tĂ©. 2 viandes se dit pour toute espĂšce de nourriture. 3 manger haut manger bruyamment, en se faisant remarquer. 4 rĂątelier assemblage de barreaux contenant le fourrage du bĂ©tail. 5 Ă©curer se curer. 6 une maniĂšre d'Ă©tablissement il fait comme s'il Ă©tat chez lui. 7 pressĂ© serrĂ© dans la foule. 8 prĂ©venir devancer. 9 hardes bagages. 10 Ă©quipage tout ce qui est nĂ©cessaire pour voyager chevaux, carrosses, habits, etc.. 11 rĂ©plĂ©tion surcharge d'aliments dans l'appareil digestif. Commentaire 16 points Vous commenterez le texte de La BruyĂšre texte A. I - L'ANALYSE ET LES DIFFICULTES DU SUJET Sujet Contraintes ● Vous ferez le commentaire de l'extrait de La BruyĂšre â–ș Contrainte explicite le commentaire d’un extrait des CaractĂšres de La BruyĂšre. â–ș Contraintes implicites il convient de montrer - son habiletĂ© Ă  commenter, en organisant une rĂ©flexion sur un texte qui permette d’en rĂ©vĂ©ler la signification profonde, en s’appuyant sur des exemples ; - que le texte a une visĂ©e argumentative, puisque c'est l'objet d'Ă©tude du sujet. Aidez-vous de votre travail sur la question. CaractĂ©ristiques gĂ©nĂ©rales du texte attendu ● Il s'agit de produire un commentaire composĂ©, qui prenne non pas la forme d’une explication de texte, comme Ă  l’oral de français, et encore moins d’une paraphrase ou d’un rĂ©cit reprenant le texte. ● Ce commentaire doit prendre la forme de la dissertation littĂ©raire, ĂȘtre Ă©crit comme un essai. ● Aucune remarque sur la forme du texte Ă  Ă©tudier ne doit faire l’objet d’une analyse ou d’un dĂ©veloppement Ă  part, sans relation avec la signification de l’Ɠuvre. ● Aucune allusion aux textes du corpus, aucune comparaison n’est demandĂ©e, ni souhaitable, sauf s’il apparaissait clairement que l’auteur n’a Ă©crit ce texte qu’en rĂ©action ou aprĂšs avoir lu les textes antĂ©rieurs, qui figurent dans le corpus. II - LES DIFFERENTS TYPES DE PLANS POSSIBLES Par un plan analytique, c'est celui que nous proposons 1. la technique du portrait comment La BruyĂšre s'y prend pour que nous nous reprĂ©sentions bien Gnathon ; 2. la fonction de ce portrait que cherche Ă  dĂ©noncer La BruyĂšre ? Par un plan descriptif, c'est peut-ĂȘtre celui auquel beaucoup d'entre vous vont penser 1. le comportement, le portrait en acte attention Ă  ne pas parler de portrait physique on n'en a pas ici ; 2. le caractĂšre ; 3. mais il faudrait forcĂ©ment ajouter une partie sur la fonction satirique donc cette partie rejoindrait le plan analytique en se demandant ce que reprĂ©sente ce personnage. Le risque de ce plan est de se rĂ©pĂ©ter car la dĂ©nonciation est contenue dans la peinture du caractĂšre. C'est aussi de voir des Ă©lĂ©ments qui ne sont pas vraiment dans le texte portrait physique ou mĂȘme portrait moral. Au fond, La BruyĂšre ne fait que dĂ©crire le comportement de Gnathon. A nous d'en dĂ©duire son dĂ©faut de caractĂšre. III - LES PISTES DE REPONSES PREMIeRE PARTIE LA TECHNIQUE DU PORTRAIT 1. Un portrait vivant et en mouvement La BruyĂšre dresse le portrait d'un homme en action, nous le voyons vivre sous nos yeux noter dĂšs la premiĂšre phrase l'utilisation du verbe "vivre" "Gnathon ne vit que pour soi". On pourrait parler de portrait saisi au vif, c'est-Ă -dire en action, en mouvement. Plusieurs indices le montrent – l'utilisation du prĂ©sent tout au long du texte prĂ©sent Ă  la fois de narration et de description dans les deux cas, le prĂ©sent nous donne Ă  voir, sous nos yeux mĂȘmes, le personnage. – l'accumulation des verbes, et notamment des verbes d'action "il manie les viandes, les remanie, dĂ©membre, dĂ©chire" "il Ă©cure ses dents, il continue Ă  manger" l. 12. – on l'observe dans plusieurs situations de la vie quotidienne Ă  table Ă  12 ; ensuite "quelque part oĂč il se trouve" "au sermon" c'est-Ă -dire Ă  l'Ă©glise, "au théùtre","dans sa chambre", "dans un carrosse", en "voyage avec plusieurs", "dans les hĂŽtelleries". C'est comme si on suivait son emploi du temps. – si la plupart du temps, le portraitiste est extĂ©rieur au personnage, il lui arrive parfois de restituer ses pensĂ©es en focalisation interne "il voudrait pouvoir les savourer tous" l. 5, "il oublie " l. 3, "et ne souffre pas" l. 13 au sens il ne supporte pas. Non contents de le voir agir, nous savons donc ce qu'il pense. – l'Ă©criture sert ce portrait en mouvement. Les phrases sont courtes pour la plupart. La BruyĂšre ne les relie presque jamais entre elles on peut parler d'effet de parataxe. L'impression produite est celle de la rapiditĂ© comme si l'Ă©crivain croquait le personnage en quelques traits rapides et sĂ»rs. L'effet sur le lecteur est Ă©videmment de rendre ce portrait plus rĂ©el. Le texte en devient plus accessible, plus lisible. 2. Un portrait caricatural Ce portrait a une autre caractĂ©ristique il est exagĂ©rĂ© et tend Ă  la caricature. Comme un dessinateur, La BruyĂšre trace des traits insistants, appuyĂ©s. LĂ  encore, on peut relever plusieurs indices – les hyperboles Ă  table, Gnathon "occupe lui seul" la place "de deux autres". Il se comporte comme un glouton rĂ©pugnant et sans gĂȘne "s'il enlĂšve un ragoĂ»t de dessus un plat, il le rĂ©pand en chemin dans un autre plat et sur la nappe" l. 9-10 ; "il mange haut est avec grand bruit" l. 11 ; "le jus et les sauces lui dĂ©gouttent du menton et de la barbe" l. 9. – les oppositions servent aussi la caricature. Gnathon dĂ©vore tout, pendant que "les conviĂ©s, s'ils veulent manger, mangent ses restes" l. 7. Son comportement est tellement rĂ©pugnant qu'il est capable "d'ĂŽter l'appĂ©tit aux plus affamĂ©s" l. 8. Enfin, "il ne pleure point la mort des autres, n'apprĂ©hende que la sienne". – certaines rĂ©pĂ©titions "il sait toujours se conserver dans la meilleure chambre le meilleur lit", "ne se contraint pour personne, ne craint personne". – les images "la table est pour lui un ratelier" mĂ©taphorise Gnathon en un animal de ferme qui mange son fourrage cf. note ! – le nom mĂȘme de Gnathon dĂ©signe en grec la mĂąchoire mais vous n'ĂȘtes pas censĂ© le savoir
