Lisezce LittĂ©rature MĂ©moires Gratuits et plus de 31 000 autres dissertations et fiches de lecture. Commentaire littĂ©raire (Jean de la BruyĂšre, Les CaractĂšres, De l'homme). 2. Un homme sans gĂȘne ni scrupule Certes, Gnathon
DE L'HOMMELa vie est un sommeil les vieillards sont ceux dont le sommeil a Ă©tĂ© plus long ; ils ne commencent Ă se rĂ©veiller que quand il faut mourir. S'ils repassent alors sur tout le cours de leurs annĂ©es, ils ne trouvent souvent ni vertus ni actions louables qui les distinguent les unes des autres ; ils confondent leurs diffĂ©rents Ăąges, ils n'y voient rien qui marque assez pour mesurer le temps qu'ils ont vĂ©cu. Ils ont eu un songe confus, informe, et sans aucune suite ; ils sentent nĂ©anmoins, comme ceux qui s'Ă©veillent, qu'ils ont dormi longtemps. ED. 5.48Il n'y a pour l'homme que trois Ă©vĂ©nements naĂźtre, vivre et mourir. Il ne se sent pas naĂźtre, il souffre Ă mourir, et il oublie de vivre. ED. 4.49Il y a un temps oĂč la raison n'est pas encore, oĂč l'on ne vit que par instinct, Ă la maniĂšre des animaux, et dont il ne reste dans la mĂ©moire aucun vestige. Il y a un second temps oĂč la raison se dĂ©veloppe, oĂč elle est formĂ©e, et oĂč elle pourrait agir, si elle n'Ă©tait pas obscurcie et comme Ă©teinte par les vices de la complexion, et par un enchaĂźnement de passions qui se succĂšdent les unes aux autres, et conduisent jusqu'au troisiĂšme et dernier Ăąge. La raison, alors dans sa force, devrait produire ; mais elle est refroidie et ralentie par les annĂ©es, par la maladie et la douleur, dĂ©concertĂ©e ensuite par le dĂ©sordre de la machine, qui est dans son dĂ©clin et ces temps nĂ©anmoins sont la vie de l'homme. ED. 4.50Les enfants sont hautains, dĂ©daigneux, colĂšres, envieux, curieux, intĂ©ressĂ©s, paresseux, volages, timides, intempĂ©rants, menteurs, dissimulĂ©s ; ils rient et pleurent facilement ; ils ont des joies immodĂ©rĂ©es et des afflictions amĂšres sur de trĂšs petits sujets ; ils ne veulent point souffrir de mal, et aiment Ă en faire ils sont dĂ©jĂ des hommes. ĂD. 4.51Les enfants n'ont ni passĂ© ni avenir, et ce qui ne nous arrive guĂšre, ils jouissent du prĂ©sent. ED. 4.52Le caractĂšre de l'enfance paraĂźt unique ; les mĆurs, dans cet Ăąge, sont assez les mĂȘmes, et ce n'est qu'avec une curieuse attention qu'on en pĂ©nĂštre la diffĂ©rence elle augmente avec la raison, parce qu'avec celle-ci croissent les passions et les vices, qui seuls rendent les hommes si dissemblables entre eux, et si contraires Ă eux-mĂȘmes. ED. 4.53Les enfants ont dĂ©jĂ de leur Ăąme l'imagination et la mĂ©moire, c'est-Ă -dire ce que les vieillards n'ont plus ; et ils en tirent un merveilleux usage pour les petits jeux et pour tous leurs amusements c'est par elles qu'ils rĂ©pĂštent ce qu'ils ont entendu dire, qu'ils contrefont ce qu'ils ont vu faire, qu'ils sont de tous mĂ©tiers, soit qu'ils s'occupent en effet Ă mille petits ouvrages, soit qu'ils imitent les divers artisans par le mouvement et par le geste ; qu'ils se trouvent Ă un grand festin, et y font bonne chĂšre ; qu'ils se transportent dans des palais et dans des lieux enchantĂ©s ; que bien que seuls, ils se voient un riche Ă©quipage et un grand cortĂšge ; qu'ils conduisent des armĂ©es, livrent bataille, et jouissent du plaisir de la victoire ; qu'ils parlent aux rois et aux plus grands princes ; qu'ils sont rois eux-mĂȘmes, ont des sujets, possĂšdent des trĂ©sors, qu'ils peuvent faire de feuilles d'arbres ou de grains de sable ; et, ce qu'ils ignorent dans la suite de leur vie, savent Ă cet Ăąge ĂȘtre les arbitres de leur fortune, et les maĂźtres de leur propre fĂ©licitĂ©. ED. 4.54Il n'y a nuls vices extĂ©rieurs et nuls dĂ©fauts du corps qui ne soient aperçus par les enfants ; ils les saisissent d'une premiĂšre vue, et ils savent les exprimer par des mots convenables on ne nomme point plus heureusement. Devenus hommes, ils sont chargĂ©s Ă leur tour de toutes les imperfections dont ils se sont moquĂ©s. ED. 4.
Lorsquil rédige ses CaractÚres à la fin du rÚgne de Louis XIV, La BruyÚre observe les courtisans de la cour de Versailles pour mieux en faire des portraits satiriques. Comme son contemporain
CARACTĂRES LA BRUYĂRE ANALYSE. Les CaractĂšres ou les moeurs de ce siĂšcle sont publiĂ©s en 1688 par Jean de La BruyĂšre, moraliste classique. Dans cette fiche nous nous proposons de nous interroger de maniĂšre synthĂ©tique sur la comĂ©die sociale Voir parcours associĂ© et politique dans Les CaractĂšres de La BruyĂšre et sur le genre mĂȘme des caractĂšres. Nous essayerons de rĂ©pondre Ă la question suivante QUâEST-CE QUâUN CARACTĂRE? En effet, dans Les CaractĂšres, Jean de La BruyĂšre donne Ă voir des portraits VOIR FICHE SUR LES GENRES LITTERAIRES dans lesquels lâauteur se livre Ă une satire des travers humains. Ainsi, le moraliste donne Ă voir les artifices et le ridicule humain. La comĂ©die du pouvoir Une monarchie de droit divin Effectivement, Ă partir de la mort de Mazarin en 1661, Le Roi Louis XIV prĂ©tend exercer seul le pouvoir. JusquâĂ sa mort en 1715, il façonne cette image de Versailles qui nâest jusquâalors quâun pavillon de chasse, devient un lieu de reprĂ©sentation aprĂšs lâagrandissement et lâembellissement des La BruyĂšre porte un regard critique sur lâattitude servile et ridicule des courtisans. Il critique Ă©galement lâexercice du pouvoir de maniĂšre ostentatoire. Voir De la cour »Ainsi, La BruyĂšre dĂ©nonce ce spectacle social auquel on se livre Ă la cour et, en parallĂšle, dans le cadre de la ville. Voir de la ville » Des inĂ©galitĂ©s sociales En effet, la sociĂ©tĂ© est trĂšs inĂ©gale au XVIIĂšme siĂšcle. Au faste et Ă la richesse de la cour, sâoppose la grande pauvretĂ© du peuple. Dâailleurs, cette inĂ©galitĂ© Ă©conomique va de pair avec une inĂ©galitĂ© sociale car les privilĂšges se nouent Ă la naissance avec les aristocrates, dâun cĂŽtĂ©, et le petit peuple, de lâautre. Voir Des biens de fortune »Ainsi, La BruyĂšre dĂ©nonce le fait que le mĂ©rite et la vertu ne sont pas rĂ©tribuĂ©s. A lâinverse, les apparences et faux-semblants semblent conduire le monde. Les CaractĂšres comĂ©die ou tragĂ©die? Une comĂ©die sociale En effet, les personnages qui font lâobjet de la satire sont amusants, Portrait de Gnathon, trĂšs savoureux car il amuse en ridiculisant les travers du ce qui amuse le lecteur repose sur les procĂ©dĂ©s comiques tels que lâexagĂ©ration ou lâ Voir les portraits de Giton et de PhĂ©don. Une tragĂ©die sociale? Mais La BruyĂšre se montre Ă©galement pessimiste. Dâabord, concernant la nature humaine et sa noirceur. Citons notamment le rĂšgne de lâ Des biens de fortune », 12. Je vais, Clitiphon, Ă votre porte ; le besoin que jâai de vous me chasse de mon lit et de ma chambre plĂ»t aux Dieux que je ne fusse ni votre client ni votre fĂącheux ! Vos esclaves me disent que vous ĂȘtes enfermĂ©, et que vous ne pouvez mâĂ©couter que dâune heure entiĂšre. Je reviens avant le temps quâils mâont marquĂ©, et ils me disent que vous ĂȘtes sorti. Que faites-vous, Clitiphon, dans cet endroit le plus reculĂ© de votre appartement, de si laborieux, qui vous empĂȘche de mâentendre ? Vous enfilez quelques mĂ©moires, vous collationnez un registre, vous signez, vous parafez. Je nâavais quâune chose Ă vous demander, et vous nâaviez quâun mot Ă me rĂ©pondre, oui, ou non. Voulez-vous ĂȘtre rare ? Rendez service Ă ceux qui dĂ©pendent de vous vous le serez davantage par cette conduite que par ne vous pas laisser voir. O homme important et chargĂ© dâaffaires, qui Ă votre tour avez besoin de mes offices, venez dans la solitude de mon cabinet le philosophe est accessible ; je ne vous remettrai point Ă un autre jour. Vous me trouverez sur les livres de Platon qui traitent de la spiritualitĂ© de lâĂąme et de sa distinction dâavec le corps, ou la plume Ă la main pour calculer les distances de Saturne et de Jupiter jâadmire Dieu dans ses ouvrages, et je cherche, par la connaissance de la vĂ©ritĂ©, Ă rĂ©gler mon esprit et devenir meilleur. Entrez, toutes les portes vous sont ouvertes ; mon antichambre nâest pas faite pour sây ennuyer en mâattendant ; passez jusquâĂ moi sans me faire avertir. Vous mâapportez quelque chose de plus prĂ©cieux que lâargent et lâor, si câest une occasion de vous obliger. Parlez, que voulez-vous que je fasse pour vous ? Faut-il quitter mes livres, mes Ă©tudes, mon ouvrage, cette ligne qui est commencĂ©e ? Quelle interruption heureuse pour moi que celle qui vous est utile ! Le manieur dâargent, lâhomme dâaffaires est un ours quâon ne saurait apprivoiser ; on ne le voit dans sa loge quâavec peine que dis-je ? on ne le voit point ; car dâabord on ne le voit pas encore, et bientĂŽt on le voit plus. Lâhomme de lettres au contraire est trivial comme une borne au coin des places ; il est vu de tous, et Ă toute heure, et en tous Ă©tats, Ă table, au lit, nu, habillĂ©, sain ou malade il ne peut ĂȘtre important, et il ne le veut point ĂȘtre. » Ainsi, nous constatons que lâargent prĂ©vaut sur tout le reste et semble dominer le ailleurs, La BruyĂšre dĂ©nonce les inĂ©galitĂ©s sociales trĂšs Des Grands », 5. On demande si en comparant ensemble les diffĂ©rentes conditions des hommes, leurs peines, leurs avantages, on nây remarquerait pas un mĂ©lange ou une espĂšce de compensation de bien et de mal, qui Ă©tablirait entre elles lâĂ©galitĂ©, ou qui ferait du moins que lâun ne serait guĂšre plus dĂ©sirable que lâautre. Celui qui est puissant, riche, et Ă qui il ne manque rien, peut former cette question ; mais il faut que ce soit un homme pauvre qui la dĂ©cide. Il ne laisse pas dây avoir comme un charme attachĂ© Ă chacune des diffĂ©rentes conditions, et qui y demeure jusques Ă ce que la misĂšre lâen ait ĂŽtĂ©. Ainsi les grands se plaisent dans lâexcĂšs, et les petits aiment la modĂ©ration ; ceux-lĂ ont le goĂ»t de dominer et de commander, et ceux-ci sentent du plaisir et mĂȘme de la vanitĂ© Ă les servir et Ă leur obĂ©ir ; les grands sont entourĂ©s, saluĂ©s, respectĂ©s ; les petits entourent, saluent, se prosternent ; et tous sont contents. » Quâest-ce quâun caractĂšre »? Dâabord, les CaractĂšres se dĂ©finissent par une forme brĂšve et fragmentĂ©e. Cependant, il serait bien difficile et pĂ©rilleux de les caractĂ©riser ou de les rĂ©sumer dâune le sous-titre ou les moeurs de ce siĂšcle » mettent en relief la dimension morale de lâoeuvre. Rappelons que le XVIIĂšme siĂšcle est le siĂšcle des moralistes La Fontaine avec Les Fables, Charles Perrault avec les Contes, la Rochefoucault avec Les maximes⊠Tentative de dĂ©finition de la forme du caractĂšre Dâabord, La BruyĂšre prĂ©sente son oeuvre comme une simple traduction des CaractĂšres de Theophraste. Or, lâauteur grec, disciple dâAristote liste 28 comportements humains de la dissimulation », de lâorgueil »âŠCependant, le discours sur Theophraste » qui se trouve Ă lâouverture des CaractĂšres montre leurs diffĂ©rences. En effet, La BruyĂšre sâattache Ă montrer lâhomme et ses travers avec davantage de prĂ©cision que son prĂ©dĂ©cesseur. Dâailleurs, le sous titre les moeurs de ce siĂšcle » traduisent bien la volontĂ© historique, synchronique, de La BruyĂšre. Theophraste ne peut montrer les travers du XVIIĂšme siĂšcle alors mĂȘme quâil a vĂ©cu et Ă©crit dans lâAntiquitĂ©. Individu ou collectif? En effet, le sous titre semble vouloir montrer les travers communs Ă tous les hommes de son le terme du titre, caractĂšres », semble mettre lâaccent sur les dĂ©fauts individuels des uns et des dans sa prĂ©face, lâauteur indique ne pas avoir voulu Ă©crire de maximes mais plutĂŽt des remarques ». Ainsi, il sâinscrit dans lâobservation et dans la rĂ©flexion plutĂŽt que dans lâĂ©tablissement de lois outre, la forme et le style des caractĂšres varie Ă©normĂ©ment. Ainsi, lâauteur sâadapte au sujet et fait varier la taille et la forme du Ă lâĂ©conomie du recueil, elle se compose de 16 chapitres, chacun constituĂ© dâun nombre variable de caractĂšres. Ainsi, la lecture peut se faire de maniĂšre continue ou bien selon un choix de une structure sous-jacente peut-ĂȘtre dĂ©celĂ©e. AprĂšs avoir dĂ©noncĂ© les vices humains, le chapitre 16 rĂ©tablit une perspective chrĂ©tienne en critiquant les Esprits-Forts les libertins.On note Ă©galement des effets dâĂ©cho entre de la ville »/ de la cour » ou entre des portraits Giton » et PhĂ©don ». CARACTĂRES LA BRUYĂRE ANALYSE conclusion Nous espĂ©rons que cette dĂ©finition du caractĂšre » de La BruyĂšre a pu tâaider. âPortrait de Gnathon âCaractĂšres de La BruyĂšre texte intĂ©gral + PDF âBiographie La BruyĂšre âCaractĂšres 27 et 29 texte + analyse Navigation des articles
Les CaractĂšres de Jean de La BruyĂšre et Les Fables de Jean de La Fontaine) SUJET DE DISSERTATION : Dans la fable 1 du livre V de son Ćuvre, La Fontaine dĂ©finit celle-ci comme une ample comĂ©die Ă cent actes divers / Et dont la scĂšne est l'univers Vous commenterez cette citation en vous appuyant sur les ouvrages Ă©tudiĂ©s. Miscere utile dulci telle est la devise
Description de lâĂ©diteur Un caractĂšre bien fade est celui de nâen avoir aucun. » VoilĂ qui annonce la couleur ! Dans ses CaractĂšres, Ćuvre magistrale Ă laquelle il a consacrĂ© sa vie, La BruyĂšre brosse un portrait au vitriol de ses contemporains. Fin observateur, il nâĂ©pargne personne lâambition du courtisan, lâĂ©goĂŻsme du puissant, la vanitĂ© du-pĂ©dant sont tournĂ©s en ridicule. Et Ă travers eux, câest toute une sociĂ©tĂ©, celle du paraĂźtre » et de lâargent, qui est fustigĂ©e.âą Une frise chronologique historique et culturelleâą Une introduction Pourquoi lire Les CaractĂšres au XXIe siĂšcle ?âą Le texte intĂ©gral annotĂ©Des sujets pour sâentraĂźner Ă lâoral et Ă lâĂ©crit du bacâą Des analyses de textes au fil de lâĆuvreâą Un commentaire de texte et une dissertation rĂ©digĂ©sâą Des exercices de grammaire avec correctionsâą Des exercices dâappropriation. Un dossier pour situer et comprendre le texteâą Une prĂ©sentation de lâĆuvre et de La BruyĂšre dans son Ă©poqueâą Les mots importants des CaractĂšresâą Un groupement de textes autour du parcours du bac La comĂ©die sociale. GENRE Professionnel et technique SORTIE 2021 3 juin LANGUE FR Français LONGUEUR 240 Pages ĂDITIONS Editions Gallimard TAILLE 10 Mo Plus de livres par Jean de La BruyĂšre Autres livres de cette sĂ©rie
Aideà la lecture cursive de Les CaractÚres de La BruyÚre. Résumés de plusieurs passages de l'oeuvre de La BruyÚre, Les CaractÚres. Ces résumés, s'approchent souvent de l'analyse critique, et nous permettent ensuite, d'établir une définition d'un caractÚre selon La BruyÚre. Pour introduire le sujet, le document est précédé d'un biographie de La BruyÚre et
ProblĂ©matique Les CaractĂšres, lâexpression dâun idĂ©al classique ? Chapitre V, De la sociĂ©tĂ© et de la conversation, remarque 9 ajout de la 8Ăšme Ă©dition Intro A propos de la question du portrait , Ă©lĂ©ments de rĂ©flexion sur la question du genre des CaractĂšres Ă partir dâĂ©lĂ©ments de dĂ©finition. Le caractĂšre est un genre spĂ©cifique, au-delĂ du portrait b Le mot caractĂšre * Ă©tymologie = signe gravĂ©, empreinte, et de lĂ type, voire marque en creux dâune mĂ©daille * mĆurs dâune personne ou dâun groupe ; leur description dans une oeuvre littĂ©raire. On peut transposer effectivement dans le domaine littĂ©raire le sens Ă©tymologique une simplification du trait, une stylisation, individualitĂ© susceptible de reproduction etc. cf ComĂ©die de caractĂšres. Petit Robert // EthopĂ©e de Ă©thos mĆurs, caractĂšres terme de littĂ©rature. Figure de pensĂ©e qui a pour objet la peinture des mĆurs et du caractĂšre dâun personnage. LittrĂ©. Arrias est un portrait , type de discours souvent choisi par LB pour mener Ă bien son projet. Le portrait en mouvement, comme câest le cas ici, est un caractĂšre au sens de LB, ou une Ă©thopĂ©e, dans la mesure oĂč se trouve dĂ©passĂ©e la simple description pour nâĂȘtre retenu que le trait marquant reprĂ©sentatif dâun type de personnage.. Le portrait , genre pictural, activitĂ© littĂ©raire Ă la mode dans les salons. Le succĂšs des C. est, en grande partie, liĂ© aux portraits dont les lecteurs cherchaient les originaux dans la sociĂ©tĂ©. Dans les enrichissements postĂ©rieurs Ă la 1Ăšre Ă©dition, câest le type de discours le plus reprĂ©sentĂ©. cUn nom grec. CONNOTATIONS. LâidĂ©e dâun type humain mĂȘme si la dimension contemporaine existe aussi sâimpose Ă travers ce nom sans rĂ©fĂ©rent reconnaissable. Il constitue ainsi aussi une sorte de paravent . A. Le portrait dâun menteur un texte argumentatif ? - Il sâagit dâanalyser les caractĂ©ristiques dâun type de discours entre rĂ©cit, description et argumentation -ENONCIATION âą Une premiĂšre proposition comme un programme double dimension Ă©nonciative Ă 4. Ce texte est un portrait et une critique du portrait. PrĂ©sentation dâun personnage + formulation dâune idĂ©e lâaffirmation dâun savoir universel est suspecte / Il faut se mĂ©fier des beaux parleurs. TEMPS rĂ©cit /TA, COMPARATIF, LEXIQUE SYNTAXE une seule phrase ⊠La suite du texte est Ă la fois portrait et illustration/justification dâune idĂ©e. âą LâĂ©laboration dâun caractĂšre en situation Ă©vocation du cadre les signes distinctifs dâun type social. Bavard LEXIQUE, Ă©gocentrique PROGRESSION Ă 11, discourtois coupe la parole/la monopolise, menteur âą Choix significatif du registre ironique les EXAGERATIONS et les OPPOSITIONS guident lâinterprĂ©tation du lecteur. Le portrait de Arrias portrait critique qui permet de reconstituer en creux une forme dâidĂ©al. Bilan Ă travers un portrait, une satire de comportements sociaux au nom de valeurs implicites de mesure, de prise en compte de lâautre cf prĂ©fixe con / cum = avec dans conversation .A. anti -honnĂȘte homme B. Une scĂšne de comĂ©die dĂ©nonciation dâune sociĂ©tĂ© du spectacle - LâĂ©criture de ce portrait est Ă mettre en relation avec celle dâune scĂšne de théùtre, oĂč lâon voit et oĂč lâon entend â âą Mise en place dâune scĂšne -cĂ d un espace avec acteurs et spectateurs , un temps donnĂ© = un repas chez un noble. Une action = la conversation. dimension sociologique âą Progression visuelle avec variations de cadrage, significatives. Le lecteur se transforme en spectateur. âą Effacement progressif de lâĂ©nonciateur. Les paroles rapportĂ©es du discours narrativisĂ© Ă 9 verbes de parole et de pensĂ©e qui rĂ©sument le sens gĂ©nĂ©ral des propos tenus au style direct. Lecteur âauditeur. Silence aprĂšs la chute . Bilan Organisation significative dâune satire dâune sociĂ©tĂ© fondĂ©e sur le paraĂźtre, le mensonge, le spectacle. âą C. Lâinvention dune forme un texte classique ? - Ce portrait est lâexpression dâune forme adaptĂ©e Ă son propos, forme transparente, parfaite significative en elle-mĂȘme- âą Un point de vue privilĂ©giĂ©. Le lecteur oublie les convives pour nâĂȘtre occupĂ© que de A. PRONOMS une seule proposition avec un autre sujet l. 11. Le SD de la fin fait disparaĂźtre A. DĂ©jĂ Ă©clatĂ© âą Les choix Ă©nonciatifs confĂšrent une place privilĂ©giĂ©e au lecteur qui construit le sens. Par ses rĂ©actions cf B, il prend ses distances. Fin significative silence de lâĂ©nonciateur. Le lecteur interprĂšte. âą Mise en abyme de la dĂ©marche de persuasion cf Arrias cherche Ă persuader son interlocuteur quâil dit vrai, il cherche lâadhĂ©sion de son auditeur comme LB. Ambivalence LB veut-il signifier quâil faut se mĂ©fier de ce quâil dit ? quâil faut admirer son art dâĂ©crivain LB a une haute idĂ©e de son activitĂ© dâĂ©criture? Veut-il rendre con lecteur moins crĂ©dule ? cf projet classique des C. Bilan /conclusion il faut imaginer le salon âmis en abyme ici -dans lequel est lu ce portrait.