. L'effet sur le lecteur est Ă©videmment comique. Conclusion de cette premiĂšre partie La BruyĂšre est particuliĂšrement habile, il sĂ©duit le lecteur par sa vivacitĂ© et son humour. Sans doute est-ce une façon de mieux nous prĂ©parer Ă  la rĂ©flexion
 Transition On devine que cette technique du portrait a une intention prĂ©cise. La caricature tend en gĂ©nĂ©ral Ă  dĂ©noncer. Il faut donc se demander quelles cibles vise La BruyĂšre. DEUXIeME PARTIE LA FONCTION DE CE PORTRAIT 1. La critique d'un caractĂšre Il ne faut pas oublier le titre de l'Ɠuvre, Les CaractĂšres. La BruyĂšre ne cite jamais explicitement le trait de caractĂšre qu'il veut ici critiquer. Mais il nous donne plusieurs indices pour le dĂ©duire nous-mĂȘmes de son portrait. Le trait dominant est ainsi suggĂ©rĂ© dĂšs le dĂ©but - la premiĂšre phrase est une pĂ©riphrase pour dĂ©finir l'Ă©goĂŻsme "Gnathon ne vit que pour soi". On retrouve cet Ă©goĂŻsme dans les situations Ă©voquĂ©es ensuite "il tourne tout Ă  son usage" l. 17 ; ou encore "tout ce qu'il trouve sous la main lui est propre, hardes, Ă©quipages"l. 17. "Soi", "Ă  son Ă©gard", "lui seul", "maniĂšre d'Ă©tablissement", "pour lui", "fait son propre", "son usage, "propre" sont des termes qui expriment tous l'Ă©goĂŻsme. Mais ce qui est intĂ©ressant est que La BruyĂšre approfondit la peinture de ce caractĂšre en en montrant les consĂ©quences et les dangers – l'absence de savoir vivre. Gnathon ne respecte ni les autres, ni les rĂšgles Ă©lĂ©mentaires de la vie en sociĂ©tĂ© "malpropretĂ©s dĂ©goĂ»tantes capables d'ĂŽter l'appĂ©tit aux plus affamĂ©s" l. 8, "il ne se sert Ă  table que de ses mains" l. 6. –le mĂ©pris des autres "tous les hommes ensemble sont Ă  son Ă©gard comme s'ils n'Ă©taient point" ; il "rachĂšterait volontiers" sa propre mort "de l'extinction du genre humain". Ainsi, Ă  deux endroits stratĂ©giques du texte, l'incipit et la conclusion, l'auteur insiste sur le mĂȘme trait pour Gnathon, les autres n'existent pas. – l'absence de compassion, voire la cruautĂ© il "ne plaint personne", "ne pleure point la mort des autres" montre un personnage sans cƓur. – enfin, on devine une forme d'hypocrisie, lorsque, pour conserver dans un carrosse la place du fond, il fait croire que sinon "il pĂąlit et tombe en faiblesse". Image trĂšs Ă©loignĂ©e du glouton qu'on a vu prĂ©cĂ©demment ! Tout comme l'est celle, d'ailleurs, de l'hypocondriaque un malade imaginaire qui ne connaĂźt que "sa rĂ©plĂ©tion et sa bile" De mĂȘme, il agit en sournois pour avoir la meilleure chambre "s'il fait un voyage Ă  plusieurs, il les prĂ©vient dans les hĂŽtelleries". 2. Faire rĂ©flĂ©chir le lecteur Plusieurs autres perspectives sont proposĂ©es au lecteur, mais de façon implicite – A travers Gnathon, La BruyĂšre dĂ©nonce peut-ĂȘtre aussi le comportement sans gĂȘne de ceux qui ont de l'argent. Les "mets" que le personnage dĂ©vore Ă  table pourraient ĂȘtre la mĂ©taphore des richesses non partagĂ©es. Les autres doivent se contenter de "restes". Le texte contiendrait donc une part de satire sociale et nous inviterait Ă  rĂ©flĂ©chir sur les inĂ©galitĂ©s sociales c'est ainsi, aussi qu'il se rattacherait au corpus. Mais cette satire est plus manifeste dans d'autres livres des CaractĂšres, comme "De la cour et des grands" par exemple. – l'essentiel est de percevoir la marge de libertĂ© qui nous est laissĂ©e. La BruyĂšre ne donne pas les clĂ©s d'interprĂ©tation. Il se contente d'observer et d'orienter notre regard. Ainsi, il semble se manifester dans certaines remarques "on le suit Ă  la trace" l. 10, "si on veut l'en croire" l. 15. Mais le "on" peut dĂ©signer tout autant le "je" que n'importe quelle personne cĂŽtoyant le personnage, et mĂȘme le lecteur. Nous sommes ainsi invitĂ©s Ă  participer Ă  l'Ă©laboration du portrait. Conclusion Le texte est intĂ©ressant pour plusieurs raisons – la peinture approfondie d'un caractĂšre qu'on devine aisĂ©ment liĂ© Ă  une certaine classe sociale la richesse s'accompagne d'Ă©goĂŻsme, l'Ă©goĂŻsme de mĂ©pris et de cruautĂ©. – la capacitĂ© de l'Ă©crivain Ă  croquer en quelques lignes un portrait Ă  la fois drĂŽle, incisif, rĂ©aliste, vivant, et riche de significations. Il est normal que La BruyĂšre ait inspirĂ© les autres Ă©crivains. Parmi eux, citons MoliĂšre qui aurait pu s'inspirer de la haine du genre humain manifestĂ©e par Gnathon pour crĂ©er son personnage d'Alceste dans le Misanthrope. – enfin, il nous montre que le portrait est un genre qui peut servir une visĂ©e argumentative. Il rejoint ainsi toutes les autres formes littĂ©raires susceptibles d'emporter l'adhĂ©sion du lecteur. IV - LES FAUSSES PISTES Il ne fallait surtout pas ● dissocier l'Ă©tude du fond et de la forme. ● se limiter Ă  l'Ă©tude du caractĂšre sans dĂ©gager la technique du portraitiste.