ï»żleclef-concours sur les caractĂšres de La BruyĂšre Exemple de sujet. Lexicologie 307. PremiĂšre question de grammaire 313. DeuxiĂšme question de grammaire 321 . Stylistique 324 Bibliographie 331 RaphaĂ«lle Longuet est professeure agrĂ©gĂ©e de Lettres modernes et doctorante Ă l'universitĂ© Paris-Sorbonne. Ă ric Tourette est professeur agrĂ©gĂ© de Lettres modernes Ă
La BruyĂšre nâest Ă coup sĂ»r pas un homme de théùtre, ni mĂȘme favorable au théùtre nĂ©anmoins, il incorpore Ă ses CaractĂšres des Ă©lĂ©ments directement issus de la âcomĂ©dieâ au sens de théùtre en gĂ©nĂ©ral. E. Bury Ă©voque le âthéùtre du mondeâ que met en scĂšne le moraliste. Lâauteur des CaractĂšres lui-mĂȘme considĂšre quâil peint des âpersonnages de comĂ©dieâ âDes Grandsâ, 50, p. 325-326 sur un âthéùtre de vanitĂ©â âDe la Villeâ, 11 le discours, Ă valeur mĂ©tatextuelle, renvoie au paradigme théùtral qui informe les CaractĂšres. Le théùtre du monde lâimage est Ă©culĂ©e. On la fait remonter Ă Platon et EpictĂšte, mais ce sont les baroques qui lâont infiniment dĂ©clinĂ© dans la premiĂšre moitiĂ© du XVIIe siĂšcle, au point de lâuser jusquâĂ la corde. Elle se fonde, Ă cette Ă©poque, sur une âcosmographie divineâ Van Delft, selon laquelle chaque homme, ici-bas, joue un rĂŽle, joue sa partie, sous le regard de Dieu. Câest dans cette perspective religieuse quâil faut entendre la remarque 99 âDe la courâ, lorsque La BruyĂšre, aprĂšs Calderon, envisage le monde comme un grand théùtre Ă©ternel âce sera le mĂȘme théùtreâ seuls les acteurs changent, les piĂšces se succĂšdent p. 343. Câest cette conception dâune structure théùtrale du monde qui dĂ©termine La BruyĂšre non sans doute Ă Ă©crire du théùtre â ce qui reviendrait Ă ajouter de lâillusion Ă lâillusion â mais Ă recourir Ă des procĂ©dĂ©s théùtraux pour rĂ©vĂ©ler et dĂ©noncer cette structure théùtrale du monde. Câest ainsi quâon peut interprĂ©ter lâusage de procĂ©dĂ©s dâinspiration dramatique, comme lâusage frĂ©quent des dialogues âDes Jugementsâ, 96 le portrait du fanfaron est proposĂ© via un dialogue dont on nâentend quâune voix, p. 486, ou le comique mĂ©canique rĂ©duisant les ĂȘtres Ă des personnages ou des pantins, ainsi MĂ©nalque. Hermagoras âde la SociĂ©tĂ© de la conversationâ, 74, p. 253 est un type de la comĂ©die italienne, le Dottore, dont le pouvoir comique repose sur des techniques de discordance qui viennent de la Commedia dellâarte grandiloquence du discours opposĂ©e Ă lâinsignifiance des faits, effets dâentassement esquisses de listes, emballement automatique prolifĂ©ration du discours par association verbales. Comme les Italiens, La BruyĂšre stylise, mais non sans dessein, et encore moins pour le seul plaisir de divertir la stylisation garantit la âlisibilitĂ© du caractĂšreâ Van Delft. Hellegouarcâh, dans son travail sur la ponctuation, montrait que les CaractĂšres ont Ă©tĂ© Ă©crits comme une oeuvre non Ă consulter en silence, mais Ă prononcer Ă haute voix, Ă jouer plutĂŽt quâĂ lire. De tels procĂ©dĂ©s contribuent Ă transformer les CaractĂšres en âcomĂ©dies-minutesâ, pour reprendre lâexpression de Van Delft âDu Spectateurâ, p. 18, dont les hĂ©ros ont souvent des noms empruntĂ©s au personnel de théùtre â Plaute, TĂ©rence Sannion, la farce ou la grande comĂ©die de son temps Lise, etc.. Navigation des articles Jean de La BruyĂšre, Les CaractĂšres ou les moeurs de ce siĂšcle
Cest sur cet univers de faux-semblants que La BruyÚre pose un regard aiguisé. Sa plume, d'une précision chirurgicale, dresse des portraits qui, en y regardant bien, se révÚlent trÚs proches
En 1665 paraissent les Maximes de La Rochefoucauld et, en 1670, les PensĂ©es de Pascal. C'est dans cette veine de rĂ©flexions brĂšves, variĂ©es et souvent satiriques que s'inscrit La BruyĂšre lorsqu'il entreprend le projet des CaractĂšres, cette mĂȘme annĂ©e 1670 si l'on en croit le tĂ©moignage de l'avocat Brillon, son contemporain. La rĂ©daction et la publication des CaractĂšres s'Ă©chelonnent jusqu'en 1696, avec, entre 1688 et 1696, date de la mort de La BruyĂšre, neuf Ă©ditions successives. C'est dire que Les CaractĂšres est la grande Ćuvre de La BruyĂšre, qu'il n'a cessĂ©, jour aprĂšs jour, de complĂ©ter, d'augmenter, de rectifier. Au cĆur des seize livres qui composent Les CaractĂšres, les livres v Ă x offrent une peinture colorĂ©e de la vie en sociĂ©tĂ© Ă la ville et Ă la L'Ćil du moraliste des portraits sans concessionUne galerie de portraits individuelsLes CaractĂšres peuvent tout d'abord ĂȘtre perçus comme une sĂ©rie de portraits individuels, peints d'aprĂšs nature » prĂ©face. Tout comme dans l'Ćuvre originelle dont s'inspire La BruyĂšre, Les CaractĂšres de l'auteur grec ThĂ©ophraste, ces portraits individuels peuvent reprĂ©senter des types » comme le flatteur, l'impertinent, le courtisan, etc. C'est par exemple le cas du portrait d'Arrias remarque 9, livre v, homme universel », ou de ThĂ©ramĂšne remarque 14, livre vii, l'Ă©pouseur ».Mais le portrait individuel peut aussi ĂȘtre un portrait Ă clef » qui, pour dĂ©crire un type, partira d'un modĂšle reconnu de tous comme ThĂ©obalde remarque 66, livre v, qui dĂ©signerait le poĂšte Isaac de Benserade, incarnant le type de l'auteur Ă la portrait d'ensemble de la sociĂ©tĂ© du xviie siĂšcleĂ travers ces portraits, mais aussi grĂące aux autres sortes de remarques », selon le terme employĂ© par La BruyĂšre pour qualifier son texte prĂ©face, c'est un portrait d'ensemble de la sociĂ©tĂ© du xviie siĂšcle que brosse l'auteur, mĂ©nageant contrastes, parallĂšles et gradations. Ainsi croque-t-il les partisans » dans le livre vi Des biens de fortune », les courtisans » dans le livre viii De la cour », les grands », princes et autres gens de haute naissance dans le livre ix Des grands ». Aux contrastes sociaux s'ajoutent et se mĂȘlent des contrastes gĂ©ographiques, comme ceux entre la ville et la campagne ou entre la ville et la BruyĂšre immortalise Ă la fois les Ă©volutions de son siĂšcle, comme l'ascension des gens fortunĂ©s au dĂ©triment de la noblesse livre vi, et des traits caractĂ©ristiques de son Ă©poque, qu'il s'agisse de modes comme les bains des quais Saint-Bernard remarque 2, livre vii, de coutumes comme celle des jeunes mariĂ©es recevant leurs visiteurs sur leur lit durant les trois premiers jours de leur mariage remarque 19, livre vii ou d'habitus comme la versatilitĂ© de la louange et du blĂąme remarque 32, livre viii. La BruyĂšre fixe ainsi des traits pour mieux les inflĂ©chir. II. Un livre pour instruire et corrigerLa mise en scĂšne de la dualitĂ© des apparencesLa BruyĂšre exprime clairement son projet d'Ă©criture dans la prĂ©face de son livre [le public] peut regarder avec loisir ce portrait que j'ai fait de lui d'aprĂšs nature, et s'il se connaĂźt quelques-uns des dĂ©fauts que je touche, s'en corriger » ; on ne doit parler, on ne doit Ă©crire que pour l'instruction ». Aussi l'auteur signale-t-il la dualitĂ© des apparences pour mieux faire comprendre Ă son lecteur ce qui se joue en coulisses. L'image rĂ©pandue du theatrum mundi le théùtre du monde » revient en effet Ă plusieurs reprises, comme avec la remarque 25 du livre vi sur les cuisines. Mais la dualitĂ© des apparences peut Ă©galement ĂȘtre Ă©pinglĂ©e Ă travers un caractĂšre, comme celui de ThĂ©odote, comĂ©dien-nĂ© remarque 61, livre viii, ou Ă travers un discours dont La BruyĂšre explicite avec humour les sous-entendus, comme s'il traduisait une langue Ă©trangĂšre remarque 37, livre ix. En dĂ©nonçant mensonge et hypocrisie, La BruyĂšre entend amener son lecteur Ă un plus haut degrĂ© de prĂ©sence du jeL'instruction que La BruyĂšre souhaite dispenser Ă son lecteur se lit aussi dans la manifestation constante au fil des pages d'un je. Sa prĂ©sence peut surprendre dans un livre oĂč l'expression de remarques » gĂ©nĂ©rales tendrait Ă effacer ou tout du moins Ă minorer l'expression d'une subjectivitĂ©. Mais la prĂ©sence de ce je joue en rĂ©alitĂ© un rĂŽle primordial dans le dessein d'instruction affichĂ© par La BruyĂšre, en faisant partager au lecteur la singularitĂ© d'une expĂ©rience, c'est-Ă -dire en lĂ©gitimant le gĂ©nĂ©ral par le particulier. Autrement dit encore, la prĂ©sence du je lĂ©gitime l'emploi du on, comme dans l'enchaĂźnement des remarques 49 et 50 du livre v la remarque 49 fait le rĂ©cit Ă la premiĂšre personne du singulier de la dĂ©couverte d'une petite ville » tandis que la remarque 50, par l'emploi du on et de tournures indĂ©finies, fixe les traits caractĂ©ristiques des petites villes ». Mais outre l'emploi du je et du on, on trouve aussi souvent celui du vous dans Les CaractĂšres â lĂ encore, non sans De l'art de manier la langue dĂ©monstration et traitĂ© implicite ?VariĂ©tĂ© et variation le choix d'une esthĂ©tique proche de la conversationLa variĂ©tĂ© et l'art de la variation dĂ©ployĂ©s dans Les CaractĂšres ont souvent retenu l'attention des critiques littĂ©raires, qui ont mis en avant les contrastes marquĂ©s entre les diffĂ©rentes remarques » qui composent cette Ćuvre, allant de la simple pointe » exprimĂ©e en une ou deux lignes au portrait dĂ©veloppĂ© sur plusieurs pages. Sans doute faut-il voir dans la variation des formes d'expression et la variĂ©tĂ© des sujets traitĂ©s un choix esthĂ©tique qui rapproche Les CaractĂšres d'une conversation mondaine. La BruyĂšre s'ingĂ©nie en effet Ă ne pas lasser son lecteur, qu'il implique directement, presque comme un interlocuteur. De fait, le dire semble bien souvent le modĂšle de l'Ă©crire, comme le donne Ă penser la remarque 78 du livre v Il me semble que l'on dit les choses encore plus finement qu'on ne peut les Ă©crire. »Le langage au cĆur des rĂ©flexionsLe langage apparaĂźt ainsi au cĆur des rĂ©flexions formulĂ©es dans Les CaractĂšres, Ă la fois comme maniĂšre â façon d'Ă©crire â et comme matiĂšre â sujet traitĂ©. Un livre entier, le livre v, De la sociĂ©tĂ© et de la conversation », est consacrĂ© Ă l'analyse du langage et de ses emplois. Mais les rĂ©flexions sur le langage essaiment aussi dans les autres livres qui composent Les CaractĂšres, comme dans l'exemple dĂ©jĂ citĂ© du discours Ă double entente de la remarque 37 du livre ix consacrĂ© aux grands », ou comme au livre viii consacrĂ© Ă la cour », oĂč les remarques 79 Ă 82 traitent respectivement des paroles qui ne s'effacent pas, des bons mots, des phrases toutes faites et des cinq ou six termes de lexique spĂ©cialisĂ© par lesquels on se fait passer pour un spĂ©cialiste de l'art. Les CaractĂšres rappellent ainsi toute l'importance de savoir manier et dĂ©crypter les mots dans une sociĂ©tĂ© oĂč ils Ă©taient souvent dĂ©cochĂ©s comme des pour la dissertation les enjeux du parcoursâ Ridicule de Patrice Leconte, 1996 Dans ce monde c'est-Ă -dire Ă la cour, un vice n'est rien mais un ridicule tue. » Sous Louis xvi, au xviiie siĂšcle, un jeune baron arrive Ă la cour dans le but de demander Ă l'Ătat d'assĂ©cher les marais de sa rĂ©gion, qui provoquent de nombreuses maladies parmi les paysans. On le remarque rapidement pour ses traits d'esprit et la qualitĂ© de ses reparties redoutĂ© et protĂ©gĂ© par les uns, il devient l'ennemi d'un certain nombre de courtisans bien dĂ©cidĂ©s Ă le faire Ă©chouer dans son irrĂ©sistible ascensionâŠMĂȘme s'il se situe un siĂšcle aprĂšs la pĂ©riode Ă©voquĂ©e par La BruyĂšre dans ses CaractĂšres, le film restitue parfaitement l'atmosphĂšre de la cour et la comĂ©die sociale mise en place par les courtisans. Chacun cherche Ă se faire bien voir et Ă approcher le roi, et l'unique moyen pour y parvenir consiste Ă se faire remarquer. Le rĂšgne des apparences est Ă son comble, et les traits d'esprit, s'ils sont vifs, cruels et immĂ©diats, assurent un succĂšs Ă leur auteur. Le rĂ©cit joue bien sur les deux temps de cette initiation au monde par le jeune baron d'abord enthousiaste, il se prĂȘte au jeu et se dĂ©couvre un talent que tous admirent, avant que les masques tombent et que plusieurs des personnalitĂ©s influentes ne s' Leconte use des mĂȘmes ressorts que La BruyĂšre pour faire le portrait de cette sociĂ©tĂ© des Ă©lites la forme est sĂ©duisante, le rythme soutenu et les dialogues ciselĂ©s, habiles moyens de sĂ©duction pour nous conduire vers un fond bien plus acide et pessimiste. La cruautĂ© l'emporte sur l'esprit, le jeu sur le dĂ©bat, et les questions essentielles â Ă savoir le bien du peuple, motif de la venue du baron â sont totalement lĂ qu'intervient la diffĂ©rence majeure avec l'Ćuvre de l'auteur classique par l'Ă©pilogue, le film Ă©voque la pĂ©riode rĂ©volutionnaire et la destinĂ©e du marquis de Bellegarde, rĂ©fugiĂ© en Angleterre. La cour, sans le savoir, vivait ses derniers instants, et son indiffĂ©rence Ă l'Ă©gard de ce qui se passe dans le pays a eu raison d'elle. Les jeux, les banquets, les concerts et les raffinements prennent une tournure d'autant plus vaine.