VousrĂ©pondrez Ă  cette question dans un dĂ©veloppement structurĂ© votre travail prendra appui sur les caractĂšres de La BruyĂšre sur les textes et documents du parcours associĂ© Ă  cet Ɠuvre et sur votre culture personnelle Merci d’avance pour votre aide. Total de rĂ©ponses: 1 Montrez les rĂ©ponses. Une autre question sur BAC. BAC, 24.10.2019 11:50.
Les nouvelles oeuvres au programme 2022-2023 seront disponibles prochainementA noter les 5 oeuvres de l'ancien programme seront supprimĂ©es fin aoĂ»t 2022 Mme de Lafayette, La Princesse de ClĂšvesSarraute, EnfanceStendhal, Le Rouge et le NoirVerne, Voyage au centre de la TerreYourcenar, MĂ©moires d’Hadrien Lisezce Archives du BAC Dissertation et plus de 31 000 autres dissertations et fiches de lecture. Extrait du texte de Jean de La BruyĂšre qui s’intitule Les CaractĂšres publiĂ© en 1688. Avec cette violence que l’homme s’inflige l’auteur nous fait rĂ©flĂ©chir sur la nature humaine. Le texte entier est une Dissertation rĂ©digĂ©e Les CaractĂšres de La BruyĂšre pour l’objet d’étude ComĂ©die sociale » En quoi l’ouvrage Les caractĂšres est-il une dĂ©nonciation de la sociĂ©tĂ© du spectacle, par laquelle tout le monde joue un rĂŽle pour duper autrui, et des vices humains ? Vous rĂ©pondrez Ă  cette question dans un dĂ©veloppement structurĂ©. Votre travail prendra appui sur Les caractĂšres de La BruyĂšre, sur les textes et documents que vous avez Ă©tudiĂ©s en classe dans le cadre du parcours associĂ© Ă  cette Ɠuvre et sur votre culture personnelle. INTRODUCTION LES CARACTERES Jean de la BruyĂšre se dĂ©finissait comme un tĂ©moin privilĂ©giĂ© de la comĂ©die humaine », lui qui par son rĂŽle de prĂ©cepteur du Duc de Bourbon se situait au premiĂšre loge du spectacle hypocrite des courtisans et des courtisĂ©s. Son expĂ©rience des hommes et de la sociĂ©tĂ© s’illustrera Ă  travers son Ɠuvre. Les CaractĂšres » 1688, dans laquelle il y apparait moraliste pĂ©nĂ©trant, satiriste plein d’ironie et styliste original. Auteur classique, il s’inscrit sous le patronage de ThĂ©ophraste dont il prĂ©tend s’ĂȘtre inspirĂ©. Pourtant, Les CaractĂšres » est une Ɠuvre complĂšte dĂ©peignant les passions de la gĂ©nĂ©ration versaillaise afin d’en corriger les dĂ©fauts mais inaugurant Ă©galement la critique littĂ©raire moderne et les prĂ©mices d’une critique du systĂšme social et politique. Si le principe de l’Ɠuvre provient de l’antiquitĂ©,.son propos vise surtout Ă  souligner les dĂ©fauts majeurs des individus de son Ă©poque. Comme il l’énonce dans sa prĂ©face, je rends au public ce qu’il m’a prĂȘtĂ©, j’ai empruntĂ© de lui la matiĂšre de cet ouvrage ». Dans quelle mesure La BruyĂšre parvient-il Ă  se faire l’analyste des mƓurs et de la psychologie humaine ? 1. Le contempteur du paraître dans la vie en société a Le grand siĂšcle de la VanitĂ© b Le rire et la satire des comportements dĂ©mesurĂ©s 2. L’art d’écrire des vérités incarnées a La briĂšvetĂ© incisive du trait pour une plĂ©nitude du sens b La prĂ©tention Ă  l’universel et Ă  l’intemporel POUR TÉLÉCHARGER LE SUJET ENTIEREMENT RÉDIGÉ Pour aller plus loin sur La BruyĂšre La BruyĂšre Biographie et rĂ©sumĂ© des CaractĂšres Pour rĂ©ussir ton oral de français et ton grand oral du BAC, tu peux suivre notre formation en ligne Deviens Ă©loquent ! Tryagain. En 1688, la ville et la cour sont bouleversĂ©es par la publication des CaractĂšres. D’abord assimilĂ©s Ă  un Ă©vĂ©nement mondain, ils apparaissent aujourd’hui comme une Ɠuvre moraliste majeure qui, dans sa critique de la comĂ©die sociale, prend le recul nĂ©cessaire pour rendre ses remarques universelles. La BruyĂšre a traduit Les CaractĂšres de ThĂ©ophraste, du grec au français. Au fur et Ă  mesure des Ă©ditions, il ajoute ses propres caractĂšres "ou les mƓurs de ce siĂšcle". L'auteur y traite de divers sujets, comme l'esprit, le mĂ©rite, les femmes, le cƓur, la conversation. Il analyse