â La Grande Belleza de Paolo Sorrentino, 2013Rome, en 2013. Jep Gambardella est un critique d'art qui a eu son heure de gloire plusieurs dĂ©cennies plus tĂŽt par la publication d'un livre ; il se contente depuis de se laisser vivre dans les soirĂ©es mondaines et parmi les Ă©lites de l'art contemporain. Le film suit ses soirĂ©es dans les lieux les plus prestigieux de la capitale italienne, et caricature autant les artistes que ceux qui assurent par le traitement mĂ©diatique leur prolongement de la satire proposĂ©e par Boileau sur son Ă©poque, celle de Sorrentino montre que si les temps changent, les individus restent les mĂȘmes. Les Ă©lites s'enferment dans des jeux de rĂŽle, au sein d'une fĂȘte permanente qui trompe leur ennui et un langage recherchĂ© qui ne masque que du vide. La beautĂ© plastique, trĂšs travaillĂ©e, permet un voyage Ă travers les diffĂ©rentes architectures, des ruines antiques aux boĂźtes de nuit, faisant le portrait d'une ville minĂ©rale, superbement Ă©clairĂ©e et fascinante. Mais le style que choisit Sorrentino est aussi trĂšs proche du langage publicitaire et du clip, autre façon de mettre en lumiĂšre les clichĂ©s et la construction d'une beautĂ© faite pour sous la surface, les questions essentielles ne cessent de bouillonner. Les diffĂ©rentes Ćuvres proposĂ©es par les artistes rĂ©vĂšlent, en plus d'un Ă©gocentrisme absolu, de profondes angoisses, notamment sur la fuite du temps et la modification du corps sous le poids de l'Ăąge. Le protagoniste lui-mĂȘme a bien conscience de n'ĂȘtre que l'ombre de lui-mĂȘme, et tĂ©moigne avec mĂ©lancolie des dĂ©cennies perdues Ă tenter d'oublier l'inĂ©luctable. On pourra rapprocher ce film d'un autre grand titre du cinĂ©ma italien sorti en 1959 La Dolce Vita de Federico Fellini. Dans ce film qui fit scandale en son temps, le personnage de Marcello Mastroianni, un journaliste de la presse people, passe de fĂȘtes en fĂȘtes et de femmes en femmes sans jamais obtenir satisfaction. Ses nuits blanches sont surtout une fuite face Ă sa mĂ©lancolie, et certaines sĂ©quences du rĂ©cit le confronteront directement Ă la le montrait dĂ©jĂ La BruyĂšre, la comĂ©die sociale est avant tout un masque pour se dĂ©tourner du tragique Corpus la comĂ©die socialeMettre en scĂšne le théùtre du monde »Parce qu'il est un art d'imitation, de reprĂ©sentation et d'illusion, le théùtre est sans doute le genre littĂ©raire le plus apte Ă dĂ©noncer la dualitĂ© des apparences, le change que se donnent les uns et les autres sur la scĂšne de MoliĂšre s'affirme par exemple comme une satire en rĂšgle de l'hypocrisie qui rĂšgne en sociĂ©tĂ©, critiquant les comportements affectĂ©s des uns dans Les PrĂ©cieuses ridicules 1659, les prĂ©cautions inutiles et Ă©goĂŻstes prises par d'autres pour Ă©viter le ridicule du cocuage dans L'Ăcole des femmes 1662, la manipulation de familles entiĂšres par des imposteurs dans Tartuffe 1669 ou encore les prĂ©tentions risibles des bourgeois dans Le Bourgeois gentilhomme 1670. Le théùtre de MoliĂšre, par le dĂ©tour du rire, Ă©tale ainsi au grand jour les mensonges dont sont tissĂ©es les relations sociales, rĂ©vĂ©lant l'envers du théùtre de Marivaux, quant Ă lui, s'amuse Ă inverser et Ă renverser les rĂŽles, mettant en lumiĂšre le double jeu des personnages, leur propension Ă l'intrigue et Ă la duplicitĂ©, ce qui permet aussi de reprĂ©senter les inĂ©galitĂ©s sociales sur lesquelles est fondĂ©e la sociĂ©tĂ© d'Ancien RĂ©gime. Ainsi les maĂźtres se dĂ©guisent-ils en domestiques dans Le Jeu de l'amour et du hasard 1730 ou bien deviennent-ils, contre leur grĂ© cette fois, valets dans L'Ăle des esclaves 1725. Dans Le Prince travesti 1724, c'est un roi qui se fait passer pour un aventurier, tandis que dans La Fausse Suivante 1724, c'est une demoiselle qui prend les habits d'un chevalier. Dans les Ćuvres de Marivaux, les personnages prĂȘchent donc le faux pour savoir le vrai, amenant les spectateurs Ă prendre conscience de certaines rĂ©alitĂ©s et de certaines vĂ©ritĂ©s qui tout Ă coup leur sautent aux dĂ©placement du regardLa dĂ©nonciation des travers de la sociĂ©tĂ© française peut aussi s'effectuer par un dĂ©placement du regard il suffit pour cela de rendre les personnages Ă©trangers » aux ses Fables, publiĂ©es entre 1668 et 1694, La Fontaine reconstitue tout le microcosme de la sociĂ©tĂ© française du xviie siĂšcle, Ă©pinglant les dĂ©fauts de celles et ceux qui la composent en les reprĂ©sentant sous les traits d'animaux. La distance suscitĂ©e par cette animalisation entre les personnages et les modĂšles dont ils sont inspirĂ©s offre Ă La Fontaine une plus grande libertĂ© de sur le mĂȘme principe de mise Ă distance des personnages que reposent les Lettres persanes 1721 de Montesquieu dans ce roman Ă©pistolaire, les protagonistes sont deux Persans qui visitent la France et s'Ă©tonnent » de leur dĂ©couverte de ce pays. GrĂące au regard Ă©tranger de ces deux personnages, Montesquieu peut se livrer Ă une vĂ©ritable vivisection satirique de la sociĂ©tĂ© française de son pour l'oral Ă©largissements culturelsâ La VĂ©ritĂ© de Henri-Georges Clouzot, 1960Dominique Marceau Brigitte Bardot est accusĂ©e d'avoir tuĂ© son ancien amant, Gilbert. Elle comparaĂźt donc en cour d'assises, oĂč toute son histoire est racontĂ©e sous forme de flash-back. Dominique est venue Ă Paris dans l'appartement de sa sĆur Annie, une violoniste fiancĂ©e Ă un jeune chef d'orchestre, Gilbert. AprĂšs avoir sĂ©duit celui-ci, elle entame une relation toxique avec lui, qui se finira par un crime passionnel. La cour juge avec sĂ©vĂ©ritĂ© son instabilitĂ© et le fait qu'elle ait collectionnĂ© les amants dans une vie de bohĂšme, bien loin des codes en en 1960 et inspirĂ© d'une histoire vraie, celle de Pauline Dubuisson sur laquelle Philippe Jaeneda a Ă©crit un ouvrage biographique important en 2015, La Petite Femelle, le film Ă©voque le choc des gĂ©nĂ©rations. La jeune blonde flamboyante vit une sexualitĂ© sans entraves et frĂ©quente des milieux populaires avant de faire irruption dans la vie rangĂ©e d'un bourgeois bien dĂ©cidĂ© Ă faire carriĂšre dans le monde de la musique. C'est ce que la cour ne semble pas lui pardonner. La maniĂšre dont on prĂ©sente sa vie est dĂ©jĂ en soit un jugement, car la prĂ©venue a refusĂ© de jouer la comĂ©die sociale en vigueur bien plus qu'un procĂšs pour meurtre, c'est la condamnation d'une attitude et d'une forme de libertĂ©. On retrouvera d'ailleurs cette problĂ©matique cruciale â une cour d'assises qui tend Ă maintenir Ă tout prix l'ordre Ă©tabli en condamnant ceux qui s'Ă©cartent de la norme â dans L'Ătranger d'Albert Camus 1942, qui peut aussi ĂȘtre rattachĂ© Ă cette thĂ©matique de la comĂ©die question du regard d'une gĂ©nĂ©ration d'aĂźnĂ©s sur la jeunesse qu'elle ne comprend pas Ă travers un procĂšs est reprise et rĂ©actualisĂ©e dans un film plus rĂ©cent et tout Ă fait passionnant La Fille au bracelet de StĂ©phane Demoustier 2019.La dimension comique est en outre largement exploitĂ©e dans la reprĂ©sentation satirique que Clouzot propose de la justice. C'est une salle de théùtre, dans laquelle le public vient se dĂ©lecter des scandales du moment, et rĂ©agit par le rire ou la dĂ©sapprobation bruyante Ă ce qui peut se dire dans le prĂ©toire. Les avocats, quant Ă eux, sont de grands comĂ©diens, n'hĂ©sitant pas Ă recourir Ă toutes les techniques dramaturgiques monologues, tirades, envolĂ©es lyriques, traits d'esprit pour dĂ©fendre ou accuser. Mais on prend soin de montrer Ă quel point les rĂŽles sont interchangeables, et qu'une fois l'affaire close, on passera Ă une autre dans ce monde trĂšs codifiĂ© et figĂ©, la comĂ©die dĂ©vore les individus et n'accorde aucune place aux sentiments.â My Fair Lady de George Cukor, 1964Londres, au dĂ©but du xxe siĂšcle. Higgins, un professeur, Ă la suite d'une altercation dans la rue avec une fleuriste nommĂ©e Eliza Doolittle, se moque de son langage et de son accent des rues. Elle le met au dĂ©fi de lui apprendre Ă parler comme la noblesse, ce qu'il accepte. Durant six mois, elle va suivre d'intenses leçons de diction et de savoir-vivre, avant d'ĂȘtre introduite dans le grand monde pour vĂ©rifier si elle peut y faire d'une comĂ©die musicale, le film est une illustration flamboyante d'une des sous-branches de la comĂ©die les Ă©motions y sont exacerbĂ©es et les passages chantĂ©s ou dansĂ©s procĂšdent comme des hyperboles festives de toutes les thĂ©matiques que le rĂ©cit explore. C'est avant tout un rĂ©cit initiatique, dans lequel la jeune fille apprend la codification assez artificielle d'un monde auquel elle n'appartient pas. Par le biais du langage ici, l'anglais, les personnages font un constat sans appel sur les distinctions sociales et les prĂ©jugĂ©s en vigueur dans l'Angleterre victorienne. TraitĂ©e sur un mode rĂ©solument comique, la satire joue sur les caricatures et rejoint en cela les portraits que peut faire La BruyĂšre dans son Ćuvre le professeur pĂ©dant, la jeune insolente, l'amoureux naĂŻf ou l'Ă©lite question sociale est au cĆur mĂȘme du rĂ©cit l'Ă©ducation de la jeune fille vise Ă la faire intĂ©grer la classe supĂ©rieure, ce qui est au dĂ©but perçu comme une quĂȘte respectable. Mais on comprend assez rapidement que la distinction entre les rustres populaires comme la figure du pĂšre du pĂšre d'Eliza et l'Ă©lite raffinĂ©e n'est pas aussi binaire. Le trĂšs important travail sur les costumes et les dĂ©cors met en valeur le culte de l'apparence et une vision de l'aristocratie qui semble s'ĂȘtre figĂ©e dans un dĂ©filĂ© de mode oĂč les silhouettes deviennent presque des d'Eliza marque ainsi une sorte de retour Ă la vie, et l'amour pour son Pygmalion fait bouger les lignes, sociales comme Ă©motionnelles. La comĂ©die musicale met en mĂ©lodie les caractĂ©ristiques de chaque classe et propose une intrigue qui leur permet de se rejoindre Ă l' rĂ©fĂ©rences sur la comĂ©die socialeâ La RĂšgle du jeu de Jean Renoir, 1939Dans une demeure de campagne, l'aristocratie et la bourgeoise se cĂŽtoient Ă l'occasion d'une partie de chasse. Les domestiques auront aussi leurs propres intrigues, dans une satire fĂ©roce et comique des diffĂ©rentes classes sociales.â L'Homme de la rue de Frank Capra, 1941Une journaliste licenciĂ©e invente l'interview sensationnelle d'un anonyme vivant dans la pauvretĂ© et menaçant de se suicider le soir de NoĂ«l. Son article reçoit un franc succĂšs et elle engage un homme de la rue pour jouer ce personnage inventĂ© de toutes piĂšcesâŠâ La Favorite de YĂłrgos LĂĄnthimos, 2018Dans l'Angleterre du xviiie siĂšcle, Ă la cour de la reine Anne, les luttes d'influence vont bon train entre les proches de la monarque. Trahison, manipulation et chantage affectif sont au menu d'une comĂ©die fĂ©roce sur les courtisans.