surtout l'esprit de la cour, les injustices, les jugements. L'Ɠuvre est pleine d'humour mĂȘme si elle est plutĂŽt pessimiste. Elle est faite de portraits, de scĂšnes de la vie de tous les jours. On parle parfois de drames ou de petites comĂ©dies, ou encore de maximes, dissertations ou sermons. La BruyĂšre s'inspire de Montaigne, Pascal et La Rochefoucauld. Il se fait donc moraliste, puisque le but est d'amuser et d'instruire en parlant des moeurs de son Ă©poque. Son Ɠuvre se fonde donc sur l'argumentation. ISur l'auteur Jean de La BruyĂšre est nĂ© Ă  Paris en 1645. Il est Ă©duquĂ© au collĂšge de l'ordre des oratoriens, puis il passe une licence de droit. Il achĂšte un office de trĂ©sorier Ă  Caen. En 1684, il devient le prĂ©cepteur du petit-fils de CondĂ©, un poste qui va beaucoup lui servir et lui permettre de gagner de l'importance. Les CaractĂšres est son Ɠuvre la plus connue. L'ouvrage est rĂ©imprimĂ© plusieurs fois l'annĂ©e de sa BruyĂšre entre Ă  l'AcadĂ©mie française en 1693. Il meurt trois ans plus tard d'une crise d'apoplexie. IIDes textes satiriques ALes cibles Dans sa prĂ©face, La BruyĂšre explique qu'il veut mettre Ă  jour les vices humains pour mieux les corriger. Il a pour cibles principales l'Église, la monarchie et la BruyĂšre s'attaque aussi aux riches, Ă  la haute bourgeoisie et Ă  l'aristocratie. Il est trĂšs virulent. Il dĂ©nonce la corruption et l'injustice de la sociĂ©tĂ©. Il montre comment les plus dĂ©munis sont toujours les victimes du gouvernement. Le tiers Ă©tat est rĂ©duit Ă  la misĂšre. L'auteur conteste les valeurs en place et demande plus de justice, plus d'attention portĂ©e Ă  ceux qui en ont vraiment besoin. Il s'inscrit dans ce sens dans le mouvement des LumiĂšres qui va naĂźtre un peu plus tard, au XVIIIe siĂšcle. BUne satire Pour se moquer, La BruyĂšre utilise principalement la satire. Dans "De la cour", il fait une critique sĂ©vĂšre de la dĂ©bauche et de l'alcoolisme qui rĂšgne Ă  la cour. Il souligne la coquetterie des femmes et critique l'hypocrisie et la dissimulation. Il explique ainsi comment les hommes portent des perruques pour mieux se au-delĂ  de la satire de l'aristocratie, La BruyĂšre offre une satire de la monarchie et du roi divin. Il dĂ©nonce la soumission totale au monarque, et montre comment finalement le roi prend la place de Dieu dans ce genre de gouvernement. La tonalitĂ© du texte est donc trĂšs virulente."De la cour", Les CaractĂšres IIIUne Ɠuvre classique qui s'appuie sur les portraits AUn portraitiste Le succĂšs et l'intĂ©rĂȘt de l'Ɠuvre reposent en grande partie sur la façon dont l'auteur fait des portraits. En effet, il a un sens du dĂ©tail et de l'observation trĂšs prononcĂ©. Il est trĂšs pittoresque, il utilise beaucoup d'anecdotes. Il sait peindre la personnalitĂ© d'un homme en quelques BruyĂšre use de beaucoup de procĂ©dĂ©s littĂ©raires et principalement d'ironie. Il donne une dimension universelle Ă  ces portraits, car chaque portrait devient une illustration d'un dĂ©faut, d'un caractĂšre, d'un vice. On se dĂ©tache du singulier pour aller vers le gĂ©nĂ©ral, le portrait type. BLe classicisme Les CaractĂšres s'inspire de plusieurs auteurs, Montaigne, HomĂšre, TĂ©rence, Virgile, MoliĂšre, Corneille et Racine. Parmi ses contemporains, La BruyĂšre apprĂ©cie particuliĂšrement Boileau et La Fontaine. Il se place donc dans la lignĂ©e du classicisme. Il respecte la biensĂ©ance, le bon goĂ»t, il travaille prĂ©cisĂ©ment sur la langue. Il imite surtout les Anciens, comme la Querelle qui oppose les Anciens et les Modernes, La BruyĂšre prend le parti des anciens. Les mƓurs et les rĂšgles classiques sont Ă  dĂ©fendre. Lorsque La BruyĂšre est Ă©lu Ă  l'AcadĂ©mie française en 1693, on parle de victoire des Anciens. Pourtant, l'Ă©tude de son Ɠuvre montre bien qu'il s'oppose Ă  certaines choses liĂ©es au classicisme, et on le rapproche parfois d'un Moderne.
Lesujet de dissertation porte sur une question d’ordre littĂ©raire ou gĂ©nĂ©ral en rapport avec le domaine artistique. Le sujet est composĂ© de deux parties principales, Ă  savoir, l’énoncĂ© et la consigne. Dans l’épreuve de littĂ©rature, la dissertation est le sujet de type III. Lorsqu’on veut traiter un sujet de dissertation, trois

NLM76DoyenJe fais un fil sĂ©parĂ© pour les technos il ne s'agit pas de la mĂȘme portion du livre, et le parcours est choisi La BruyĂšre en techno d'une part parce qu'il m'a semblĂ© que le livre XI "Des hommes" pouvait leur parler — parce qu'il m'a parlĂ©, et davantage que les livres prĂ©cĂ©dents — et surtout parce que j'ai pensĂ© que je galĂ©rerais moins en cherchant des textes pour le rĂ©sumĂ©-discussion sur ce je ne sais pas encore quels textes choisir pour les explic. Quelqu'un a dĂ©jĂ  fait ce choix ?En attendant, je vais regarder ce qu'on trouve dans les du grip site ne renonça jamais Ă  la question-clĂ© quelle est, du point de vue de l'information, la diffĂ©rence entre les procĂ©dĂ©s grammaticaux observĂ©s ? Il n'entendait pas accepter une thĂ©orie non sĂ©mantique de la structure grammaticale et toute allusion dĂ©faitiste Ă  la prĂ©tendue obscuritĂ© de la notion de sens lui paraissait elle-mĂȘme obscure et dĂ©pourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique gĂ©nĂ©rale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" 1959]NLM76DoyenJe vois, sur le site de MichĂšle Tillard, qu'elle appelle les textes numĂ©rotĂ©s par La BruyĂšre des "remarques", les unes constituant des "maximes", les autres des "dĂ©veloppements". Ça me semble pratique ; avez-vous un meilleur usage ?Bon, je crois que je vais choisir la remarque 3, sur le stoĂŻcisme, et la remarque 35, "IrĂšne", sur l'hygiĂšne de vie et la mĂ©decine parce qu'elles me semblent trĂšs riches, et peuvent vraiment assez facilement leur parler Ă  tous. D'autres idĂ©es ? Ă  la modĂ©ration peut-ĂȘtre vaudrait-il mieux fusionner les deux fils concernant La BruyĂšre au bac mĂȘme si le programme est trĂšs diffĂ©rent, des questions comme la premiĂšre que je pose dans ce message concernent les deux du grip site ne renonça jamais Ă  la question-clĂ© quelle est, du point de vue de l'information, la diffĂ©rence entre les procĂ©dĂ©s grammaticaux observĂ©s ? Il n'entendait pas accepter une thĂ©orie non sĂ©mantique de la structure grammaticale et toute allusion dĂ©faitiste Ă  la prĂ©tendue obscuritĂ© de la notion de sens lui paraissait elle-mĂȘme obscure et dĂ©pourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique gĂ©nĂ©rale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" 1959]NLM76DoyenQuelqu'un pour relire et critiquer ce document prĂ©paratoire pour l'explication de la remarque 3, sur le stoĂŻcisme, Ă  destination d'une premiĂšre technologique ? En particulier les notes de bas de page ; mais aussi le choix du vocabulaire Ă  faire du grip site ne renonça jamais Ă  la question-clĂ© quelle est, du point de vue de l'information, la diffĂ©rence entre les procĂ©dĂ©s grammaticaux observĂ©s ? Il n'entendait pas accepter une thĂ©orie non sĂ©mantique de la structure grammaticale et toute allusion dĂ©faitiste Ă  la prĂ©tendue obscuritĂ© de la notion de sens lui paraissait elle-mĂȘme obscure et dĂ©pourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique gĂ©nĂ©rale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" 1959]IphigĂ©nieDevinIl faudrait que je retrouve oĂč Montaigne qui semble inspirer La BruyĂšre ici, se demande- Ă  peu prĂšs de mĂ©moire- "Ă  quoi servent ces doctrines si pointues que nul ne peut s'y asseoir" NLM76DoyenOn peut aussi penser Ă  la pinguis minerva "l'Ă©paisse sagesse" que revendique CicĂ©ron, face au sage idĂ©al qui n'existe pas, dans L' du grip site ne renonça jamais Ă  la question-clĂ© quelle est, du point de vue de l'information, la diffĂ©rence entre les procĂ©dĂ©s grammaticaux observĂ©s ? Il n'entendait pas accepter une thĂ©orie non sĂ©mantique de la structure grammaticale et toute allusion dĂ©faitiste Ă  la prĂ©tendue obscuritĂ© de la notion de sens lui paraissait elle-mĂȘme obscure et dĂ©pourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique gĂ©nĂ©rale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" 1959]NLM76DoyenPersonne ici ? Je rĂ©flĂ©chis Ă  des sujets de contraction. Donnez-moi des idĂ©es de textes intĂ©ressants ! Pour l'instant, je leur ai donnĂ© en entraĂźnement une remarque de La BruyĂšre, et le dĂ©but du discours de Mukwege pour recevoir le du grip site ne renonça jamais Ă  la question-clĂ© quelle est, du point de vue de l'information, la diffĂ©rence entre les procĂ©dĂ©s grammaticaux observĂ©s ? Il n'entendait pas accepter une thĂ©orie non sĂ©mantique de la structure grammaticale et toute allusion dĂ©faitiste Ă  la prĂ©tendue obscuritĂ© de la notion de sens lui paraissait elle-mĂȘme obscure et dĂ©pourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique gĂ©nĂ©rale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" 1959]TivinouEsprit Ă©clairĂ©Petite question Ă  celles et ceux qui ont choisi Les CaractĂšres cette annĂ©e ĂȘtes-vous satisfaits de votre