RĂ©sumĂ©du document. Etude linĂ©aire du fragment 22 du chapitre De la Cour dans Les CaractĂšres de La BruyĂšre. L'on se couche Ă la cour et l'on se lĂšve sur l'intĂ©rĂȘt; c'est ce
TEXTE A - Jean de La BruyĂšre, Les CaractĂšres, "De l'homme" Gnathon ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble sont Ă son Ă©gard comme s'ils n'Ă©taient point. Non content de remplir Ă une table la premiĂšre place, il occupe lui seul celle de deux autres ; il oublie que le repas est pour lui et pour toute la compagnie ; il se rend maĂźtre du plat, et fait son propre1 de chaque service il ne s'attache Ă aucun des mets, qu'il 5 n'ait achevĂ© d'essayer de tous ; il voudrait pouvoir les savourer tous tout Ă la fois. Il ne se sert Ă table que de ses mains ; il manie les viandes2, les remanie, dĂ©membre, dĂ©chire, et en use de maniĂšre qu'il faut que les conviĂ©s, s'ils veulent manger, mangent ses restes. Il ne leur Ă©pargne aucune de ces malpropretĂ©s dĂ©goĂ»tantes, capables d'ĂŽter l'appĂ©tit aux plus affamĂ©s ; le jus et les sauces lui dĂ©gouttent du menton et de la barbe ; s'il enlĂšve un ragoĂ»t de dessus un 10 plat, il le rĂ©pand en chemin dans un autre plat et sur la nappe ; on le suit Ă la trace. Il mange haut3 et avec grand bruit ; il roule les yeux en mangeant ; la table est pour lui un rĂątelier4 ; il Ă©cure5 ses dents, et il continue Ă manger. Il se fait, quelque part oĂč il se trouve, une maniĂšre d'Ă©tablissement6, et ne souffre pas d'ĂȘtre plus pressĂ©7 au sermon ou au théùtre que dans sa chambre. Il n'y a dans un carrosse que les places du fond qui lui conviennent ; dans toute 15 autre, si on veut l'en croire, il pĂąlit et tombe en faiblesse. S'il fait un voyage avec plusieurs, il les prĂ©vient8 dans les hĂŽtelleries, et il sait toujours se conserver dans la meilleure chambre le meilleur lit. Il tourne tout Ă son usage ; ses valets, ceux d'autrui, courent dans le mĂȘme temps pour son service. Tout ce qu'il trouve sous sa main lui est propre, hardes9, Ă©quipages10. Il embarrasse tout le monde, ne se contraint pour personne, ne plaint personne, ne connaĂźt de 20 maux que les siens, que sa rĂ©plĂ©tion11 et sa bile, ne pleure point la mort des autres, n'apprĂ©hende que la sienne, qu'il rachĂšterait volontiers de l'extinction du genre humain. 1 son propre sa propriĂ©tĂ©. 2 viandes se dit pour toute espĂšce de nourriture. 3 manger haut manger bruyamment, en se faisant remarquer. 4 rĂątelier assemblage de barreaux contenant le fourrage du bĂ©tail. 5 Ă©curer se curer. 6 une maniĂšre d'Ă©tablissement il fait comme s'il Ă©tat chez lui. 7 pressĂ© serrĂ© dans la foule. 8 prĂ©venir devancer. 9 hardes bagages. 10 Ă©quipage tout ce qui est nĂ©cessaire pour voyager chevaux, carrosses, habits, etc.. 11 rĂ©plĂ©tion surcharge d'aliments dans l'appareil digestif. Commentaire 16 points Vous commenterez le texte de La BruyĂšre texte A. I - L'ANALYSE ET LES DIFFICULTES DU SUJET Sujet Contraintes â Vous ferez le commentaire de l'extrait de La BruyĂšre âș Contrainte explicite le commentaire dâun extrait des CaractĂšres de La BruyĂšre. âș Contraintes implicites il convient de montrer - son habiletĂ© Ă commenter, en organisant une rĂ©flexion sur un texte qui permette dâen rĂ©vĂ©ler la signification profonde, en sâappuyant sur des exemples ; - que le texte a une visĂ©e argumentative, puisque c'est l'objet d'Ă©tude du sujet. Aidez-vous de votre travail sur la question. CaractĂ©ristiques gĂ©nĂ©rales du texte attendu â Il s'agit de produire un commentaire composĂ©, qui prenne non pas la forme dâune explication de texte, comme Ă lâoral de français, et encore moins dâune paraphrase ou dâun rĂ©cit reprenant le texte. â Ce commentaire doit prendre la forme de la dissertation littĂ©raire, ĂȘtre Ă©crit comme un essai. â Aucune remarque sur la forme du texte Ă Ă©tudier ne doit faire lâobjet dâune analyse ou dâun dĂ©veloppement Ă part, sans relation avec la signification de lâĆuvre. â Aucune allusion aux textes du corpus, aucune comparaison nâest demandĂ©e, ni souhaitable, sauf sâil apparaissait clairement que lâauteur nâa Ă©crit ce texte quâen rĂ©action ou aprĂšs avoir lu les textes antĂ©rieurs, qui figurent dans le corpus. II - LES DIFFERENTS TYPES DE PLANS POSSIBLES Par un plan analytique, c'est celui que nous proposons 1. la technique du portrait comment La BruyĂšre s'y prend pour que nous nous reprĂ©sentions bien Gnathon ; 2. la fonction de ce portrait que cherche Ă dĂ©noncer La BruyĂšre ? Par un plan descriptif, c'est peut-ĂȘtre celui auquel beaucoup d'entre vous vont penser 1. le comportement, le portrait en acte attention Ă ne pas parler de portrait physique on n'en a pas ici ; 2. le caractĂšre ; 3. mais il faudrait forcĂ©ment ajouter une partie sur la fonction satirique donc cette partie rejoindrait le plan analytique en se demandant ce que reprĂ©sente ce personnage. Le risque de ce plan est de se rĂ©pĂ©ter car la dĂ©nonciation est contenue dans la peinture du caractĂšre. C'est aussi de voir des Ă©lĂ©ments qui ne sont pas vraiment dans le texte portrait physique ou mĂȘme portrait moral. Au fond, La BruyĂšre ne fait que dĂ©crire le comportement de Gnathon. A nous d'en dĂ©duire son dĂ©faut de caractĂšre. III - LES PISTES DE REPONSES PREMIeRE PARTIE LA TECHNIQUE DU PORTRAIT 1. Un portrait vivant et en mouvement La BruyĂšre dresse le portrait d'un homme en action, nous le voyons vivre sous nos yeux noter dĂšs la premiĂšre phrase l'utilisation du verbe "vivre" "Gnathon ne vit que pour soi". On pourrait parler de portrait saisi au vif, c'est-Ă -dire en action, en mouvement. Plusieurs indices le montrent â l'utilisation du prĂ©sent tout au long du texte prĂ©sent Ă la fois de narration et de description dans les deux cas, le prĂ©sent nous donne Ă voir, sous nos yeux mĂȘmes, le personnage. â l'accumulation des verbes, et notamment des verbes d'action "il manie les viandes, les remanie, dĂ©membre, dĂ©chire" "il Ă©cure ses dents, il continue Ă manger" l. 12. â on l'observe dans plusieurs situations de la vie quotidienne Ă table Ă 12 ; ensuite "quelque part oĂč il se trouve" "au sermon" c'est-Ă -dire Ă l'Ă©glise, "au théùtre","dans sa chambre", "dans un carrosse", en "voyage avec plusieurs", "dans les hĂŽtelleries". C'est comme si on suivait son emploi du temps. â si la plupart du temps, le portraitiste est extĂ©rieur au personnage, il lui arrive parfois de restituer ses pensĂ©es en focalisation interne "il voudrait pouvoir les savourer tous" l. 5, "il oublie " l. 3, "et ne souffre pas" l. 13 au sens il ne supporte pas. Non contents de le voir agir, nous savons donc ce qu'il pense. â l'Ă©criture sert ce portrait en mouvement. Les phrases sont courtes pour la plupart. La BruyĂšre ne les relie presque jamais entre elles on peut parler d'effet de parataxe. L'impression produite est celle de la rapiditĂ© comme si l'Ă©crivain croquait le personnage en quelques traits rapides et sĂ»rs. L'effet sur le lecteur est Ă©videmment de rendre ce portrait plus rĂ©el. Le texte en devient plus accessible, plus lisible. 2. Un portrait caricatural Ce portrait a une autre caractĂ©ristique il est exagĂ©rĂ© et tend Ă la caricature. Comme un dessinateur, La BruyĂšre trace des traits insistants, appuyĂ©s. LĂ encore, on peut relever plusieurs indices â les hyperboles Ă table, Gnathon "occupe lui seul" la place "de deux autres". Il se comporte comme un glouton rĂ©pugnant et sans gĂȘne "s'il enlĂšve un ragoĂ»t de dessus un plat, il le rĂ©pand en chemin dans un autre plat et sur la nappe" l. 9-10 ; "il mange haut est avec grand bruit" l. 11 ; "le jus et les sauces lui dĂ©gouttent du menton et de la barbe" l. 9. â les oppositions servent aussi la caricature. Gnathon dĂ©vore tout, pendant que "les conviĂ©s, s'ils veulent manger, mangent ses restes" l. 7. Son comportement est tellement rĂ©pugnant qu'il est capable "d'ĂŽter l'appĂ©tit aux plus affamĂ©s" l. 8. Enfin, "il ne pleure point la mort des autres, n'apprĂ©hende que la sienne". â certaines rĂ©pĂ©titions "il sait toujours se conserver dans la meilleure chambre le meilleur lit", "ne se contraint pour personne, ne craint personne". â les images "la table est pour lui un ratelier" mĂ©taphorise Gnathon en un animal de ferme qui mange son fourrage cf. note ! â le nom mĂȘme de Gnathon dĂ©signe en grec la mĂąchoire mais vous n'ĂȘtes pas censĂ© le savoirâŠ. L'effet sur le lecteur est Ă©videmment comique. Conclusion de cette premiĂšre partie La BruyĂšre est particuliĂšrement habile, il sĂ©duit le lecteur par sa vivacitĂ© et son humour. Sans doute est-ce une façon de mieux nous prĂ©parer Ă la rĂ©flexion⊠Transition On devine que cette technique du portrait a une intention prĂ©cise. La caricature tend en gĂ©nĂ©ral Ă dĂ©noncer. Il faut donc se demander quelles cibles vise La BruyĂšre. DEUXIeME PARTIE LA FONCTION DE CE PORTRAIT 1. La critique d'un caractĂšre Il ne faut pas oublier le titre de l'Ćuvre, Les CaractĂšres. La BruyĂšre ne cite jamais explicitement le trait de caractĂšre qu'il veut ici critiquer. Mais il nous donne plusieurs indices pour le dĂ©duire nous-mĂȘmes de son portrait. Le trait dominant est ainsi suggĂ©rĂ© dĂšs le dĂ©but - la premiĂšre phrase est une pĂ©riphrase pour dĂ©finir l'Ă©goĂŻsme "Gnathon ne vit que pour soi". On retrouve cet Ă©goĂŻsme dans les situations Ă©voquĂ©es ensuite "il tourne tout Ă son usage" l. 17 ; ou encore "tout ce qu'il trouve sous la main lui est propre, hardes, Ă©quipages"l. 17. "Soi", "Ă son Ă©gard", "lui seul", "maniĂšre d'Ă©tablissement", "pour lui", "fait son propre", "son usage, "propre" sont des termes qui expriment tous l'Ă©goĂŻsme. Mais ce qui est intĂ©ressant est que La BruyĂšre approfondit la peinture de ce caractĂšre en en montrant les consĂ©quences et les dangers â l'absence de savoir vivre. Gnathon ne respecte ni les autres, ni les rĂšgles Ă©lĂ©mentaires de la vie en sociĂ©tĂ© "malpropretĂ©s dĂ©goĂ»tantes capables d'ĂŽter l'appĂ©tit aux plus affamĂ©s" l. 8, "il ne se sert Ă table que de ses mains" l. 6. âle mĂ©pris des autres "tous les hommes ensemble sont Ă son Ă©gard comme s'ils n'Ă©taient point" ; il "rachĂšterait volontiers" sa propre mort "de l'extinction du genre humain". Ainsi, Ă deux endroits stratĂ©giques du texte, l'incipit et la conclusion, l'auteur insiste sur le mĂȘme trait pour Gnathon, les autres n'existent pas. â l'absence de compassion, voire la cruautĂ© il "ne plaint personne", "ne pleure point la mort des autres" montre un personnage sans cĆur. â enfin, on devine une forme d'hypocrisie, lorsque, pour conserver dans un carrosse la place du fond, il fait croire que sinon "il pĂąlit et tombe en faiblesse". Image trĂšs Ă©loignĂ©e du glouton qu'on a vu prĂ©cĂ©demment ! Tout comme l'est celle, d'ailleurs, de l'hypocondriaque un malade imaginaire qui ne connaĂźt que "sa rĂ©plĂ©tion et sa bile" De mĂȘme, il agit en sournois pour avoir la meilleure chambre "s'il fait un voyage Ă plusieurs, il les prĂ©vient dans les hĂŽtelleries". 