choix ? Je suis en congĂ© de formation professionnelle cette annĂ©e et je vous avoue que j'ai du mal Ă  choisir une Ɠuvre parmi celles 1Bonjour, j’ai extrĂȘmement besoin d’aide pour une dissertation. Je dois rĂ©diger une seule partie partie1 et les autres parties sous forme de plan etc. C’est urgent svp!? Dans Le siĂšcle des moralistes 2000 B. Parmentier Ă©crit "L'univers social est livrĂ© au rĂšgne des apparences, qui sont rĂ©investies dans des manoeuvres de domination. L'apparence est le domaine des abus de pouvoir." Qu'en pensez-vous ?frimoussette77Monarque HasouH a Ă©critBonjour, j’ai extrĂȘmement besoin d’aide pour une dissertation. Je dois rĂ©diger une seule partie partie1 et les autres parties sous forme de plan etc. C’est urgent svp!? Dans Le siĂšcle des moralistes 2000 B. Parmentier Ă©crit "L'univers social est livrĂ© au rĂšgne des apparences, qui sont rĂ©investies dans des manoeuvres de domination. L'apparence est le domaine des abus de pouvoir." Qu'en pensez-vous ? Si c'est urgent, mets-toi vite au travail. Courage !Hermione0908ModĂ©rateurHasouH Ce forum est rĂ©servĂ© aux professionnels de l'Education Nationale et n'a pas vocation Ă  faire de l'aide aux devoirs. Ton compte va ĂȘtre similairesDoute sur un passage des CaractĂšres de La BruyĂšre[Article Nature du 27 mai 2015] Une nouvelle espĂšce humaine a Ă©tĂ© hommes sont-ils des ĂȘtres Ă  part dans la nature ?La BruyĂšre et les ThĂ©obaldes HELP !Stagiaire CE2 - Faire peindre "Ă  la maniĂšre de". Sauter versPermission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forum

LesCaractĂšres livre 5 Ă  10 contient 380 remarques sĂ©parĂ©s en 6 parties, chacune sur un thĂšme diffĂ©rent, oĂč la bruyĂšre dĂ©crit et critique la sociĂ©tĂ© qui l'entoure et Ă  travers des portrait satirique dresse le portrait de l’honnĂȘte Homme. 1 er livre: De la sociĂ©tĂ© et de la conversation /
Analyse linĂ©aire Arrias» Les CaractĂšres de La BruyĂšre Introduction Arrias» – Les CaractĂšres de La BruyĂšre Jean de la BruyĂšre se dĂ©finissait comme un tĂ©moin privilĂ©giĂ© de la comĂ©die humaine », lui qui par son rĂŽle de prĂ©cepteur du Duc de Bourbon se situait au premiĂšre loge du spectacle hypocrite des courtisans et des courtisĂ©s. Son expĂ©rience des hommes et de la sociĂ©tĂ© s’illustrera Ă  travers son Ɠuvre Les CaractĂšres » 1688, dans laquelle La BruyĂšre y apparait moraliste pĂ©nĂ©trant, satiriste plein d’ironie et styliste original. Auteur classique, il s’inscrit sous le patronage de ThĂ©ophraste dont il prĂ©tend s’ĂȘtre inspirĂ©. Pourtant, Les CaractĂšres » est une Ɠuvre complĂšte dĂ©peignant les passions de la gĂ©nĂ©ration versaillaise afin d’en corriger les dĂ©fauts mais inaugurant Ă©galement la critique littĂ©raire moderne et les prĂ©mices d’une critique du systĂšme social et politique. Arrias» – Les CaractĂšres de La BruyĂšre Le portrait que nous allons Ă©tudier s’intitule Arrias » et dĂ©crit un individu mĂ©prisable et arrogant. ProblĂ©matique Comment l’auteur met en Ɠuvre un moralisme plaisant, dans la mesure oĂč le fautif est puni de façon exemplaire ? Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi ; c’est un homme universel, et il se donne pour tel il aime mieux mentir que de se taire ou de paraĂźtre ignorer quelque chose. On parle Ă  la table d’un grand d’une cour du Nord il prend la parole, et l’îte Ă  ceux qui allaient dire ce qu’ils en savent ; il s’oriente dans cette rĂ©gion lointaine comme s’il en Ă©tait originaire ;bil discourt des mƓurs de cette cour, des femmes du pays, de ses lois et de ses coutumes ; il rĂ©cite des historiettes qui y sont arrivĂ©es ; il les trouve plaisantes, et il en rit le premier jusqu’à Ă©clater. Quelqu’un se hasarde de le contredire, et lui prouve nettement qu’il dit des choses qui ne sont pas vraies. Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre l’interrupteur Je n’avance, lui dit-il, je ne raconte rien que je ne sache d’original je l’ai appris de Sethon, ambassadeur de France dans cette cour, revenu Ă  Paris depuis quelques jours, que je connais familiĂšrement, que j’ai fort interrogĂ©, et qui ne m’a cachĂ© aucune circonstance. » Il reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance qu’il ne l’avait commencĂ©e, lorsque l’un des conviĂ©s lui dit C’est Sethon Ă  qui vous parlez, lui-mĂȘme, et qui arrive fraĂźchement de son ambassade. » La BruyĂšre, Les CaractĂšres, 1688. 