2. Faire rĂ©flĂ©chir le lecteur Plusieurs autres perspectives sont proposĂ©es au lecteur, mais de façon implicite â A travers Gnathon, La BruyĂšre dĂ©nonce peut-ĂȘtre aussi le comportement sans gĂȘne de ceux qui ont de l'argent. Les "mets" que le personnage dĂ©vore Ă table pourraient ĂȘtre la mĂ©taphore des richesses non partagĂ©es. Les autres doivent se contenter de "restes". Le texte contiendrait donc une part de satire sociale et nous inviterait Ă rĂ©flĂ©chir sur les inĂ©galitĂ©s sociales c'est ainsi, aussi qu'il se rattacherait au corpus. Mais cette satire est plus manifeste dans d'autres livres des CaractĂšres, comme "De la cour et des grands" par exemple. â l'essentiel est de percevoir la marge de libertĂ© qui nous est laissĂ©e. La BruyĂšre ne donne pas les clĂ©s d'interprĂ©tation. Il se contente d'observer et d'orienter notre regard. Ainsi, il semble se manifester dans certaines remarques "on le suit Ă la trace" l. 10, "si on veut l'en croire" l. 15. Mais le "on" peut dĂ©signer tout autant le "je" que n'importe quelle personne cĂŽtoyant le personnage, et mĂȘme le lecteur. Nous sommes ainsi invitĂ©s Ă participer Ă l'Ă©laboration du portrait. Conclusion Le texte est intĂ©ressant pour plusieurs raisons â la peinture approfondie d'un caractĂšre qu'on devine aisĂ©ment liĂ© Ă une certaine classe sociale la richesse s'accompagne d'Ă©goĂŻsme, l'Ă©goĂŻsme de mĂ©pris et de cruautĂ©. â la capacitĂ© de l'Ă©crivain Ă croquer en quelques lignes un portrait Ă la fois drĂŽle, incisif, rĂ©aliste, vivant, et riche de significations. Il est normal que La BruyĂšre ait inspirĂ© les autres Ă©crivains. Parmi eux, citons MoliĂšre qui aurait pu s'inspirer de la haine du genre humain manifestĂ©e par Gnathon pour crĂ©er son personnage d'Alceste dans le Misanthrope. â enfin, il nous montre que le portrait est un genre qui peut servir une visĂ©e argumentative. Il rejoint ainsi toutes les autres formes littĂ©raires susceptibles d'emporter l'adhĂ©sion du lecteur. IV - LES FAUSSES PISTES Il ne fallait surtout pas â dissocier l'Ă©tude du fond et de la forme. â se limiter Ă l'Ă©tude du caractĂšre sans dĂ©gager la technique du portraitiste.
VousrĂ©pondrez Ă cette question dans un dĂ©veloppement structurĂ© votre travail prendra appui sur les caractĂšres de La BruyĂšre sur les textes et documents du parcours associĂ© Ă cet Ćuvre et sur votre culture personnelle Merci dâavance pour votre aide. Total de rĂ©ponses: 1 Montrez les rĂ©ponses. Une autre question sur BAC. BAC, 24.10.2019 11:50.
Les nouvelles oeuvres au programme 2022-2023 seront disponibles prochainementA noter les 5 oeuvres de l'ancien programme seront supprimĂ©es fin aoĂ»t 2022 Mme de Lafayette, La Princesse de ClĂšvesSarraute, EnfanceStendhal, Le Rouge et le NoirVerne, Voyage au centre de la TerreYourcenar, MĂ©moires dâHadrien
Lisezce Archives du BAC Dissertation et plus de 31 000 autres dissertations et fiches de lecture. Extrait du texte de Jean de La BruyĂšre qui sâintitule Les CaractĂšres publiĂ© en 1688. Avec cette violence que lâhomme sâinflige lâauteur nous fait rĂ©flĂ©chir sur la nature humaine. Le texte entier est une
Dissertation rĂ©digĂ©e Les CaractĂšres de La BruyĂšre pour lâobjet dâĂ©tude ComĂ©die sociale » En quoi lâouvrage Les caractĂšres est-il une dĂ©nonciation de la sociĂ©tĂ© du spectacle, par laquelle tout le monde joue un rĂŽle pour duper autrui, et des vices humains ? Vous rĂ©pondrez Ă cette question dans un dĂ©veloppement structurĂ©. Votre travail prendra appui sur Les caractĂšres de La BruyĂšre, sur les textes et documents que vous avez Ă©tudiĂ©s en classe dans le cadre du parcours associĂ© Ă cette Ćuvre et sur votre culture personnelle. INTRODUCTION LES CARACTERES Jean de la BruyĂšre se dĂ©finissait comme un tĂ©moin privilĂ©giĂ© de la comĂ©die humaine », lui qui par son rĂŽle de prĂ©cepteur du Duc de Bourbon se situait au premiĂšre loge du spectacle hypocrite des courtisans et des courtisĂ©s. Son expĂ©rience des hommes et de la sociĂ©tĂ© sâillustrera Ă travers son Ćuvre. Les CaractĂšres » 1688, dans laquelle il y apparait moraliste pĂ©nĂ©trant, satiriste plein dâironie et styliste original. Auteur classique, il sâinscrit sous le patronage de ThĂ©ophraste dont il prĂ©tend sâĂȘtre inspirĂ©. Pourtant, Les CaractĂšres » est une Ćuvre complĂšte dĂ©peignant les passions de la gĂ©nĂ©ration versaillaise afin dâen corriger les dĂ©fauts mais inaugurant Ă©galement la critique littĂ©raire moderne et les prĂ©mices dâune critique du systĂšme social et politique. Si le principe de lâĆuvre provient de lâantiquitĂ©,.son propos vise surtout Ă souligner les dĂ©fauts majeurs des individus de son Ă©poque. Comme il lâĂ©nonce dans sa prĂ©face, je rends au public ce quâil mâa prĂȘtĂ©, jâai empruntĂ© de lui la matiĂšre de cet ouvrage ». Dans quelle mesure La BruyĂšre parvient-il Ă se faire lâanalyste des mĆurs et de la psychologie humaine ? 1. Le contempteur du paraiÌtre dans la vie en socieÌteÌ a Le grand siĂšcle de la VanitĂ© b Le rire et la satire des comportements dĂ©mesurĂ©s 2. Lâart dâeÌcrire des veÌriteÌs incarneÌes a La briĂšvetĂ© incisive du trait pour une plĂ©nitude du sens b La prĂ©tention Ă lâuniversel et Ă lâintemporel POUR TĂLĂCHARGER LE SUJET ENTIEREMENT RĂDIGĂ Pour aller plus loin sur La BruyĂšre La BruyĂšre Biographie et rĂ©sumĂ© des CaractĂšres Pour rĂ©ussir ton oral de français et ton grand oral du BAC, tu peux suivre notre formation en ligne Deviens Ă©loquent !
Tryagain. En 1688, la ville et la cour sont bouleversĂ©es par la publication des CaractĂšres. Dâabord assimilĂ©s Ă un Ă©vĂ©nement mondain, ils apparaissent aujourdâhui comme une Ćuvre moraliste majeure qui, dans sa critique de la comĂ©die sociale, prend le recul nĂ©cessaire pour rendre ses remarques universelles.
La BruyĂšre a traduit Les CaractĂšres de ThĂ©ophraste, du grec au français. Au fur et Ă mesure des Ă©ditions, il ajoute ses propres caractĂšres "ou les mĆurs de ce siĂšcle". L'auteur y traite de divers sujets, comme l'esprit, le mĂ©rite, les femmes, le cĆur, la conversation. Il analyse surtout l'esprit de la cour, les injustices, les jugements. L'Ćuvre est pleine d'humour mĂȘme si elle est plutĂŽt pessimiste. Elle est faite de portraits, de scĂšnes de la vie de tous les jours. On parle parfois de drames ou de petites comĂ©dies, ou encore de maximes, dissertations ou sermons. La BruyĂšre s'inspire de Montaigne, Pascal et La Rochefoucauld. Il se fait donc moraliste, puisque le but est d'amuser et d'instruire en parlant des moeurs de son Ă©poque. Son Ćuvre se fonde donc sur l'argumentation. ISur l'auteur Jean de La BruyĂšre est nĂ© Ă Paris en 1645. Il est Ă©duquĂ© au collĂšge de l'ordre des oratoriens, puis il passe une licence de droit. Il achĂšte un office de trĂ©sorier Ă Caen. En 1684, il devient le prĂ©cepteur du petit-fils de CondĂ©, un poste qui va beaucoup lui servir et lui permettre de gagner de l'importance. Les CaractĂšres est son Ćuvre la plus connue. L'ouvrage est rĂ©imprimĂ© plusieurs fois l'annĂ©e de sa BruyĂšre entre Ă l'AcadĂ©mie française en 1693. Il meurt trois ans plus tard d'une crise d'apoplexie. IIDes textes satiriques ALes cibles Dans sa prĂ©face, La BruyĂšre explique qu'il veut mettre Ă jour les vices humains pour mieux les corriger. Il a pour cibles principales l'Ăglise, la monarchie et la BruyĂšre s'attaque aussi aux riches, Ă la haute bourgeoisie et Ă l'aristocratie. Il est trĂšs virulent. Il dĂ©nonce la corruption et l'injustice de la sociĂ©tĂ©. Il montre comment les plus dĂ©munis sont toujours les victimes du gouvernement. Le tiers Ă©tat est rĂ©duit Ă la misĂšre. L'auteur conteste les valeurs en place et demande plus de justice, plus d'attention portĂ©e Ă ceux qui en ont vraiment besoin. Il s'inscrit dans ce sens dans le mouvement des LumiĂšres qui va naĂźtre un peu plus tard, au XVIIIe siĂšcle. BUne satire Pour se moquer, La BruyĂšre utilise principalement la satire. Dans "De la cour", il fait une critique sĂ©vĂšre de la dĂ©bauche et de l'alcoolisme qui rĂšgne Ă la cour. Il souligne la coquetterie des femmes et critique l'hypocrisie et la dissimulation. Il explique ainsi comment les hommes portent des perruques pour mieux se au-delĂ de la satire de l'aristocratie, La BruyĂšre offre une satire de la monarchie et du roi divin. Il dĂ©nonce la soumission totale au monarque, et montre comment finalement le roi prend la place de Dieu dans ce genre de gouvernement. La tonalitĂ© du texte est donc trĂšs virulente."De la cour", Les CaractĂšres IIIUne Ćuvre classique qui s'appuie sur les portraits AUn portraitiste Le succĂšs et l'intĂ©rĂȘt de l'Ćuvre reposent en grande partie sur la façon dont l'auteur fait des portraits. En effet, il a un sens du dĂ©tail et de l'observation trĂšs prononcĂ©. Il est trĂšs pittoresque, il utilise beaucoup d'anecdotes. Il sait peindre la personnalitĂ© d'un homme en quelques BruyĂšre use de beaucoup de procĂ©dĂ©s littĂ©raires et principalement d'ironie. Il donne une dimension universelle Ă ces portraits, car chaque portrait devient une illustration d'un dĂ©faut, d'un caractĂšre, d'un vice. On se dĂ©tache du singulier pour aller vers le gĂ©nĂ©ral, le portrait type. BLe classicisme Les CaractĂšres s'inspire de plusieurs auteurs, Montaigne, HomĂšre, TĂ©rence, Virgile, MoliĂšre, Corneille et Racine. Parmi ses contemporains, La BruyĂšre apprĂ©cie particuliĂšrement Boileau et La Fontaine. Il se place donc dans la lignĂ©e du classicisme. Il respecte la biensĂ©ance, le bon goĂ»t, il travaille prĂ©cisĂ©ment sur la langue. Il imite surtout les Anciens, comme la Querelle qui oppose les Anciens et les Modernes, La BruyĂšre prend le parti des anciens. Les mĆurs et les rĂšgles classiques sont Ă dĂ©fendre. Lorsque La BruyĂšre est Ă©lu Ă l'AcadĂ©mie française en 1693, on parle de victoire des Anciens. Pourtant, l'Ă©tude de son Ćuvre montre bien qu'il s'oppose Ă certaines choses liĂ©es au classicisme, et on le rapproche parfois d'un Moderne.