1. la prĂ©sentation d’Arrias l 1 Ă  3 / Arrias a tout lu → Quelque chose a Un personnage faux b Un personnage malhonnĂȘte 2. Mise en situation d’Arias l 3 Ă  9 / On parle → Éclater a Arrias adore parler en public b Jeu sur l’apparence c La stratĂ©gie argumentation d’Arrias 3. Arrias face Ă  la contradiction se ridiculise 10 Ă  19 / Quelqu’un se Hasarde → Ambassade a La contradiction des propos d’Arrias b Arrias toujours sĂ»r de lui c Retournement de situation TĂ©lĂ©charge l’analyse linĂ©aire en entier en cliquant ici ! Consultez nos autres articles en lien avec La BruyĂšre La BruyĂšre Biographie et rĂ©sumĂ© des CaractĂšres Dissertation rĂ©digĂ©e “Les caractĂšres” de La BruyĂšre et la comĂ©die sociale Pour rĂ©ussir ton oral de français, suis notre formation en ligne Deviens Ă©loquent ! LesCaractĂšres de La BruyĂšre I) Le mĂ©lange des genres A) L'essai (2 points) Un essai est un rĂ©cit dans lequel l'auteur dĂ©bat d'un sujet selon son point de vue. La BruyĂšre, dans "les Tout est dit et on vient trop tard depuis plus de 7 000 ans qu’il y a des hommes et qui pensent », disait La BruyĂšre dans Les CaractĂšres, publiĂ© en 1688. Cette opinion Ă©tait partagĂ©e par bien d’autres auteurs du XVIIe siĂšcle qui ont largement pratiquĂ© la réécriture, puisant notamment leur inspiration dans les textes de l’AntiquitĂ©. Mais si tout est dit », pourquoi le réécrire ? Plaçons-nous du point de vue du lecteur et demandons-nous ce qui motive son intĂ©rĂȘt pour une réécriture la ressemblance avec le modĂšle ou, au contraire, ce que l’on en distingue ? Pour le savoir, nous expliquerons d’abord l’intĂ©rĂȘt du lecteur pour une réécriture fidĂšle Ă  l’Ɠuvre qui l’a inspirĂ©e, puis nous mettrons en Ă©vidence la richesse qu’il trouve dans les Ă©carts entre l’une et l’autre. Astuce Un plan en trois parties n’est pas obligatoire. Quand le sujet s’y prĂȘte, comme ici, mieux vaut une rĂ©ponse bien construite en deux parties qu’un dĂ©veloppement en trois parties peu convaincant. La ressemblance d’une réécriture avec son modĂšle conditionne l’intĂ©rĂȘt du lecteur. En effet, le lecteur y cherche tout d’abord Ă  retrouver des personnages et des thĂšmes qu’il connaĂźt et qu’il apprĂ©cie, parfois depuis sa plus tendre enfance. Ainsi, en lisant Vendredi ou les limbes du Pacifique ou Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier, réécritures du roman de Daniel Defoe intitulĂ© Robinson CrusoĂ©, ce sont surtout les personnages de Robinson et de Vendredi ainsi que les thĂšmes de la solitude et de la survie sur une Ăźle dĂ©serte que le lecteur a plaisir Ă  retrouver, s’il les a dĂ©jĂ  apprĂ©ciĂ©s dans le modĂšle. Son intĂ©rĂȘt dĂ©pendra donc fortement de la ressemblance de la réécriture avec le modĂšle qu’il connaĂźt et espĂšre reconnaĂźtre. Aussi, en lisant une réécriture, on peut chercher Ă  dĂ©couvrir ou se remĂ©morer des classiques » afin de construire ou consolider les Ă©lĂ©ments de notre culture commune. C’est notamment le cas pour les Ɠuvres qui reprennent les mythes antiques. En assistant Ă  une reprĂ©sentation d’une piĂšce de Racine, ce sont les hĂ©ros de l’AntiquitĂ© tels qu’Andromaque, BĂ©rĂ©nice ou PhĂšdre et leurs aventures que le spectateur souhaite voir, comprendre et retenir plus la réécriture ressemblera Ă  son modĂšle, plus le lecteur ou spectateur sera intĂ©ressĂ© et satisfait de pouvoir accĂ©der Ă  un patrimoine qui a traversĂ© les siĂšcles et se l’approprier. Enfin, le fait, pour le lecteur, de reconnaĂźtre des rĂ©fĂ©rences et allusions Ă  un modĂšle contenues dans une réécriture crĂ©e une complicitĂ© intellectuelle avec l’auteur, source de plaisir. C’est le cas dans les Fourberies de Scapin, quand le lecteur initiĂ© s’aperçoit que MoliĂšre a intĂ©grĂ© la phrase Que diable allait-il faire dans cette galĂšre ? », empruntĂ©e Ă  une piĂšce de Cyrano de Bergerac intitulĂ©e le PĂ©dant jouĂ©. Cela introduit mĂȘme une dimension ludique le lecteur teste » ses connaissances littĂ©raires et se fĂ©licite de saisir des rĂ©fĂ©rences qui restent cachĂ©es Ă  ceux qui les ignorent. Si le lecteur aime reconnaĂźtre le modĂšle dans une réécriture, il est nĂ©anmoins aussi intĂ©ressĂ© par ce qui l’en distingue. Une réécriture peut chercher Ă  dĂ©velopper son modĂšle, Ă  ajouter de nouveaux Ă©lĂ©ments narratifs et donner une nouvelle Ă©paisseur au rĂ©cit et aux personnages. Les diffĂ©rentes réécritures de la lĂ©gende du Masque de fer en donnent un bon exemple alors que Voltaire, dans Le SiĂšcle de Louis XIV, a cherchĂ© Ă  s’en tenir aux faits historiques, Victor Hugo donne la parole au personnage et Ă  sa souffrance dans une piĂšce de théùtre, Les Jumeaux, tandis qu’Alexandre Dumas intĂšgre l’homme au masque de fer aux aventures de ses Mousquetaires dans Le Vicomte de Bragelonne. Chaque texte suscite l’intĂ©rĂȘt du lecteur en apportant de nouveaux Ă©lĂ©ments Ă  la lĂ©gende, en complĂ©tant et en apportant diffĂ©rentes rĂ©ponses aux questions laissĂ©es en suspens par de premiers rĂ©cits mystĂ©rieux. Aussi, la réécriture peut s’éloigner du modĂšle en le transposant Ă  une autre Ă©poque, en l’adaptant Ă  un nouveau contexte. Ainsi, l’Antigone Ă©crite par Jean Anouilh est bien une réécriture du mythe antique, mais, Ă©crite pendant la Seconde Guerre mondiale et jouĂ©e pour la premiĂšre fois en 1944, elle fait Ă©cho Ă  une nouvelle rĂ©alitĂ© qui l’écarte de son modĂšle et en renouvelle l’écho. Son auteur lui-mĂȘme l’affirme Citation L’Antigone de Sophocle, lue et relue, et que je connaissais par cƓur depuis toujours, a Ă©tĂ© un choc soudain pour moi pendant la guerre [