Lesujet de dissertation porte sur une question dâordre littĂ©raire ou gĂ©nĂ©ral en rapport avec le domaine artistique. Le sujet est composĂ© de deux parties principales, Ă savoir, lâĂ©noncĂ© et la consigne. Dans lâĂ©preuve de littĂ©rature, la dissertation est le sujet de type III. Lorsquâon veut traiter un sujet de dissertation, trois
NLM76DoyenJe fais un fil sĂ©parĂ© pour les technos il ne s'agit pas de la mĂȘme portion du livre, et le parcours est choisi La BruyĂšre en techno d'une part parce qu'il m'a semblĂ© que le livre XI "Des hommes" pouvait leur parler â parce qu'il m'a parlĂ©, et davantage que les livres prĂ©cĂ©dents â et surtout parce que j'ai pensĂ© que je galĂ©rerais moins en cherchant des textes pour le rĂ©sumĂ©-discussion sur ce je ne sais pas encore quels textes choisir pour les explic. Quelqu'un a dĂ©jĂ fait ce choix ?En attendant, je vais regarder ce qu'on trouve dans les du grip site ne renonça jamais Ă la question-clĂ© quelle est, du point de vue de l'information, la diffĂ©rence entre les procĂ©dĂ©s grammaticaux observĂ©s ? Il n'entendait pas accepter une thĂ©orie non sĂ©mantique de la structure grammaticale et toute allusion dĂ©faitiste Ă la prĂ©tendue obscuritĂ© de la notion de sens lui paraissait elle-mĂȘme obscure et dĂ©pourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique gĂ©nĂ©rale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" 1959]NLM76DoyenJe vois, sur le site de MichĂšle Tillard, qu'elle appelle les textes numĂ©rotĂ©s par La BruyĂšre des "remarques", les unes constituant des "maximes", les autres des "dĂ©veloppements". Ăa me semble pratique ; avez-vous un meilleur usage ?Bon, je crois que je vais choisir la remarque 3, sur le stoĂŻcisme, et la remarque 35, "IrĂšne", sur l'hygiĂšne de vie et la mĂ©decine parce qu'elles me semblent trĂšs riches, et peuvent vraiment assez facilement leur parler Ă tous. D'autres idĂ©es ? Ă la modĂ©ration peut-ĂȘtre vaudrait-il mieux fusionner les deux fils concernant La BruyĂšre au bac mĂȘme si le programme est trĂšs diffĂ©rent, des questions comme la premiĂšre que je pose dans ce message concernent les deux du grip site ne renonça jamais Ă la question-clĂ© quelle est, du point de vue de l'information, la diffĂ©rence entre les procĂ©dĂ©s grammaticaux observĂ©s ? Il n'entendait pas accepter une thĂ©orie non sĂ©mantique de la structure grammaticale et toute allusion dĂ©faitiste Ă la prĂ©tendue obscuritĂ© de la notion de sens lui paraissait elle-mĂȘme obscure et dĂ©pourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique gĂ©nĂ©rale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" 1959]NLM76DoyenQuelqu'un pour relire et critiquer ce document prĂ©paratoire pour l'explication de la remarque 3, sur le stoĂŻcisme, Ă destination d'une premiĂšre technologique ? En particulier les notes de bas de page ; mais aussi le choix du vocabulaire Ă faire du grip site ne renonça jamais Ă la question-clĂ© quelle est, du point de vue de l'information, la diffĂ©rence entre les procĂ©dĂ©s grammaticaux observĂ©s ? Il n'entendait pas accepter une thĂ©orie non sĂ©mantique de la structure grammaticale et toute allusion dĂ©faitiste Ă la prĂ©tendue obscuritĂ© de la notion de sens lui paraissait elle-mĂȘme obscure et dĂ©pourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique gĂ©nĂ©rale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" 1959]IphigĂ©nieDevinIl faudrait que je retrouve oĂč Montaigne qui semble inspirer La BruyĂšre ici, se demande- Ă peu prĂšs de mĂ©moire- "Ă quoi servent ces doctrines si pointues que nul ne peut s'y asseoir" NLM76DoyenOn peut aussi penser Ă la pinguis minerva "l'Ă©paisse sagesse" que revendique CicĂ©ron, face au sage idĂ©al qui n'existe pas, dans L' du grip site ne renonça jamais Ă la question-clĂ© quelle est, du point de vue de l'information, la diffĂ©rence entre les procĂ©dĂ©s grammaticaux observĂ©s ? Il n'entendait pas accepter une thĂ©orie non sĂ©mantique de la structure grammaticale et toute allusion dĂ©faitiste Ă la prĂ©tendue obscuritĂ© de la notion de sens lui paraissait elle-mĂȘme obscure et dĂ©pourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique gĂ©nĂ©rale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" 1959]NLM76DoyenPersonne ici ? Je rĂ©flĂ©chis Ă des sujets de contraction. Donnez-moi des idĂ©es de textes intĂ©ressants ! Pour l'instant, je leur ai donnĂ© en entraĂźnement une remarque de La BruyĂšre, et le dĂ©but du discours de Mukwege pour recevoir le du grip site ne renonça jamais Ă la question-clĂ© quelle est, du point de vue de l'information, la diffĂ©rence entre les procĂ©dĂ©s grammaticaux observĂ©s ? Il n'entendait pas accepter une thĂ©orie non sĂ©mantique de la structure grammaticale et toute allusion dĂ©faitiste Ă la prĂ©tendue obscuritĂ© de la notion de sens lui paraissait elle-mĂȘme obscure et dĂ©pourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique gĂ©nĂ©rale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" 1959]TivinouEsprit Ă©clairĂ©Petite question Ă celles et ceux qui ont choisi Les CaractĂšres cette annĂ©e ĂȘtes-vous satisfaits de votre choix ? Je suis en congĂ© de formation professionnelle cette annĂ©e et je vous avoue que j'ai du mal Ă choisir une Ćuvre parmi celles 1Bonjour, jâai extrĂȘmement besoin dâaide pour une dissertation. Je dois rĂ©diger une seule partie partie1 et les autres parties sous forme de plan etc. Câest urgent svp!? Dans Le siĂšcle des moralistes 2000 B. Parmentier Ă©crit "L'univers social est livrĂ© au rĂšgne des apparences, qui sont rĂ©investies dans des manoeuvres de domination. L'apparence est le domaine des abus de pouvoir." Qu'en pensez-vous ?frimoussette77Monarque HasouH a Ă©critBonjour, jâai extrĂȘmement besoin dâaide pour une dissertation. Je dois rĂ©diger une seule partie partie1 et les autres parties sous forme de plan etc. Câest urgent svp!? Dans Le siĂšcle des moralistes 2000 B. Parmentier Ă©crit "L'univers social est livrĂ© au rĂšgne des apparences, qui sont rĂ©investies dans des manoeuvres de domination. L'apparence est le domaine des abus de pouvoir." Qu'en pensez-vous ? Si c'est urgent, mets-toi vite au travail. Courage !Hermione0908ModĂ©rateurHasouH Ce forum est rĂ©servĂ© aux professionnels de l'Education Nationale et n'a pas vocation Ă faire de l'aide aux devoirs. Ton compte va ĂȘtre similairesDoute sur un passage des CaractĂšres de La BruyĂšre[Article Nature du 27 mai 2015] Une nouvelle espĂšce humaine a Ă©tĂ© hommes sont-ils des ĂȘtres Ă part dans la nature ?La BruyĂšre et les ThĂ©obaldes HELP !Stagiaire CE2 - Faire peindre "Ă la maniĂšre de". Sauter versPermission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forum
LesCaractĂšres livre 5 Ă 10 contient 380 remarques sĂ©parĂ©s en 6 parties, chacune sur un thĂšme diffĂ©rent, oĂč la bruyĂšre dĂ©crit et critique la sociĂ©tĂ© qui l'entoure et Ă travers des portrait satirique dresse le portrait de lâhonnĂȘte Homme. 1 er livre: De la sociĂ©tĂ© et de la conversation /
Analyse linĂ©aire Arrias» Les CaractĂšres de La BruyĂšre Introduction Arrias» â Les CaractĂšres de La BruyĂšre Jean de la BruyĂšre se dĂ©finissait comme un tĂ©moin privilĂ©giĂ© de la comĂ©die humaine », lui qui par son rĂŽle de prĂ©cepteur du Duc de Bourbon se situait au premiĂšre loge du spectacle hypocrite des courtisans et des courtisĂ©s. Son expĂ©rience des hommes et de la sociĂ©tĂ© sâillustrera Ă travers son Ćuvre Les CaractĂšres » 1688, dans laquelle La BruyĂšre y apparait moraliste pĂ©nĂ©trant, satiriste plein dâironie et styliste original. Auteur classique, il sâinscrit sous le patronage de ThĂ©ophraste dont il prĂ©tend sâĂȘtre inspirĂ©. Pourtant, Les CaractĂšres » est une Ćuvre complĂšte dĂ©peignant les passions de la gĂ©nĂ©ration versaillaise afin dâen corriger les dĂ©fauts mais inaugurant Ă©galement la critique littĂ©raire moderne et les prĂ©mices dâune critique du systĂšme social et politique. Arrias» â Les CaractĂšres de La BruyĂšre Le portrait que nous allons Ă©tudier sâintitule Arrias » et dĂ©crit un individu mĂ©prisable et arrogant. ProblĂ©matique Comment lâauteur met en Ćuvre un moralisme plaisant, dans la mesure oĂč le fautif est puni de façon exemplaire ? Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi ; câest un homme universel, et il se donne pour tel il aime mieux mentir que de se taire ou de paraĂźtre ignorer quelque chose. On parle Ă la table dâun grand dâune cour du Nord il prend la parole, et lâĂŽte Ă ceux qui allaient dire ce quâils en savent ; il sâoriente dans cette rĂ©gion lointaine comme sâil en Ă©tait originaire ;bil discourt des mĆurs de cette cour, des femmes du pays, de ses lois et de ses coutumes ; il rĂ©cite des historiettes qui y sont arrivĂ©es ; il les trouve plaisantes, et il en rit le premier jusquâĂ Ă©clater. Quelquâun se hasarde de le contredire, et lui prouve nettement quâil dit des choses qui ne sont pas vraies. Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre lâinterrupteur Je nâavance, lui dit-il, je ne raconte rien que je ne sache dâoriginal je lâai appris de Sethon, ambassadeur de France dans cette cour, revenu Ă Paris depuis quelques jours, que je connais familiĂšrement, que jâai fort interrogĂ©, et qui ne mâa cachĂ© aucune circonstance. » Il reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance quâil ne lâavait commencĂ©e, lorsque lâun des conviĂ©s lui dit Câest Sethon Ă qui vous parlez, lui-mĂȘme, et qui arrive fraĂźchement de son ambassade. » La BruyĂšre, Les CaractĂšres, 1688. 1. la prĂ©sentation dâArrias l 1 Ă 3 / Arrias a tout lu â Quelque chose a Un personnage faux b Un personnage malhonnĂȘte 2. Mise en situation dâArias l 3 Ă 9 / On parle â Ăclater a Arrias adore parler en public b Jeu sur lâapparence c La stratĂ©gie argumentation dâArrias 3. Arrias face Ă la contradiction se ridiculise 10 Ă 19 / Quelquâun se Hasarde â Ambassade a La contradiction des propos dâArrias b Arrias toujours sĂ»r de lui c Retournement de situation TĂ©lĂ©charge lâanalyse linĂ©aire en entier en cliquant ici ! Consultez nos autres articles en lien avec La BruyĂšre La BruyĂšre Biographie et rĂ©sumĂ© des CaractĂšres Dissertation rĂ©digĂ©e âLes caractĂšresâ de La BruyĂšre et la comĂ©die sociale Pour rĂ©ussir ton oral de français, suis notre formation en ligne Deviens Ă©loquent !
LesCaractÚres de La BruyÚre I) Le mélange des genres A) L'essai (2 points) Un essai est un récit dans lequel l'auteur débat d'un sujet selon son point de vue. La BruyÚre, dans "les
Tout est dit et on vient trop tard depuis plus de 7 000 ans quâil y a des hommes et qui pensent », disait La BruyĂšre dans Les CaractĂšres, publiĂ© en 1688. Cette opinion Ă©tait partagĂ©e par bien dâautres auteurs du XVIIe siĂšcle qui ont largement pratiquĂ© la réécriture, puisant notamment leur inspiration dans les textes de lâAntiquitĂ©. Mais si tout est dit », pourquoi le réécrire ? Plaçons-nous du point de vue du lecteur et demandons-nous ce qui motive son intĂ©rĂȘt pour une réécriture la ressemblance avec le modĂšle ou, au contraire, ce que lâon en distingue ? Pour le savoir, nous expliquerons dâabord lâintĂ©rĂȘt du lecteur pour une réécriture fidĂšle Ă lâĆuvre qui lâa inspirĂ©e, puis nous mettrons en Ă©vidence la richesse quâil trouve dans les Ă©carts entre lâune et lâautre. Astuce Un plan en trois parties nâest pas obligatoire. Quand le sujet sây prĂȘte, comme ici, mieux vaut une rĂ©ponse bien construite en deux parties quâun dĂ©veloppement en trois parties peu convaincant. La ressemblance dâune réécriture avec son modĂšle conditionne lâintĂ©rĂȘt du lecteur. En effet, le lecteur y cherche tout dâabord Ă retrouver des personnages et des thĂšmes quâil connaĂźt et quâil apprĂ©cie, parfois depuis sa plus tendre enfance. Ainsi, en lisant Vendredi ou les limbes du Pacifique ou Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier, réécritures du roman de Daniel Defoe intitulĂ© Robinson CrusoĂ©, ce sont surtout les personnages de Robinson et de Vendredi ainsi que les thĂšmes de la solitude et de la survie sur une Ăźle dĂ©serte que le lecteur a plaisir Ă retrouver, sâil les a dĂ©jĂ apprĂ©ciĂ©s dans le modĂšle. Son intĂ©rĂȘt dĂ©pendra donc fortement de la ressemblance de la réécriture avec le modĂšle quâil connaĂźt et espĂšre reconnaĂźtre. Aussi, en lisant une réécriture, on peut chercher Ă dĂ©couvrir ou se remĂ©morer des classiques » afin de construire ou consolider les Ă©lĂ©ments de notre culture commune. Câest notamment le cas pour les Ćuvres qui reprennent les mythes antiques. En assistant Ă une reprĂ©sentation dâune piĂšce de Racine, ce sont les hĂ©ros de lâAntiquitĂ© tels quâAndromaque, BĂ©rĂ©nice ou PhĂšdre et leurs aventures que le spectateur souhaite voir, comprendre et retenir plus la réécriture ressemblera Ă son modĂšle, plus le lecteur ou spectateur sera intĂ©ressĂ© et satisfait de pouvoir accĂ©der Ă un patrimoine qui a traversĂ© les siĂšcles et se lâapproprier. Enfin, le fait, pour le lecteur, de reconnaĂźtre des rĂ©fĂ©rences et allusions Ă un modĂšle contenues dans une réécriture crĂ©e une complicitĂ© intellectuelle avec lâauteur, source de plaisir. Câest le cas dans les Fourberies de Scapin, quand le lecteur initiĂ© sâaperçoit que MoliĂšre a intĂ©grĂ© la phrase Que diable allait-il faire dans cette galĂšre ? », empruntĂ©e Ă une piĂšce de Cyrano de Bergerac intitulĂ©e le PĂ©dant jouĂ©. Cela introduit mĂȘme une dimension ludique le lecteur teste » ses connaissances littĂ©raires et se fĂ©licite de saisir des rĂ©fĂ©rences qui restent cachĂ©es Ă ceux qui les ignorent. Si le lecteur aime reconnaĂźtre le modĂšle dans une réécriture, il est nĂ©anmoins aussi intĂ©ressĂ© par ce qui lâen distingue. Une réécriture peut chercher Ă dĂ©velopper son modĂšle, Ă ajouter de nouveaux Ă©lĂ©ments narratifs et donner une nouvelle Ă©paisseur au rĂ©cit et aux personnages. Les diffĂ©rentes réécritures de la lĂ©gende du Masque de fer en donnent un bon exemple alors que Voltaire, dans Le SiĂšcle de Louis XIV, a cherchĂ© Ă sâen tenir aux faits historiques, Victor Hugo donne la parole au personnage et Ă sa souffrance dans une piĂšce de théùtre, Les Jumeaux, tandis quâAlexandre Dumas intĂšgre lâhomme au masque de fer aux aventures de ses Mousquetaires dans Le Vicomte de Bragelonne. Chaque texte suscite lâintĂ©rĂȘt du lecteur en apportant de nouveaux Ă©lĂ©ments Ă la lĂ©gende, en complĂ©tant et en apportant diffĂ©rentes rĂ©ponses aux questions laissĂ©es en suspens par de premiers rĂ©cits mystĂ©rieux. Aussi, la réécriture peut sâĂ©loigner du modĂšle en le transposant Ă une autre Ă©poque, en lâadaptant Ă un nouveau contexte. Ainsi, lâAntigone Ă©crite par Jean Anouilh est bien une réécriture du mythe antique, mais, Ă©crite pendant la Seconde Guerre mondiale et jouĂ©e pour la premiĂšre fois en 1944, elle fait Ă©cho Ă une nouvelle rĂ©alitĂ© qui lâĂ©carte de son modĂšle et en renouvelle lâĂ©cho. Son auteur lui-mĂȘme lâaffirme Citation LâAntigone de Sophocle, lue et relue, et que je connaissais par cĆur depuis toujours, a Ă©tĂ© un choc soudain pour moi pendant la guerre [âŠ]. Je l'ai réécrite Ă ma façon, avec la rĂ©sonance de la tragĂ©die que nous Ă©tions alors en train de vivre. » Dans la piĂšce dâAnouilh, le personnage dâAntigone reprĂ©sente la rĂ©volte, la RĂ©sistance, le refus du compromis avec lâennemi. De mĂȘme, le classique RomĂ©o et Juliette de Shakespeare se voit rĂ©actualisĂ© en 1957 dans la comĂ©die musicale West Side Story qui transpose la piĂšce dans un New York dĂ©chirĂ© par les haines raciales et les problĂšmes posĂ©s par lâimmigration dans lâAmĂ©rique des annĂ©es 50. Enfin, réécrire, câest parfois transposer une Ćuvre ou un thĂšme dans un style diffĂ©rent dans ce cas, lâenjeu peut ĂȘtre esthĂ©tique, ludique voire humoristique. Ainsi, les auteurs classiques, au XVIIe siĂšcle, reprennent les tragĂ©dies antiques fidĂšles Ă leurs modĂšles, ils cherchent nĂ©anmoins Ă atteindre une perfection qui justifie des modifications telles que le respect de la rĂšgle des trois unitĂ©s et des rĂšgles de biensĂ©ance et de vraisemblance. De mĂȘme, Jean de La Fontaine sâinspire fortement dâĂsope et de PhĂšdre, mais ne se contente pas de les traduire il renouvelle la fable en accordant au rĂ©cit une place prĂ©pondĂ©rante, rendant de ce fait la lecture plus accessible et agrĂ©able. Au XXe siĂšcle, Raymond Queneau, quant Ă lui, sâamuse, dans ses Exercices de style, Ă Ă©crire la mĂȘme histoire de 99 façons diffĂ©rentes injurieux », prĂ©cieux », tĂ©lĂ©graphique », lettre officielle », etc. lâintĂ©rĂȘt de la réécriture rĂ©side ici dans lâinventivitĂ©, la crĂ©ativitĂ© de chaque nouveau texte. Ce type de transposition peut mĂȘme avoir un effet comique dans la parodie. Le lecteur trouve donc son intĂ©rĂȘt pour une réécriture autant dans sa ressemblance avec son modĂšle que dans ce qui lâen distingue. Ce sont en effet son goĂ»t, sa curiositĂ© pour ces modĂšles, ainsi que la relation particuliĂšre que leur connaissance instaure avec les auteurs, qui dĂ©terminent lâintĂ©rĂȘt et le plaisir du lecteur. Mais câest aussi la redĂ©couverte de la portĂ©e dâune Ćuvre ou son enrichissement par sa transposition dans une autre Ă©poque, un autre genre ou un autre style. Et câest justement cette dualitĂ© qui constitue la richesse et la singularitĂ© dâune réécriture.
Les+ de la collection. - Tous les repÚres sur l'auteur et le contexte de l'oeuvre. - Des explications linéaires pour se préparer à l'oral. - Le Dossier du lycéen avec tous les thÚmes clés et les enjeux de l'oeuvre et du parcours associé, des sujets de dissertation et des points de méthode pour préparer les élÚves au Bac de Français ".
Paru le 30 juin 2021 import_contacts Collection Ătonnants classiques RĂ©sumĂ© DĂ©tails CompatibilitĂ© Autres formats En 1688, la ville et la cour sont bouleversĂ©es par la publication des CaractĂšres. Dâabord assimilĂ©s Ă un Ă©vĂ©nement mondain, ils apparaissent aujourdâhui comme une Ćuvre moraliste majeure qui, dans sa critique de la comĂ©die sociale, prend le recul nĂ©cessaire pour rendre ses remarques universelles. TOUT POUR COMPRENDRE âą Notes lexicales âą Biographie de lâauteur âą Contexte historique et littĂ©raire âą GenĂšse et genre de lâĆuvre âą Chronologie et carte mentale LA COMĂDIE SOCIALE âą Analyse du parcours âą Groupement de textes âą Histoire des arts VERS LE BAC âą Explications linĂ©aires guidĂ©es âą Sujets de dissertation et de commentaire guidĂ©s âą Recueil de citations âą MĂ©thodologie CAHIER ICONOGRAPHIQUE Lire plusexpand_more Titre Les CaractĂšres, Livres V Ă X BAC 2022 EAN 9782080261427 Ăditeur Flammarion Date de parution 30/06/2021 Format ePub Poids du fichier Inconnue Protection CARE L'ebook Les CaractĂšres, Livres V Ă X BAC 2022 est au format ePub protĂ©gĂ© par CARE check_circle Cet ebook est compatible pour une lecture sur application iOs et Android Vivlio. check_circle Cet ebook est compatible pour une lecture sur My Vivlio. check_circle Cet ebook est compatible pour une lecture sur le lecteur Vivlio. check_circle Cet ebook est compatible pour une lecture sur liseuse. Je crĂ©e ma liste dâenvies Vous devez ĂȘtre connectĂ©e pour pouvoir crĂ©er et sauvegarder votre liste dâenvies cancel DĂ©jĂ cliente ?Se connecter Pas encore inscrite ?Mon compte Un compte vous permettra en un clin dâoeil de commander sur notre boutique consulter et suivre vos commandes gĂ©rer vos informations personnelles accĂ©der Ă tous les e-books que vous avez achetĂ©s avoir des suggestions de lectures personnalisĂ©es Livre non trouvĂ© Oups ! Ce livre n'est malheureusement pas disponible... Il est possible quâil ne soit pas disponible Ă la vente dans votre pays, mais exclusivement rĂ©servĂ© Ă la vente depuis un compte domiciliĂ© en France. Lâabonnement livre numĂ©rique Vivlio shopping_basketLâabonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt jâen profite ! check_circle Chaque mois, bĂ©nĂ©ficiez dâun crĂ©dit valable sur tout le catalogue check_circle Offre sans engagement, rĂ©siliez Ă tout moment ! Lâabonnement livre numĂ©rique Vivlio shopping_basketLâabonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt jâen profite ! Vous allez ĂȘtre redirigĂ© vers notre prestataire de paiement Payzen pour renseigner vos coordonnĂ©es bancaire Si la redirection ne se fait pas automatiquement, cliquez sur ce lien. Bienvenue parmi nos abonnĂ©s ! shopping_basketLâabonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt jâen profite !
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