]. Je l'ai réécrite Ă  ma façon, avec la rĂ©sonance de la tragĂ©die que nous Ă©tions alors en train de vivre. » Dans la piĂšce d’Anouilh, le personnage d’Antigone reprĂ©sente la rĂ©volte, la RĂ©sistance, le refus du compromis avec l’ennemi. De mĂȘme, le classique RomĂ©o et Juliette de Shakespeare se voit rĂ©actualisĂ© en 1957 dans la comĂ©die musicale West Side Story qui transpose la piĂšce dans un New York dĂ©chirĂ© par les haines raciales et les problĂšmes posĂ©s par l’immigration dans l’AmĂ©rique des annĂ©es 50. Enfin, réécrire, c’est parfois transposer une Ɠuvre ou un thĂšme dans un style diffĂ©rent dans ce cas, l’enjeu peut ĂȘtre esthĂ©tique, ludique voire humoristique. Ainsi, les auteurs classiques, au XVIIe siĂšcle, reprennent les tragĂ©dies antiques fidĂšles Ă  leurs modĂšles, ils cherchent nĂ©anmoins Ă  atteindre une perfection qui justifie des modifications telles que le respect de la rĂšgle des trois unitĂ©s et des rĂšgles de biensĂ©ance et de vraisemblance. De mĂȘme, Jean de La Fontaine s’inspire fortement d’Ésope et de PhĂšdre, mais ne se contente pas de les traduire il renouvelle la fable en accordant au rĂ©cit une place prĂ©pondĂ©rante, rendant de ce fait la lecture plus accessible et agrĂ©able. Au XXe siĂšcle, Raymond Queneau, quant Ă  lui, s’amuse, dans ses Exercices de style, Ă  Ă©crire la mĂȘme histoire de 99 façons diffĂ©rentes injurieux », prĂ©cieux », tĂ©lĂ©graphique », lettre officielle », etc. l’intĂ©rĂȘt de la réécriture rĂ©side ici dans l’inventivitĂ©, la crĂ©ativitĂ© de chaque nouveau texte. Ce type de transposition peut mĂȘme avoir un effet comique dans la parodie. Le lecteur trouve donc son intĂ©rĂȘt pour une réécriture autant dans sa ressemblance avec son modĂšle que dans ce qui l’en distingue. Ce sont en effet son goĂ»t, sa curiositĂ© pour ces modĂšles, ainsi que la relation particuliĂšre que leur connaissance instaure avec les auteurs, qui dĂ©terminent l’intĂ©rĂȘt et le plaisir du lecteur. Mais c’est aussi la redĂ©couverte de la portĂ©e d’une Ɠuvre ou son enrichissement par sa transposition dans une autre Ă©poque, un autre genre ou un autre style. Et c’est justement cette dualitĂ© qui constitue la richesse et la singularitĂ© d’une réécriture. Les+ de la collection. - Tous les repĂšres sur l'auteur et le contexte de l'oeuvre. - Des explications linĂ©aires pour se prĂ©parer Ă  l'oral. - Le Dossier du lycĂ©en avec tous les thĂšmes clĂ©s et les enjeux de l'oeuvre et du parcours associĂ©, des sujets de dissertation et des points de mĂ©thode pour prĂ©parer les Ă©lĂšves au Bac de Français ".
Paru le 30 juin 2021 import_contacts Collection Étonnants classiques RĂ©sumĂ© DĂ©tails CompatibilitĂ© Autres formats En 1688, la ville et la cour sont bouleversĂ©es par la publication des CaractĂšres. D’abord assimilĂ©s Ă  un Ă©vĂ©nement mondain, ils apparaissent aujourd’hui comme une Ɠuvre moraliste majeure qui, dans sa critique de la comĂ©die sociale, prend le recul nĂ©cessaire pour rendre ses remarques universelles. TOUT POUR COMPRENDRE ‱ Notes lexicales ‱ Biographie de l’auteur ‱ Contexte historique et littĂ©raire ‱ GenĂšse et genre de l’Ɠuvre ‱ Chronologie et carte mentale LA COMÉDIE SOCIALE ‱ Analyse du parcours ‱ Groupement de textes ‱ Histoire des arts VERS LE BAC ‱ Explications linĂ©aires guidĂ©es ‱ Sujets de dissertation et de commentaire guidĂ©s ‱ Recueil de citations ‱ MĂ©thodologie CAHIER ICONOGRAPHIQUE Lire plusexpand_more Titre Les CaractĂšres, Livres V Ă  X BAC 2022 EAN 9782080261427 Éditeur Flammarion Date de parution 30/06/2021 Format ePub Poids du fichier Inconnue Protection CARE L'ebook Les CaractĂšres, Livres V Ă  X BAC 2022 est au format ePub protĂ©gĂ© par CARE check_circle Cet ebook est compatible pour une lecture sur application iOs et Android Vivlio. check_circle Cet ebook est compatible pour une lecture sur My Vivlio. check_circle Cet ebook est compatible pour une lecture sur le lecteur Vivlio. check_circle Cet ebook est compatible pour une lecture sur liseuse. Je crĂ©e ma liste d’envies Vous devez ĂȘtre connectĂ©e pour pouvoir crĂ©er et sauvegarder votre liste d’envies cancel DĂ©jĂ  cliente ?Se connecter Pas encore inscrite ?Mon compte Un compte vous permettra en un clin d’oeil de commander sur notre boutique consulter et suivre vos commandes gĂ©rer vos informations personnelles accĂ©der Ă  tous les e-books que vous avez achetĂ©s avoir des suggestions de lectures personnalisĂ©es Livre non trouvĂ© Oups ! Ce livre n'est malheureusement pas disponible... Il est possible qu’il ne soit pas disponible Ă  la vente dans votre pays, mais exclusivement rĂ©servĂ© Ă  la vente depuis un compte domiciliĂ© en France. L’abonnement livre numĂ©rique Vivlio shopping_basketL’abonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt j’en profite ! check_circle Chaque mois, bĂ©nĂ©ficiez d’un crĂ©dit valable sur tout le catalogue check_circle Offre sans engagement, rĂ©siliez Ă  tout moment ! L’abonnement livre numĂ©rique Vivlio shopping_basketL’abonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt j’en profite ! Vous allez ĂȘtre redirigĂ© vers notre prestataire de paiement Payzen pour renseigner vos coordonnĂ©es bancaire Si la redirection ne se fait pas automatiquement, cliquez sur ce lien. Bienvenue parmi nos abonnĂ©s ! shopping_basketL’abonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt j’en profite !
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